Announcement

Collapse
No announcement yet.

La Base Aerienne D'Incirlik Est Construite Sur Un Territoire Revendi

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • La Base Aerienne D'Incirlik Est Construite Sur Un Territoire Revendi

    LA BASE AERIENNE D'INCIRLIK EST CONSTRUITE SUR UN TERRITOIRE REVENDIQUE
    Jean Eckian

    armenews
    vendredi 7 octobre 2011

    Une Assignation pour la Restitution de Terres Spoliees : la Base
    Aerienne d'Incirlik est Construite sur un Territoire Revendique

    Par Aram Arkun

    Le Mirror Spectator

    LOS ANGELES - Sur le Genocide Armenien, le combat des Armeniens pour
    obtenir justice a pris plusieurs formes. Ils ont engage cette lutte
    auprès de l'universite, sur le terrain des media, ceux du droit
    et de la diplomatie, celui des manifestations et ils ont meme,
    brièvement, recouru a la violence. Jusqu'a recemment, l'objectif
    principal etait specifiquement la reconnaissance internationale du
    Genocide Armenien, sur le plan politique et sur le plan de l'opinion ;
    mais cela etant acquis en apparence dans une large mesure, en depit de
    quelques exceptions importantes, les Armeniens s'emploient a present
    a la restitution des terres ou a reclamer des indemnites. Les cours
    americaines et internationales ont procure autant de tribunes nouvelles
    pour l'expression de ces revendications. L'avocat californien Vartkès
    Yeghiayan a ete la personne qui s'y est employee le plus activement,
    engageant des procès pour obtenir des compensations en faveur des
    victimes du Genocide et de leurs descendants. Très recemment, après
    une serie d'assignations contre les compagnies d'assurance detenant
    des sommes dues au heritiers de victimes armeniennes, il a introduit
    une action directement contre la Republique de Turquie, et contre
    deux banques turques, fondee sur la propriete de terres d'Armeniens
    voisines ou faisant partie de la base aerienne d'Incirlik, utilisee
    par les Etats-Unis.

    Cette base aerienne, situee a une dizaine de kilomètres de la ville
    d'Adana au sud-est de la Turquie, a joue un rôle important pour le
    soutien logistique des guerres US en Irak et en Afghanistan. Sa
    construction a commence en 1951 et s'est achevee en 1954 dans le
    contexte de la guerre froide. Sa situation strategique lui a valu
    d'etre la première base de depart pour les missions d'espionnage
    des avions U2 en Union Sovietique et pour l'intervention des USA
    au Liban de 1958. Elle a servi egalement de plaque tournante pour
    l'aide humanitaire des USA a la Turquie. Les USA dirigent ce lieu
    en tant que base de l'OTAN. Des bombes nucleaires sont entreposees
    dans cette base. Plus prosaïquement, mais de facon tout de meme
    liee a cette action en justice, des grandes societes americaines
    telles Baskin-Robbins, Taco Bell et Pizza Hut exercent une activite
    dans l'enceinte de la base. La gestion des terrains sur lesquels est
    installee la base avait ete confiee a la banque Ziraat de 1915 a 1925,
    puis ensuite a la Banque Centrale de Turquie.

    Les trois demandeurs Armeniens-Americains, Rita Mahdessian, Alex
    Bakalian et Anais Haroutunian, sont representes par la societe
    d'avocats Yeghiayan, ainsi que les avocats de Los Angeles Kathryn Lee
    Boyd et David Schwarcz de Todd, Ferentz, Schwarcz & Rimberg. Michael
    Bazyler de la Faculte de Droit Chapman, un specialiste du droit
    du genocide et de la restitution, agit en tant que conseiller. Les
    trois demandeurs, agissant au nom et pour le compte de leur famille
    respective, ont des actes et des documents prouvant que leurs grands
    parents etaient proprietaires d'une partie des terrains de la base.

    L'assignation en justice, enregistree le 15 decembre 2010, demande
    une juste evaluation actualisee de la perte de jouissance du terrain,
    d'une surface approximative de 60 hectares et de valeur estimee a 63,9
    millions de dollars selon les donnees du departement de la Defense. Au
    total, 100 millions de dollars sont demandes en compensations.

    L'une des trois demandeurs en particulier, Mahdessian, est l'epouse
    de Yeghiayan ce qui assurement donne au procès une note personnelle.

    C'est pour cette raison que Yeghiayan n'a pas ete initiateur dans
    l'assignation. Dans un recent entretien, Yeghiayan a dit : "beaucoup
    de survivants d'Incirlik m'ont contacte. Nous avions près de 14 actes
    de propriete et nous avons en plus 16 actes d'autres personnes qui
    souhaitent se joindre a la cause mais negocient encore les conditions.

    Dans a peu près tous ces actes, le nom des voisins est indique, dont
    les trois quarts sont armeniens. Cela fait donc beaucoup d'Armeniens
    dont nous sommes a la recherche. Je fais paraître des annonces dans
    la presse pour les retrouver mais je suis encore dans l'attente
    d'autres contacts."

    Yeghiayan a egalement donne des informations sur l'origine des
    demandeurs. "Le demandeur Alex Bakalian est un citoyen de Washington,
    DC, et heritier en droit de trois ascendants dont chacun possedait des
    biens fonciers en Turquie. Le premier de ses parents est son grand-père
    paternel, Dikran Bakalian, qui etait ne en 1868 a Adana ; il est mort
    en 1950 a Beyrouth au Liban. Dikran Bakalian et sa famille avaient ete
    forces de s'enfuir en 1921, laissant derrière eux tous leurs avoirs et
    leurs biens. Le deuxième parent est sa grand-mère paternelle, Kalina
    Hatun (Gulenia) Shamassian. Nee en 1892 a Adana elle s'est mariee
    a Dikran Bakalian en 1903. Elle est morte a Beyrouth, au Liban, en
    1978. L'unique fils ayant survecu de Kalina Hatun (Gulenia) Shamassian,
    Guiragos Bakalian, vit actuellement a Beyrouth, au Liban, et Bakalian
    est son neveu. La troisième parente de Bakalian est Ahsapet Shamassian
    (nee Bouldoukian), la belle-s~\ur de sa grand-mère paternelle. Elle est
    nee a Adana, s'est mariee a Hovsep Shamassian (le frère de Kalina Hatun
    (Gulenia) Shamassian), et s'est finalement etablie a Damas, en Syrie".

    La deuxième demandeuse, Anaïs Haroutunian, "est une citoyenne des
    Etats-Unis residant a Pasadena, en Californie. Anaîs Haroutunian est
    la petite-fille et heritière en droit d'Abraham Geovderelian. Abraham
    Geovderelian possedait quatre terrains a Incirlik. En 1915, quand le
    Genocide Armenien a commence, il a ete assassine en meme temos que sa
    femme et trois de ses enfants. Les quatre enfants rescapes s'etaient
    tous etablis a Beyrouth, au Liban, et sont a present tous decedes".

    La troisième demandeuse Mahdessian, representant la famille Boyadjian,
    est "apparentee a Mihran Boyadjian Senior, qui possedait deux
    proprietes a Aana. Mihran Boyadjian Senior s'etait enfui a Adana en
    1915 au debut du Genocide Armenien. A la fin de la Première Guerre
    Mondiale, quand la Province d'Adana fut attribuee a la France dans le
    cadre de son mandat, Mihran Boyadjian Senior etait retourne a Adana
    pour demander la restitution de ses terrains. Mais lorsque le mandat
    de la France a pris fin en 1922 et la region rendue a la Turquie,
    Mihran Boyadjian Senior a dû s'enfuir a nouveau de la region d'Adana,
    d'Incirlik, avec sa famille, et se refugier a Hama-Homs, en Syrie. La
    famille a ensuite quitte la Syrie pour Chypre".

    Dans un article de Vercihan Ziflioglu paru le 17 mai 2011 dans
    le quotidien turc Hurriyet, Yeghiayan decrivait le principe de
    fond de son action en justice. "Dans cette affaire, nos clients
    sont fondes a poursuivre le gouvernement de Turquie, la Banque
    Centrale de Turquie et la banque Ziraat pour les raisons suivantes :
    la Turquie a viole les lois internationales et a ensuite agit pour
    s'approprier illegalement les biens de leur proprietaire en droit ;
    dans cette operation, la Turquie a continue par la suite en violation
    de sa propre constitution et du Traite de Lausanne. Mais encore
    plus important, ils ont utilise ces biens illegalement detenus pour
    exercer des activites commerciales". La Turque a refuse de recevoir
    la notification de l'assignation, en sorte que les demandeurs ont dû
    recourir aux services diplomatiques des Etats-Unis a cette fin.

    Soixante jours ont ete donnes a la Turquie (a partir du 19 août 2011)
    pour y repondre mais elle ne l'a pas fait, tandis que les deux banques,
    la Banque Centrale de Turque et la banque T.C. Ziraat recevaient un
    delai supplementaire jusqu'au 19 septembre 2011 pour y repondre. Ils
    ont eu recours aux services de plusieurs avocats des Etats-Unis,
    parmi lesquels David Saltzman du Cabinet Saltzman et Evinch. Saltzman
    a ete conseiller a l'ambassade de Turquie a Washington par le passe,
    et il a servi comme conseiller de la Coalition Turque d'Amerique. Il
    a ete concerne par un certain nombre d'actions en justice dans
    lesquelles etaient impliques des Turcs ou la Turquie opposes a des
    parties armeniennes, et a fait la promotion de la negation du Genocide
    Armenien. Les avocats des banques, nouvellement engages, ont conclu
    le 19 septembre en demandant le rejet de l'affaire en se fondant sur
    divers arguments. Ils ont soutenu que tout en etant des banques, les
    deux institutions ont la qualite d'"etats etrangers" investis dans
    la juridiction de l"etat de Californie de l'immunite souveraine. Ils
    soutiennent en outre que la cour americaine doit rejeter cette affaire
    sur le fondement de la doctrine Act of State, doctrine selon laquelle
    le tribunal d'un pays ne peut juger les actes d'un autre gouvernement
    commis sur le territoire de ce dernier, tandis que l'accord de 1934
    entre la Turquie et les USA sur les demandes en justice et l'accord
    de 1980 de cooperation sur la defense et l'economie entre les memes
    deux pays sont en conflit avec cette affaire. Selon eux, la cour
    et l'etat de Californie interfereraient indûment avec les Affaires
    Etrangères des USA. Pour la satisfaction des parties et pour une bonne
    administration de la justice, il faut pour cette action un autre cadre
    [que celui d'un pretoire, ndt ].

    Les banques defenderesses soutiennent que la prescription s'applique en
    tous les cas ; elles estiment pour finir qu'aucune demande pertinente
    n'est faite pouvant justifier des reparations. C'est a present aux
    demandeurs representes par Yeghiayan de presenter leurs arguments en
    reponse a ceux avances par les banques.

    La Republique de Turquie, contrairement aux banques, a persiste
    dans une approche differente. En consequence, les demandeurs ont
    sollicite de la Cour de District des Etats-Unis, pour le District
    Central de Californie, de constater le defaut, ce qui pourrait
    resulter en un certain nombre de penalites et en une decision en
    faveur des demandeurs. Comme l'a dit Yeghiayan dans l'article du 1er
    mai dans Hurriyet, "choisir d'ignorer l'assignation ne la fera pas
    disparaître". La Cour a constate le defaut le 1er septembre.

    En dehors du quotidien Hurriyet, l'affaire a fait l'objet d'articles
    dans d'autres media turcs, parmi lesquels Vatan ( septembre 2011),
    ToDay'sZaman (9 septembre) et haber7.com. Dans le numero du 7
    septembre, un article paru sous le titre Incirlik Ermeni degil, vakif
    mali cikti !" soutient que les terrains d'Incirlik appartiennent en
    realite a la Fondation Ramazanoglu. Le journaliste et chercheur Fatih
    Bayhan soutient que ses preuves concernant la propriete des terrains
    d'Incirlik remontent aux annees 1550, et se demande comment les
    Armeniens auraient pu obtenir ces proprietes. La Fondation Ramazanoglu
    a intente des milliers de procès, selon Bayhan, pour se voir restitue
    ces terrains dans la region d'Adana et ailleurs, et en a deja gagne
    quelques uns. Un intervenant de l'edition portable ToDay's Zaman (15
    septembre) resume l'entretien de Yeghiayan dans le quotidien armenien
    de Turquie Agos, se questionne sur la prescription et promet de faire
    le suivi de cette affaire.

    En Republique d'Armenie, dans un article du 23 decembre 2010 dans
    lragir.am Naïra Hayrumian speculait quelque peu sur la possibilite
    que les USA soient derrière ce procès, et d'autres actions contre
    la Turquie concernant le Genocide, comme une facon de menacer et de
    peser sur la Turquie pour arriver a ses fins dans divers objectifs
    politiques des Etats-Unis. Dans ce cas particulier, elle ecrivait
    qu'il etait relatif aux discussions que la Turquie avait avec l'Iran
    concernant le nouveau système de defense anti-fusee de l'Otan.

    Cependant, Hayrumian ne presentait aucune preuve a l'appui de sa
    theorie, tandis que l'implication de Yeghiayan sur les questions de
    dedommagements et de justice vis-a-vis du Genocide montre suffisamment
    que de telles poursuites pourront continuer a etre engagees. Le
    commentaire de Yeghiayan sur ce rôle des Etats-Unis derrière le
    rideau est le suivant :"c'est absolument faux. Nous representons les
    clients qui ont des demandes justifiables comme cela sera prouve
    devant le tribunal et n'avons aucun lien avec le gouvernement des
    USA ni n'essayons de faire pression sur le gouvernement des USA".

    Yeghiayan poursuit son travail sur d'autres questions relatives au
    Genocide Armenien tout en poursuivant l'affaire d'Incrilik. En 2007,
    une cour de District avait decide que les survivants du Genocide
    Armenien pourrait se fonder sur une loi votee par le parlement de
    Californie en 2000, repoussant le delai de prescription pour permettre
    de poursuivre des compagnies d'assurance allemandes, mais la decision
    avait ete infirmee dans une decision de 2009 par une formation de
    trois juges de la Cour d'Appel Federale du Neuvième Circuit. Cette
    infirmation avait ete annulee en decembre 2010. Cette affaire,
    Movsesian c/ Versicherung, est toujours pendante et les defendeurs
    ont a present demande de presenter une nouvelle fois cette affaire
    devant une formation de trois juges. Il y a en ce moment un certain
    nombre d'affaires liees au Genocide Armenien dans lesquelles est
    implique Yeghiayan.

    Il y a egalement un litige en cours entre Yeghiayan et ses
    ex-partenaires Mark Geragos et Brian Kabateck, concernant l'emploi de
    l'argent obtenu en commun dans le procès de la compagnie d'assurance
    francaise AXA pour les heritiers des victimes du Genocide, qui
    esperons-le sera rapidement regle, equitablement et ouvertement,
    retablissant ainsi la confiance dans le parcours juridique des
    indemnites pour les victimes du Genocide Armenien. Selon Roman M.

    Siberfeld, l'avocat representant Yeghiayan sur ce sujet particulier,
    Yeghiayan a deja prepare un document transactionnel a meme,
    selon Siberfeld, de convaincre Geragos et Kabateck qu'en fait rien
    d'inconvenant ne s'est produit. Pour ce qui concerne AXA, une audition
    etait prevue devant la Juge Christina A. Snyder le 26 septembre a
    Los Angeles. Les trois parties (Yeghiayan, represente par Silberfeld,
    Geragos et Kabateck) et leur societe d'avocats conduisent acivement
    une enquete. Ils ont l'intention de soumettre un document commun
    pour le tribunal soulignant ce qu'ils ont decouvert relativement a la
    mise en place de l'accord [celui avec la Compagnie AXA, ndt], qui n'a
    ete dirigee directement par aucun des trois avocats. Il y a quelques
    demi-douzaine de problèmes a elucider concernant une somme d'argent
    importante. Quelques 75 personnes a qui plusieurs chèques avaient
    ete attribues ont dit n'avoir pas recu tous les chèques annonces.

Working...
X