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A Deux Ans Du Centenaire, La Perception Du Genocide Armenien Change

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    A DEUX ANS DU CENTENAIRE, LA PERCEPTION DU GENOCIDE ARMENIEN CHANGE AUSSI EN TURQUIE

    Agence France Presse
    24 avril 2013 mercredi 2:47 PM GMT

    Plusieurs manifestations ont commemore mercredi sur le sol turc le
    souvenir des massacres d'Armeniens par l'Empire ottoman en 1915, un
    phenomène nouveau qui accroît la pression sur la Turquie pour qu'elle
    reconnaisse, près d'un siècle plus tard, leur caractère de genocide.

    Pour les milliers de touristes etrangers qui se rendaient de la
    basilique Sainte-Sophie a la Mosquee bleue, le petit groupe qui s'est
    constitue a deux pas de la, devant un musee en travaux, est passe
    quasiment inapercu.

    A peine une grosse centaine de personnes bardees de pancartes
    et de portraits. Cette annee encore, ce rassemblement est reste
    confidentiel. Bien loin des ceremonies officielles, presidees par
    le chef de l'Etat Serge Sarkissian, qui ont reuni mercredi une foule
    enorme a Erevan, la capitale armenienne.

    Mais depuis sa première edition il y a cinq ans, la commemoration du
    24 avril reunit a Istanbul de plus en plus d'Armeniens de la diaspora
    et surtout de Turcs, qu'ils soient d'origine armenienne ou pas. Le
    signe que la perception de cet episode historique controverse est en
    train de changer.

    "Il y a dix ans, une telle manifestation etait impossible en Turquie.

    Il y a deux ans, nous n'etions qu'une quinzaine, aujourd'hui nous
    sommes près de 200. C'est le signe que les mentalites changent", s'est
    rejoui Benjamin Abtan, president du Mouvement europeen antiraciste
    (EGAM).

    Pour la première fois cette annee, des associations d'Armeniens de la
    diaspora et des ONG europeennes de lutte contre les discriminations
    se sont associees aux celebrations du 24 avril organisees par la
    societe civile turque.

    Ensemble, elles ont depose une gerbe sur la tombe d'un sous-prefet
    de l'Empire ottoman, Faik Ali Ozansoy, qu'elles considèrent comme un
    "juste" pour avoir refuse d'executer les ordres de deportation en 1915.

    Autre nouveaute, la commemoration d'Istanbul a fait cette annee
    des petits dans le reste du pays avec, pour la première fois, des
    manifestations autorisees a Mersin (sud), Adana (sud), Izmir (ouest),
    Malatya (est) ou Tunceli (est).

    Evolution

    Dans ces villes, une organisation kurde, le Congrès democratique des
    peuples, a lu une declaration appelant a se "souvenir du genocide et
    ressentir dans nos coeurs la douleur de ce qui a eu lieu".

    De son côte, le Parti kurde pour la paix et la democratie (BDP)
    a appele le pays a "faire face a son histoire et a presenter des
    excuses".

    Comme ses predecesseurs, l'actuel gouvernement islamo-conservateur
    refuse de qualifier de genocide les massacres de 1915 et denonce tous
    les pays qui adoptent des legislations reprimant la negation de leur
    caractère genocidaire.

    Un homme, qui a brièvement perturbe la ceremonie d'Istanbul en criant
    "le peuple turc n'a jamais commis de genocide", est venu rappeler
    mercredi que le point de vue "officiel" etait encore largement
    partage. Et les grands medias turcs sont restes plutôt discrets sur
    ce thème.

    Mais la societe civile turque veut croire a une evolution. "Il y a
    cinq ans, nous avions publie une petition appelant le gouvernement
    a presenter ses excuses, mais sans parler de +genocide+", a souligne
    le responsable de l'ONG turque DurDe, Levent Sensever, "aujourd'hui
    nous pouvons ecrire ce mot".

    "La population turque demande davantage de democratie, un meilleur
    respect des droits de l'homme", a explique M. Abtan, "je crois que
    la reconnaissance du genocide est devenue possible".

    "Maintenant que nous pouvons organiser ce type de commemoration,
    nous souhaiterions y voir des officiels", a rencheri Nicolas Tavitian,
    responsable d'une association culturelle armenienne europeenne (AGBU),
    "et, un jour, un Premier ministre turc y prononcer un discours".

    Pour M. Sensever, le centenaire du genocide, dans deux ans, pourrait
    servir d'accelerateur. "En 2015, le gouvernement sera sous la pression
    et sous le feu des critiques", a-t-il estime, "il va devoir evoluer".

    pa-nc/ba/sym

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