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Vedat Yildirim - Questions Taboues En Turquie

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    VEDAT YILDIRIM - QUESTIONS TABOUES EN TURQUIE

    Vedat Yildirim - questions taboues en Turquie

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=74055 sur le site
    Repair - Réparer le futur le 13 juin 2013.

    Repair - Réparer le futur

    le jeudi 13 juin 2013

    Point de vue de Turquie

    Vedat Yildirim, un des fondateurs du groupe de musique KardeÅ~_
    Turkuler

    La question turco-arménienne plus difficile que la question kurde

    Interview de Vedat Yildirim

    Le groupe Kardes Turkuler interprète des chansons traditionnelles
    dans toutes les langues de Turquie. Créé dans les années 90 où
    parler des autres identités était encore tabou dans le pays, le
    groupe célèbre cette année son 20e anniversaire. Entretien avec
    le musicien Vedat Yildirim, un des fondateurs. Il évoque les tabous
    du pays, ces populations qui démarrent "déja vaincues" dans la vie,
    comment Kardes Turkuler est devenu le premier groupe non arménien a
    chanter dans cette langue, l'amitié de ses membres avec Hrant Dink
    et la situation en Turquie, 6 ans après son assassinat.

    Dans une interview, tu as déclaré : "Il y a des populations
    en Turquie qui démarrent déja vaincues 3 a 0 dans la vie. Les
    chansons de Kardes Turkuler leur donnent confiance". Est-ce qu'on
    peut considérer que les populations vivant au cÅ"ur des questions
    tabous font partie de ces "déja vaincues" ?

    Il y a une chanson qui porte le nom de "1-0" dans notre dernier album.

    Elle a été composée par Arto Tuncboyacıyan et j'ai écrit les
    paroles.

    Elle parle d'un enfant qui travaille comme vendeur ambulant et qui
    essaye de se faire une place dans une grande ville. Beaucoup de
    gens se sont trouvés au milieu des grandes villes avec les vagues
    d'émigration. Ce n'était pas une vie a laquelle ils étaient
    habitués.

    Cette situation de vaincu "1-0" peut parfois empirer et devenir "3-0".

    Pour un Kurde par exemple, la question de l'identité est le terrain
    où mener sa lutte. Il y a aussi les problèmes économiques qui
    s'y rattachent. Si vous êtes Arménien, vous pouvez être vaincu
    "2-0" car les discriminations concernant la religion et la question
    du Génocide s'y ajoutent. La question arménienne est encore plus
    difficile que la question kurde. Par exemple, pour convaincre la
    population des changements de politique concernant la question
    kurde, le gouvernement utilise des propos conservateurs tels que :
    "Nous faisons tous partie de la même communauté religieuse" ou
    "Nous aimons l'autre a cause du Créateur".

    Selon ces discours, il n'y a donc pas de raison d'aimer les
    Arméniens ?

    Ce discours alimente ce qu'on appelle la "synthèse turco-islamique".

    Le fait d'être "déja vaincu" peut pour cette raison s'amplifier
    et les "zéros" peuvent augmenter. C'est le cas pour les Tsiganes ou
    pour les Alévis, par exemple. A une époque, c'était les étudiantes
    voilées qui en étaient victimes. La discrimination est toujours un
    problème en Turquie.

    Quand as-tu découvert ces problématiques ?

    Je ne les connaissais pas vraiment lorsque nous avons démarré le
    projet Kardes Turkuler a l'université Bogazici. L'histoire officielle,
    que j'appelle "le salissement de l'histoire", le discours étatique
    et les "lignes rouges" du gouvernement empêchent la population
    de connaître certaines choses. Kardes Turkuler est un projet qui
    essaye de mettre dans la lumière, en terme musical, les différentes
    langues et cultures. Nous avons commencé par faire des recherches
    pour savoir qui étaient les peuples de Turquie. L'Université de
    Bogazici, s'inscrivant dans la continuité du Robert College, est une
    université beaucoup plus libre par rapport a d'autres en Turquie. Il
    y avait par exemple des disques en arménien dans notre bibliothèque,
    il n'y en a probablement dans aucune autre université. Lorsque nous
    nous demandions comment trouver ces musiques, nous les trouvions
    a la bibliothèque. Nous avons ensuite établi des relations avec
    la communauté arménienne. Un jour, un étudiant est venu nous
    voir lors des répétitions. Il était surpris et a questionné :
    "C'est notre langue. Vous interprétez des chansons en arménien ? ".

    Aucun d'entre vous ne parlait l'arménien. Comment chantiez-vous ces
    chansons ?

    Au début, on imitait. Nous avons contacté des gens de la communauté.

    Ainsi, cet ami qui a assisté aux répétitions par hasard nous
    a aidés.

    Ensuite les Arméniens d'Istanbul, en particulier ceux qui
    travaillaient a Agos et aux éditions Aras. Nous avons beaucoup d'amis
    la-bas. Nous avons donné un concert a une soirée de l'association
    Mekhitarian qui comprend, a côté des Arméniens d'Istanbul, des
    Arméniens émigrés d'autres villes comme Diyarbakir. Ceux-ci parlent
    aussi le kurde.

    Vous avez rencontré Hrant Dink a cette époque ?

    Nous avons fait connaissance lors du concert organisé par
    l'association Mekhitarian. C'était en 1995, je crois. Rakel y avait
    chanté une chanson en kurde et en arménien. Nous avions chanté en
    turc, en kurde, en arménien, en tcherkesse et en azéri. Il y avait
    une guerre a cette époque entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. C'était
    une sorte de protestation musicale en réaction aux affrontements
    entre les peuples. Nous nous sommes demandés si la chanson en azéri
    pouvait poser problème, mais les invités la connaissaient bien. Ce
    sont des questions délicates. Il est par exemple très difficile de
    chanter en arménien en Azerbaïdjan aujourd'hui.

    Quelles sont les réactions que vous rencontrez ?

    Kardes Turkuler est un projet tellement différent... C'est un projet
    de réhabilitation. Pourquoi une réhabilitation ? Nous étions a
    Samsun pour un concert. Nous y avons chanté en arménien au début
    des années 90, pouvez-vous l'imaginer ? Ce sont les groupes de
    gauche qui nous avaient invités, il n'y avait donc pas de problèmes
    de leur côté, mais il y avait des policiers dans la salle. Nous
    chantions en kurde et nous voyions qu'ils étaient gênés. Ensuite,
    quand nous avons chanté des chansons du Moyen Orient accompagnant
    une danse populaire, nous avons vu que les policiers commencaient
    a danser. Nous tentons toujours de faire une présentation musicale
    juste en essayant de présenter toutes les couleurs de la Turquie,
    sans distinction. Même ceux que cela embarrasse ne peuvent alors
    rien dire. Quant aux situations de guerres, c'est autre chose. Une
    personne qui a perdu son enfant lors d'une guerre peut avoir des
    préjugés. Supposons que parmi les spectateurs du concert que nous
    avons donné en Arménie, il y a des personnes qui ont vu un enfant
    mourir pendant la guerre. Ils auront inévitablement une réaction
    négative lorsqu'ils entendront une chanson en azéri. Mais s'ils
    assistent a l'ensemble du concert, ce sentiment disparaîtra. Car
    ils verront que notre préoccupation est autre.

    Votre premier album n'était pas encore sorti au moment du concert
    organisé par Mekhitarian. Peux-tu nous parler de vos échanges sur
    votre travail avec Hrant Dink ? Vous êtes aussi allés a Ani ensemble.

    Hrant était entouré d'une sorte de magie, quasi métaphysique.

    Certaines personnes sont comme cela : Che Guevara, Deniz Gezmis et
    Musa Anter. Ils savent établir une très bonne connexion entre la
    vie politique et la vie quotidienne. Leur parole est modeste mais ils
    s'adressent aux cÅ"urs. Après ce concert, nous sommes devenus amis.

    Nous avons commencé a passer du temps avec le personnel d'Agos. Nous
    nous sommes rendus a Ani a l'occasion du festival du Caucase a Kars.

    Nous échangions des idées, nos concerts en Arménie étaient
    son souhait. "Nous irons un jour la-bas, Kardes Turkuler sera sur
    scène avec Sayat Nova" avait-il affirmé. Il connaissait très
    bien la culture arménienne d'Anatolie. Nos premiers répertoires
    étaient plutôt composés des chansons chantées en Arménie ou a
    Istanbul. Nous connaissions peu de chansons des Arméniens d'Anatolie
    avant de le rencontrer.

    Même si elle était interdite, la langue kurde arrivait a trouver
    une place. Mais l'arménien était peut-être pour la première fois
    chanté par un groupe non arménien.

    Probablement, Kardes Turkuler est le premier groupe non arménien a
    chanter en arménien en Turquie. C'est aussi le cas pour l'assyrien.

    Pour développer notre répertoire, nous ne le faisons pas en martelant
    : "Trouvons une belle chanson ", mais nous tentons de présenter les
    musiques un peu laissées a l'abandon. Par exemple, le doudouk est
    très a la mode actuellement en Turquie. Nous étions probablement
    l'un des premiers a l'utiliser.

    Pour les chansons en arménien, nous nous sommes demandés : "Ils
    ont beaucoup souffert, mais est-ce qu'il n'y a que des chansons qui
    évoquent la tristesse, l'exil et les massacres ? Où sont-elles les
    chansons des moments heureux ? " Nous avons ainsi travaillé sur les
    danses arméniennes comme Haïninari et Es kicher hampartsoum est. Nous
    ne prenons pas ces musiques comme un élément nostalgique. Mais
    plutôt que de dire : " Le passé était agréable", nous tentons
    de les actualiser. Nous disons que ces musiques doivent continuer
    a exister.

    Est-ce que vos albums servent a provoquer une prise de conscience
    chez ceux qui les écoutent ? Observez-vous des réactions comme :
    " J'ai découvert tout cela avec vos albums " ?

    Bien sÃ"r. Nous avions chanté une liturgie yézidi dans notre dernier
    album et l'on a ainsi découvert l'existence de cette musique. Il
    y a une liturgie intitulée Amen d'Onnik Gulciyan, un Arménien de
    Diyarbakir. Les gens sont surpris lorsque nous la chantons car c'est
    une musique religieuse composée selon les formes de la musique
    orientale.

    Comment vois-tu aujourd'hui la situation en Turquie sur les questions
    taboues, par rapport a l'époque ou Kardes Turkuler a été créé ?

    Nous en sommes a un stade très différent concernant la question
    kurde.

    Le djinn est sorti de la bouteille. Tout le monde sait que ce problème
    doit être résolu car les Kurdes ne renoncent pas. Ils ne peuvent plus
    être leurrés par des choses mineures comme l'existence de la chaîne
    TRT 6 (en langue kurde). Il y a trois événements qui ont changé le
    contexte des questions arménienne, kurde et alévi : l'assassinat de
    Hrant Dink, Madimak et Uludere, ces trois se ressemblent beaucoup. Ce
    sont des événements qui ont blessé la conscience des peuples. Il est
    difficile d'affirmer qu'on tente de vraiment résoudre ces questions.

    Supposons que c'est l'Etat profond de l'époque qui a commis ces crimes
    or, il y a aujourd'hui un nouveau pouvoir. On attend de lui qu'il
    résolve certaines choses, au moins en ce qui concerne la police, car
    elle est sous son contrôle. La résolution de ces problèmes est liée
    a la fin de l'hégémonie de la synthèse turco-islamique. S'il y a un
    progrès concernant la question kurde, il affectera aussi les autres
    domaines. Pour cette raison, tous les peuples doivent être solidaires.

    Il faut se positionner du côté de ceux qui sont victimes, c'est ce
    que nous tentons de faire.

    Vous avez réalisé le rêve de Hrant Dink en donnant des concerts
    en Arménie. Tu peux expliquer comment ?

    C'était le vÅ"u de Hrant. Nous y sommes allés avec une équipe
    nombreuse, nous étions presque une centaine de personnes avec
    la chorale Sayat Nova. Ce n'est pas facile d'organiser un tel
    déplacement mais des soutiens ont été trouvés. Nous avons donné
    un concert a l'Opéra d'Erevan. A Vanadzor, c'était réellement un
    concert populaire, très agréable. Nous avons fait le plein partout
    et avons donné des interviews. Nous sommes entrés en contact avec
    des organismes culturels. Nous sommes allés voir un village yézidi,
    nous avons enregistré des dengbej (chants de troubadour kurde). Ces
    tournées ont donné lieu a des documentaires.

    Est-ce que vous envisagez de donner de nouveaux concerts en Arménie ?

    Ca n'a pas été possible depuis, c'est une question financière et
    l'équipe est nombreuse. Nous avons dernièrement fait un album avec
    Arto Tuncboyacıyan. Nous voulions nous y rendre ensemble, mais nous
    avons rencontré des obstacles économiques. L'Arménie n'est pas
    un pays riche, les billets d'avion sont très chers. La frontière
    est fermée.

    Nous avions pris une photo avec Hrant a Ani. L'Arménie était en face
    de nous, avec la rivière Akhounian au milieu. Hrant avait assuré :
    "Erevan est a 30-40 km d'ici. Demain, je prendrai l'avion de Kars pour
    Istanbul et j'irai a Erevan de la-bas". Ca résume la situation. Kars,
    une si jolie ville, est une ville morte a cause de la fermeture de
    la frontière.

    Et si vous donniez un concert juste a la frontière ou dans les
    ruines d'Ani...

    Il y avait un projet dans ce sens mais on n'a pas pu le réaliser.

    Peut-être en 2015 ? Il ne sera sans doute pas possible de le faire
    exactement a la frontière mais imaginons qu'un groupe d'Arménie donne
    un concert de l'autre côté de la frontière et que Kardes Turkuler
    fasse de même aux environs d'Ani... La-bas, on entend nettement les
    voix des villageois qui travaillent de l'autre côté. Il est possible
    d'organiser quelque chose de symbolique. Ca dépend bien sÃ"r de la
    situation du pays, des relations entre la Turquie et l'Arménie et
    plein d'autres choses. Lorsqu'on regarde l'état actuel, la Turquie
    a tout ramené a la question du Karabagh et elle a un problème
    similaire a Chypre. En fait, les problèmes du Karabagh et de Chypre
    se ressemblent. Si on conditionne tout a des choses comme cela,
    on n'en finira jamais.

    Vous chantez aussi en tchétchène et en azéri. Les groupes
    originaires du Caucase sont connus pour être plus nationalistes
    en Turquie.

    Comment réagissent-ils a vos albums ? Le fait que vous chantiez dans
    leur langue leur permet-il d'être moins allergiques au son du kurde
    ou de l'arménien ?

    Oui. Vous pouvez être surpris parfois. Ainsi, les questions
    tchétchène et palestinienne sont devenues le domaine des groupes
    conservateurs.

    Il faut s'y intéresser. Il y a une oppression en Tchétchénie, un
    pays qui a une culture et une identité. Nous sommes allés a leur
    rencontre pour apprendre une chanson dans leur langue. Ils nous ont
    avoué qu'ils étaient gênés d'être stéréotypés. Nous n'avons
    jamais cessé d'interroger les choses, de laisser de côté les
    préjugés et d'agir selon une approche juste. Chaque peuple a des
    drames et ceux-ci sont communs a tous.

    Il y a même apparemment des Loups gris (extrême droite turque)
    qui écoutent vos albums. Vous aviez déclaré lors d'une interview
    que ceux-ci vous demandent : "OK, on comprend le kurde, mais pourquoi
    chanter en arménien ?"

    C'est pour cette raison que la question arménienne est beaucoup plus
    difficile que la question kurde. La, les "zéros" augmentent.

    Vous montrez parfois des spectacles de danse qui font référence a des
    événements historiques comme les événements des 6 et 7 septembre
    1955 (pogroms a Istanbul contre les Grecs, Juifs et Arméniens).

    Envisagez-vous de nouveaux spectacles sur ces sujets ?

    Nous l'avions fait pour la chanson Tatavla, qui est l'ancien nom du
    quartier Kurtulus où vivaient les communautés arménienne et grecque.

    Nous avions tenté de relater ce qui s'était passé par une
    représentation musicale et des danses. Nous avons écrit une chanson
    sur la question palestinienne intitulée Yo-yo, dans laquelle nous
    racontons que les enfants qui lancent des cailloux la-bas sont
    considérés comme des héros, alors qu'en Turquie on les qualifie
    de terroristes. Cette année, nous avons également eu un spectacle
    de danse avec la compagnie Ciplak Ayaklar.

    Vous passez beaucoup plus souvent ces derniers temps a la télévision.

    Je me suis même dit que ca devait être un signe d'apocalypse,
    car ca n'était jamais arrivé.

    Oui, nous nous sommes aussi demandés si c'était cela la fin du
    monde (rires). Il y a une atmosphère plus détendue dans le pays. Un
    climat de paix est en train de s'établir, c'est pourquoi nous sommes
    plus visibles a la télévision. Une autre raison en est notre 20e
    anniversaire.

    A une époque, il n'était même pas possible de trouver une chaîne
    pour diffuser le clip de Kardes Turkuler

    C'était ainsi. Ce blocage a commencé a s'affaiblir après le film
    Vizontele dont on a composé les musiques mais il existe toujours en
    Turquie. On parle des "chaînes nationales", elles sont véritablement
    "nationales". Elles conseillent : " Si vous voulez diffuser une chanson
    en kurde, allez voir TRT 6". Il y a une peur des rencontres dans
    des espaces de vie communs. On veut que chacun reste dans sa petite
    communauté... Il y a une culture supérieure et des "petites cultures"
    en dessous. C'est comme si on disait : "On vous a même donné une
    chaîne de télévision. Que voulez-vous d'autre ? ". C'est de la
    discrimination en fait. J'habite Istanbul où vivent neuf millions
    de Kurdes. Je ne peux pas protéger ma culture en restant seulement
    dans ma communauté.

    Quelles étaient les réactions aux émissions où vous étiez
    invités ?

    Les réactions ont été positives. Ceux qui pensent que les peuples
    peuvent cohabiter ont été très heureux.

    Vous n'avez donc pas observé de réactions négatives ?

    Le site web de Kardes Turkuler a été piraté. Lorsque vous devenez
    plus visible, il se passe ce genre de choses. Hrant Dink a vécu la
    même situation. Bien sÃ"r, certains nous questionnent : "D'où vous
    vient cette audace ? ". Lorsque vous êtes visibles a la télévision,
    les ennemis potentiels augmentent. Comme je l'ai dit, c'est un projet
    de réhabilitation. Nous allons dépasser ce discours discriminatoire
    ensemble. Si Allah le permet (rires).

    Dans l'émission a laquelle vous étiez invités sur CNN Turk, pour la
    première fois le nouvel an a débuté avec des chansons en kurde et
    en arménien. A minuit, il y avait une chanson en arménien. Comment
    cette émission a-t-elle vu le jour ?

    Il y a des pressions, c'est vrai, mais ce qui se passe généralement
    c'est que les lignes rouges de l'Etat poussent les gens a
    l'autocensure. Beaucoup hésitent a agir. Or, un nombre important de
    personnes souhaitent voir cette multiculturalité et elles ont très
    heureuses ce soir-la. Ce n'est pas simplement la musique de Kardes
    Turkuler qui a été applaudie mais le tableau montrant que "nous
    sommes ce pays-la ". Ce tableau a été visible pour la première
    fois lors des émissions du 31 décembre 2012 et a plu a beaucoup
    de monde. D'autres chaînes nous ont invités par la suite. On a
    dépassé l'autocensure.

    C'est bien sÃ"r lié au "climat positif" en vigueur en ce moment. On
    ne sait pas ce qui se peut se passer demain.

    On dit qu'on poursuit l'année comme on la débute. Est-ce qu'en 2013,
    la Turquie continuera d'aborder de manière positive ces questions
    puisque l'année a démarré avec ces chansons ?

    Je suis optimiste. Les morts ca suffit, cela ne nous mènera nulle
    part. Mais les chemins de la paix sont parsemés de pierres. Il y
    aura des obstacles. Il faut continuer a espérer.

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    Source/Lien : Repair - Réparer le futur




    From: A. Papazian
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