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Le Desespoi D'une Deplacee Irakienne Prise Entre Les Insurges Et L'a

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    LE DESESPOIR D'UNE DEPLACEE IRAKIENNE PRISE ENTRE LES INSURGES ET L'ARMEE

    IRAK

    Après la mort d'un voisin dans un bombardement, Amsha a fui sa ville
    de Tal-Afar tombée aux mains des insurgés. Depuis, elle vit avec
    huit proches dans une tente dans un camp du Kurdistan où elle voue
    aux gémonies tous les politiciens irakiens.

    Cette jeune femme de 24 ans raconte sa terreur pendant les échanges
    de feu entre insurgés sunnites et soldats tentant désespérément
    de garder le contrôle de cette ville stratégique, au nord de Bagdad.

    Jusqu'au bombardement qui, une nuit, a tué un voisin, précipitant
    la décision de la famille de fuir la ville pour se réfugier dans le
    camp de Germawa, dans la province de Dohouk dans la région autonome
    du Kurdistan (nord).

    "Nous avons marché pendant 4 heures pour quitter Tal-Afar. Maintenant
    nous vivons a neuf dans une tente, en essayant de respirer par cette
    chaleur", soupire-t-elle.

    Vilipendant tous les hommes politiques du pays, qu'ils soient chiites
    comme le Premier ministre Nouri al-Maliki ou sunnites comme elle,
    Amsha estime qu'ils ont laissé tomber sa ville.

    "Où sont les politiciens de Tal-Afar ? Ceux qui venaient quémander
    nos voix pendant les élections ? Ils sont a Erbil", la capitale du
    Kurdistan où ils ont fui, dénonce-t-elle.

    Le Kurdistan a été épargné par l'offensive des insurgés sunnites,
    menés par les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique en Irak
    et au Levant (EIIL), qui se sont emparés de larges pans de territoires
    au sud du Kurdistan.

    Les politiciens, ils sont "a l'abri avec leur famille, ou même aux
    Emirats" arabes unis, raille-t-elle.

    'Les raids nous rendaient fous' -

    Amsha est arrivée au camp il y a huit jours, après avoir fui un
    soir avec sa famille. "Les bombardements nous rendaient fous. Les
    avions de l'armée étaient au-dessus de nous et on ne savait pas
    quand et où ils allaient tirer".

    "Notre voisin a été tué un soir alors qu'il allait aux toilettes,
    et chez nous personne n'arrivait a dormir parce qu'on ne savait pas
    si on se réveillerait", ajoute-t-elle.

    Alors que la bataille s'intensifiait, l'armée a annoncé que les
    civils qui souhaitaient partir devaient le faire rapidement. Ce
    soir-la, a 21H00, la famille d'Amsha est partie a pied.

    "L'armée a commencé a tirer en l'air, alors certains d'entre nous
    se sont jetés au sol, croyant qu'ils nous tiraient dessus".

    Amsha et sa famille racontent avoir ensuite marché des heures avant
    de trouver une voiture qui accepte de les prendre. Le périple les
    a conduits au camp de Germawa, au tout début de son installation.

    'Nous sommes piégés' -

    Selon un responsable kurde chargé de superviser le camp, il abrite
    environ 700 personnes, des déplacés de Tal-Afar et de Mossoul, la
    deuxième ville d'Irak située a 70 km plus loin et prise totalement
    par les insurgés.

    Comme beaucoup autour d'elle, Amsha explique avoir fui autant par
    peur de la réponse des autorités a l'offensive jihadiste que par
    crainte des insurgés sunnites.

    "Nous sommes pris entre les deux. Nous n'avons pas vu les insurgés,
    seulement les bombardements de l'armée et les raids aériens", se
    lamente-t-elle, expliquant en pleurant que sa famille veut seulement
    vivre.

    Mais rapidement, elle essuie ses larmes avec le bout du foulard marron
    qui couvre ses cheveux, et la colère prend le dessus.

    "Nous sommes piégés. On ne nous laisse pas décider de notre avenir.

    Tout est déterminé par ceux qui sont au pouvoir", lance-t-elle sans
    cacher son mépris pour l'armée irakienne sans pour autant louer
    les insurgés.

    "Je me fiche de qui dirige, Arabe, Kurde, Turcoman, sunnite, chiite...

    Nous voulons juste un avenir. Je suis étudiante, mon frère et ma
    soeur ont tous les deux encore des examens a passer, nous ne savons
    pas ce qu'il va leur arriver", explique encore la jeune femme.

    Du bout des lèvres, elle évoque aussi les difficultés de la vie
    dans un camp, en particulier pour les femmes.

    "Nous n'avons aucune intimité. Imaginez ce que cela peut être de
    vivre comme ca quand on a ses règles", souligne-t-elle. "Tout ce que
    nous voulons, c'est notre vie, et une chance de décider ce que nous
    voulons en faire".

    lundi 30 juin 2014, Stéphane (c)armenews.com




    From: A. Papazian
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