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Hrant Dink: debut du proces des meurtriers presumes

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  • Hrant Dink: debut du proces des meurtriers presumes

    L'Express, France
    2 juillet 2007


    Hrant Dink: début du procès des meurtriers présumés
    LEXPRESS.fr


    Le procès des meutriers présumés du journaliste turc d'origine
    arménienne, Hrant Dink, s'ouvre aujourd'hui à Istanbul. Alors que
    l'accusé proche de l'ultra-nationalisme comparaît, la partie civile
    relève des manquements policiers dans cette affaire de meurtre
    politique.

    Le procès des meurtriers présumés du journaliste turc d'origine
    arménienne Hrant Dink, dont l'assassinat avait bouleversé la Turquie
    en janvier, s'est ouvert aujourd'hui à huis-clos devant un tribunal
    d'Istanbul.

    "Nous sommes tous Hrant Dink, nous sommes tous Arméniens"
    Le procès s'est ouvert avec presque deux heures de retard, entouré de
    strictes mesures de sécurité par les forces de l'ordre qui avaient
    bouclé la rue menant au tribunal de Besiktas, dans le centre
    d'Istanbul. Quelque 2.500 manifestants, la plupart vêtus en noir, se
    sont rassemblés sur une place avoisinante autour d'une banderole sur
    laquelle on pouvait lire: "Nous sommes tous témoins. Nous voulons la
    justice". La foule a applaudi l'arrivée de la veuve du journaliste,
    Rakel, qui a participé brièvement à la manifestation, se joignant aux
    chants proclamant "Nous sommes tous Hrant Dink, nous sommes tous
    Arméniens".

    Une intentionnelle négligence de la police et de la gendarmerie?
    Les avocats de la partie civile avaient fait savoir lors d'une
    conférence de presse vendredi que la procédure risquait de laisser
    dans l'ombre des éléments cruciaux de l'affaire, d'autres
    protagonistes, notamment des forces de l'ordre, n'étant pas
    poursuivis. L'organisation responsable du meurtre ne comprend pas
    "que" les accusés, a déclaré devant le tribunal Fahriye Cetin,
    l'avocate de la famille Dink. "Il y a une négligence de la police et
    de la gendarmerie que l'on pourrait qualifier d'intentionnelle,"
    a-t-elle estimé. L'avocate avait déclaré vendredi : "Les forces de
    sécurité en activité à Trabzon, où le meurtre a été planifié, à
    Istanbul, où il a été exécuté, et à Ankara, où les renseignements
    sont rassemblés, n'ont pas été incluses dans le dossier, alors que
    leurs liens avec les suspects, le non accomplissement de leur devoir,
    leur dissimulation de preuves et même leur apologie du crime et du
    criminel ont été établis".

    Assassiné par un mineur ultra-nationaliste
    Au premier rang des accusés figure Ogün Samast, chômeur de 17 ans
    originaire de Trabzon au nord-est, et proche des milieux
    ultra-nationalistes de cette ville, d'où sont originaires la plupart
    les 17 autres prévenus. C'est lui qui, de son propre aveu, a abattu
    de deux balles dans la tête et une dans le cou Hrant Dink le 19
    janvier à Istanbul, devant les locaux de l'hebdomadaire bilingue
    turc-arménien Agos, que dirigeait le journaliste. Le ministère public
    a requis à son encontre de 18 à 24 ans de prison pour meurtre, ainsi
    que de 8,5 ans à 18 ans de prison pour port d'arme illégal et
    appartenance à une organisation terroriste.

    Aux côtés de Samast, les deux dirigeants de l'organisation et
    commanditaires de l'assassinat -selon l'acte d'accusation-, Yasin
    Hayal et Erhan Tuncel, encourent des peines de prison à vie
    incompressibles. Hayal a déjà passé 11 mois en prison pour un
    attentat à la bombe visant un restaurant McDonald's à Trabzon, qui
    avait fait six blessés en 2004. Il est également poursuivi pour avoir
    proféré des menaces à l'encontre du prix Nobel de littérature 2006
    Orhan Pamuk, connu pour ses positions contestataires sur la question
    arménienne. Des peines allant de 7,5 ans à 35 ans de prison ont été
    requises contre 15 autres comparses supposés, selon leur degré
    d'implication dans l'assassinat.

    Hrant Dink, qui militait pour une réconciliation entre Turcs et
    Arméniens, s'était attiré la haine des cercles nationalistes pour
    avoir ouvertement qualifié de génocide les massacres d'Arméniens
    commis en Anatolie entre 1915 et 1917, une qualification rejetée par
    la Turquie.
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