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Un vote au Congres americain sur le genocide armenien indigne Ankara

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    Le Monde, France
    12 octobre 2007 vendredi


    Un vote au Congrès américain sur le génocide arménien indigne Ankara

    par Nicolas Bourcier (avec AFP et AP)



    ENCART: Malgré l'opposition de George Bush, une commission du Congrès
    a voté un texte qui reconnaît le génocide arménien. Ce vote est jugé
    " inacceptable " par la Turquie


    Les mises en garde répétées du président américain, George Bush, n'y
    ont rien changé. La commission des affaires étrangères de la Chambre
    des représentants a voté, mercredi 10 octobre, un texte qui reconnaît
    un " génocide " arménien au début du XXe siècle dans l'Empire
    ottoman. Le président américain avait mobilisé tout son gouvernement,
    estimant qu'une telle initiative causerait un " tort considérable "
    aux relations avec la Turquie, " un allié crucial au sein de l'OTAN
    et dans la guerre mondiale contre le terrorisme ". Devant des
    journalistes, M. Bush avait répété que, selon lui, cette résolution
    n'était pas " la bonne réponse à ces tueries massives et historiques
    ".

    Le texte, non contraignant, de la commission, a été voté par 27 voix
    contre 21 et sera envoyé à la Chambre des représentants pour examen
    en séance plénière. Il affirme que le massacre des Arméniens durant
    la Première Guerre mondiale a été un " génocide " et que cela doit
    être pleinement reconnu par la diplomatie américaine, notamment dans
    sa politique vis-à-vis de la Turquie.

    Une telle résolution avait déjà été adoptée par la commission en 2005
    avec un résultat des votes d'ailleurs bien plus élevé. Cette fois-ci,
    soulignent les commentateurs, le score serré s'explique par le
    soutien, de poids, au texte de la présidente de la Chambre des
    représentants, la démocrate Nancy Pelosi, plaçant les membres de la
    commission " sous une forte pression " de la Turquie.

    Nabi Sensoy, l'ambassadeur turc aux Etats-Unis, était assis au
    deuxième rang de la salle des auditions de la commission, aux côtés
    d'une délégation de députés dépêchée d'Ankara. A sa sortie, il a
    promptement déclaré que la Turquie allait continuer à se battre
    contre la résolution. " J'espère qu'ils vont assumer les conséquences
    - d'un tel vote - ", a-t-il lancé. Peu avant, le premier ministre
    turc, Recep Tayyip Erdogan, avait publiquement averti qu'une telle
    résolution altérerait les relations entre ces deux alliés au sein de
    l'OTAN.

    Un groupe d'Américains arméniens a laissé éclaté sa joie dans la
    salle de la commission après l'annonce du vote. Dehors, devant la
    Chambre, le révérend Sarkis Aktavoukian a déclaré au Washington Post
    que " l'Amérique a aujourd'hui montré sa justice ".

    La résolution va désormais être présentée devant la Chambre des
    représentants où un vote pourrait avoir lieu d'ici à la mi-novembre.
    Un grand nombre de démocrates, qui contrôlent le Congrès, soutiennent
    la résolution parrainée par 226 membres, soit plus de la moitié de
    l'assemblée.

    Un texte similaire à celui adopté par la commission circule d'ores et
    déjà au Sénat. En cas d'adoption, le président Bush pourra toujours
    exercer, en dernier recours, son droit de veto. Déjà, en octobre
    2000, le président de l'époque, Bill Clinton, avait réussi à
    s'opposer à l'adoption d'une telle résolution.

    Dans une déclaration commune, la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice,
    et le ministre de la défense, Robert Gates, se sont dit fermement
    opposés au texte de la commission. Ensemble, ils ont mis en garde
    contre les possibles représailles diplomatiques turques qui risquent
    d'affecter sévèrement les opérations en Irak et leur ravitaillement.

    M. Gates a souligné la " forte dépendance " américaine envers la
    Turquie, par où transitent près de 70 % du ravitaillement aérien
    destiné à l'Irak, un tiers du carburant et 95 % des engins blindés,
    vitaux pour les soldats américains. Il craint en particulier que la
    Turquie cesse de mettre à disposition la base aérienne d'Incirlik
    (sud), plaque tournante du transit américain vers l'Irak ou
    l'Afghanistan. Mme Rice devait téléphoner, jeudi, à son homologue
    turc.

    Le président turc, Abdullah Gül, a immédiatement qualifié d'"
    inacceptable " le texte adopté par la commission. Le gouvernement
    turc s'est dit " consterné ". Il a appelé la Chambre des
    représentants à ne pas donner suite à une résolution " irresponsable
    " et " susceptible de mettre en péril " les relations bilatérales. "
    Il est inacceptable que la nation turque soit accusée d'un crime
    qu'elle n'a jamais commis au cours de son histoire ", a-t-il ajouté
    dans un communiqué.

    La Turquie refuse d'entendre parler de génocide pour qualifier les
    massacres et déportations d'Arméniens entre 1915 et 1917 dans les
    dernières années de l'Empire ottoman, auquel a succédé en 1923 la
    République de Turquie. Selon les Arméniens, soutenus par de nombreux
    historiens occidentaux, ces massacres ont fait plus de 1,5 million de
    morts. Ils seraient 250 000 à 500 000, selon la Turquie.

    La notion de génocide a été reconnue notamment par la France, le
    Canada et le Parlement européen.

    From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
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