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Le Memorial Fantome Du Genocide Armenien

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    LE MEMORIAL FANTOME DU GENOCIDE ARMENIEN

    REVUE DE PRESSE
    Dix ans après, Â" Les réverbères de la mémoire Â" n'ont toujours
    pas trouvé leur place a Genève

    Cette année, on commémore a la fois le centenaire du génocide
    arménien et les 10â~@~Ians de blocage du projet de monument du
    souvenir a Genève.

    Allez demander dans quel camp se trouve la balle maintenant :
    le Conseil d'Etat vous renverra vers la Ville de Genève, qui vous
    renverra vers la communauté arménienne, qui vous renverra vers les
    autorités. Récit d'une décennie d'imbroglios.

    Tout commence en avril 2005. Le Conseil administratif genevois se
    déclare favorable a la pose d'une statue commémorant le génocide des
    Arméniens, dans le cimetière des Rois. Cet emplacement est refusé
    par les porteurs de l'idée : Â" C'était un malentendu. Il n'a jamais
    été question d'un monument funéraire Â", explique Stefan Kristensen,
    membre actif de la communauté arménienne et coordinateur du projet.

    Une décision politique

    En décembre 2007, une motion de Gérard Deshusses renouvelle la
    demande sous un aspect légèrement différent : un monument Â" a
    la mémoire commune des Genevois et des Arméniens Â". Près d'un
    an après, le Conseil administratif charge alors le Fonds d'art
    contemporain de la Ville de Genève (FMAC) d'organiser un concours
    d'idées. A l'époque, trois lieux sont proposés aux participants :
    le square Pradier, le square Chantepoulet et le bastion Saint-Antoine.

    Le projet de l'artiste francais Melik Ohanian, Les réverbères de la
    mémoire, est retenu a l'unanimité par le jury d'experts. Il s'agit
    d'une sculpture en bronze en forme de candélabre de 8â~@~Imètres. Son
    coÃ"t : un demi-million de francs, dont 105â~@~J000â~@~Ifrancs
    financés par le FMAC et 400â~@~J000 par la communauté arménienne. Il
    est alors prévu de l'installer au bastion Saint-Antoine en avril
    2013. Mais la Commission des monuments, de la nature et des sites
    (CMNS) émet un préavis négatif. Â" Elle explique que cet emplacement
    est situé sur un patrimoine classé et protégé et que l'histoire
    des Arméniens n'a rien a voir avec l'histoire genevoise, résume
    Michèle Freiburghaus, directrice du FMAC. On nous a conseillé de
    prendre exemple sur la Chaise cassée de l'artiste suisse Daniel
    Berset, a la place des Nations, et de viser ce périmètre qui ferait
    plus de sens. Â"

    Attention, voisinage sensible

    Ironie du sort, c'est justement le choix de cette zone qui va
    déclencher les problèmes les plus sérieux. Le monument est envisagé
    dans le parc de l'Ariana, aux abords immédiats du Palais des Nations.

    L'Office des Nations Unies a Genève ne prend aucune position
    officielle et estime que la décision sur l'emplacement revient
    aux autorités locales. Une lettre du Con­seil d'Etat a la Ville,
    en juin 2014, affirme que le gouvernement Â" est favorable, sur le
    principe, au monument (...) malgré les diverses pressions Â" mais
    souhaite préserver Â" la neutralité la plus absolue de la Genève
    internationale Â" dans les abords du Palais des Nations. Il demande
    de transmettre Â" un autre projet d'implantation Â".

    Une deuxième lettre du Conseil d'Etat au Département fédéral des
    affaires étrangères fait mention d'une Â" série d'interventions
    tout a fait inhabituelles, et parfois au plus haut niveau diplomatique.

    Plusieurs ambassadeurs ou représentants officiels, notamment
    arméniens ou turcs, ont intercédé de manière très insistante
    auprès de nous. Â" Des interventions Â" souvent accompagnées de
    menaces a peine voilées de représailles sur le plan diplomatique,
    économique ou politique Â". Le gouvernement sollicite alors la
    détermination du conseiller fédéral Didier Burkhalter.

    Celui-ci répond en décembre dernier que l'installation du monument
    a cet endroit risquerait de Â" fortement perturber cette nécessaire
    sérénité et impartialité de l'espace multilatéral a Genève. Elle
    aurait des conséquences négatives au niveau international et
    pourrait gravement porter atteinte a la réputation et a l'image de
    la Suisse. Â" Il recommande de refuser l'octroi d'une autorisation
    de construire a cet emplacement, Â" au vu des spécificités du lieu
    Â". A la suite de cette immixtion, une motion déposée en février
    2015 par le député Guy Mettan demande d'autoriser au plus vite le
    projet en passant outre aux pressions. La motion est soutenue par la
    gauche et le PDC, mais combattue par le MCG, l'UDC et le PLR. Elle
    est refusée... a une voix près !

    Pourquoi la communauté arménienne n'a-t-elle toujours pas proposé
    de lieux alternatifs depuis ? Â" C'est une question de dignité,
    répond Stefan Kristensen. Le Conseil d'Etat a cédé aux pressions de
    la Turquie négationniste, appuyée par le chef du DFAE. Imaginez-vous
    que la communauté juive propose d'elle-même de déplacer un monument
    dédié au souvenir de la Shoah parce que des milieux nazis font
    pression ?

    Les Arméniens se sont fait massacrer, et ils devraient encore
    devancer les souhaits des héritiers de leurs bourreaux ?! On est
    victimes d'une manÅ"uvre politique malhonnête du gouvernement. Â"

    Â" Le Conseil d'Etat genevois a reconnu unanimement le génocide
    arménien, ce qu'aucun autre Canton n'a fait avant lui, rappelle son
    président, Francois Longchamp. Nous nous sommes engagés a délivrer
    une autorisation de construire très rapidement dès qu'un nouveau
    lieu aura été choisi. Â"

    La communauté arménienne formulera des propositions prochainement. Le
    parc Trembley et le parc Beaulieu lui ont été proposés.

    Â" Ca donne encore plus de signification a cette Å"uvre de rencontrer
    autant de difficultés, estime Michèle Freiburghaus. Plus c'est
    problématique, plus elle s'enrichit. Â"

    La renaissance italienne

    A défaut de trouver leur place a Genève, Les réverbères de la
    mémoire retrouvent vie en Italie. A l'issue de la messe historique
    présidée par le pape Francois, dimanche 12 avril dans la basilique
    Saint-Pierre de Rome - messe pendant laquelle il a prononcé pour
    la première fois le terme de génocide -, le souverain pontife
    a en effet recu une version miniature de l'Å"uvre. Par ailleurs,
    l'installation grandeur nature sera exposée dans le cadre de la
    Biennale de Venise du 9 mai au 22 novembre prochain. (24 heures)

    http://www.24heures.ch/suisse/memorial-fantome-genocide-armenien/story/15254596

    vendredi 24 avril 2015, Stéphane ©armenews.com
    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=110661



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