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Rendez-vous europeen: Dimitri Konstantinidis, l'art sans frontieres

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  • Rendez-vous europeen: Dimitri Konstantinidis, l'art sans frontieres

    Agence France Presse
    21 septembre 2004 mardi 7:34 AM GMT

    Rendez-vous européen: Dimitri Konstantinidis, l'art sans frontières
    (PORTRAIT)

    STRASBOURG (France)


    "Je suis grec, français, alsacien mais je me sens bien aussi à Prague
    ou ailleurs": pour Dimitri Konstantinidis, installé depuis 25 ans à
    Strasbourg où il a créé l'association européenne d'art contemporain
    Apollonia, les frontières sont avant tout destinées à être dépassées.

    "L'envie de partir, de voir ailleurs est presque devenue une
    obsession au collège et le déclic s'est produit au lycée", se
    souvient cet homme de 44 ans, chaleureux, né à Kavala (nord-est de la
    Grèce), sur les bords de la mer de Thrace.

    "Je suis issu d'un milieu très modeste et pas du tout cosmopolite",
    dit-il, avant de se reprendre en évoquant ses ancêtres installés à
    Trébizonde (Turquie), où "Grecs, Turcs et Arméniens cohabitaient sans
    problèmes", et qui ont dû fuir au début des années 1920, lors de
    l'échange des populations grecques d'Asie mineure et turques de
    Grèce.

    Pour assouvir sa soif de découverte, le jeune homme d'alors, qui
    souhaite passer un diplôme d'histoire de l'art, songe à poursuivre
    ses études en URSS avant d'opter en 1979 pour Strasbourg, où une amie
    grecque vit déjà.

    Tout en préparant son doctorat sur "le concept spatial pictural des
    icônes byzantines des 5e et 6e siècles", il commence à travailler
    pour une association culturelle lorraine basée à Saint-Avold
    (Moselle), dans une région où vivent "beaucoup d'immigrés polonais,
    italiens et portugais".

    A cette occasion, Dimitri s'immerge dans l'art contemporain en
    organisant notamment des expositions avec des artistes des pays de
    l'Est, alors que le mur de Berlin est toujours debout.

    Un travail mis entre parenthèses en 1989, pendant deux ans, afin
    d'effectuer son service militaire en Grèce, "pour ne pas me couper de
    mon pays", raconte-t-il. De retour en France, il prend rapidement la
    direction du Fonds régional d'art contemporain (FRAC) d'Alsace.

    Créés en 1983, ces fonds publics collectionnent les oeuvres d'art
    contemporain, dans un but essentiellement pédagogique.

    "Je me suis rendu compte que l'Alsace, Strasbourg avaient une
    position particulière au niveau géographique et par la présence des
    institutions européennes. Je me suis dit qu'il fallait faire quelque
    chose", poursuit-il.

    Ce "quelque chose" prend la forme d'"un projet d'inventaire de la
    culture contemporaine des pays de l'Est", soutenu en 1995 par le
    Conseil de l'Europe et qui aboutit, après la rencontre de plus de 250
    artistes de 17 pays, à l'édition d'un guide puis à des expositions.

    Cette volonté de "donner une dimension européenne" au FRAC d'Alsace,
    ne séduit pas tous les élus locaux. En 1998, Dimitri préfère
    "abandonner" son poste pour créer Apollonia, "une plate-forme
    d'échanges artistiques européens" tournée notamment vers "l'Europe
    centrale et orientale, les Balkans et le Caucase du sud".

    Depuis, il ne cesse de parcourir ces contrées pour dénicher les
    artistes et leur permettre d'exposer à Strasbourg et ailleurs, à
    l'image de l'exposition en cours dans les locaux d'Apollonia: des
    créations polonaises autour de la "Quête d'identité" qui partiront
    ensuite en Grèce et en Pologne.

    Son dernier cheval de bataille: la mise en place d'un statut
    associatif européen, avec des cadres juridique et administratif
    identiques dans tous les pays de l'Union qui facilitent "le
    pluralisme culturel en Europe".
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