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  • =?UNKNOWN?B?qw==?= Nous faisons entendre,dans cette =?UNKNOWN?Q?asse

    L'Humanité
    27 septembre 2004

    « Nous faisons entendre, dans cette assemblée très réactionnaire, la voix des salariés, de la population »


    Réélue à Paris, Nicole Borvo, présidente du groupe communiste du
    Sénat, était candidate sortante.


    Quelle est votre appréciation sur ces résultats ?

    Nicole Borvo. Les communistes retrouvent leurs sièges partout où ils
    étaient renouvelables et gagnent deux sièges dans deux nouveaux
    départements : l'Essonne et la Seine-et-Marne avec l'élection de
    Bernard Vera et de Michel Billout. Je suis donc très satisfaite et
    très contente de voir que les candidats communistes qui étaient des
    candidats de terrain ont été reconnus et appréciés par les élus
    locaux. Ils ont ainsi permis de gagner.

    Le Sénat restera après cette élection une chambre âgée, masculine,
    dont la majorité politique à droite apparaît immuable. N'est-il pas
    en décalage avec la réalité du pays ?

    Nicole Borvo. Ce décalage tient à son mode d'élection. Les communes
    rurales peu peuplées sont surreprésentées par rapport aux communes
    urbaines et le renouvellement par tiers bloque la répercussion des
    changements politiques dans le pays. Il est anormal qu'en France une
    assemblée soit élue selon un mode de scrutin aussi peu démocratique.

    Le groupe communiste du Sénat n'est-il pas un peu atypique, en
    particulier par le nombre des femmes qui le composent ?

    Nicole Borvo. À l'époque où il y avait 18 femmes sénatrices, 6
    étaient communistes. Et dernièrement pour 321 sièges, on comptait 33
    sénatrices dont 11 communistes. De plus, deux femmes se sont succédé
    à la présidence du groupe. Nous avons essayé de faire entrer la
    parité dans cette assemblée où les hommes, il faut bien le dire, font
    tout pour la contourner. Et cela va encore être le cas cette fois
    (1).

    Quelles sont les attributions les plus importantes du Sénat ?

    Nicole Borvo. Il contribue à l'élaboration de la loi comme
    l'Assemblée nationale. Avec pour seule différence que l'Assemblée
    nationale tranche en dernier ressort. Le droit d'amendement, de
    proposition est le même pour les sénateurs et les députés. Le Sénat
    joue donc un rôle législatif important. Le fait qu'il soit toujours à
    droite pèse sur la loi dans un sens conservateur.

    Vous êtes très critique. Êtes-vous pour la suppression du Sénat, pour
    sa transformation ?

    Nicole Borvo. Depuis longtemps nous proposons une réforme très
    importante du Sénat. D'une part en modifiant son mode de scrutin pour
    qu'il soit représentatif de la majorité des citoyens, d'autre part en
    lui donnant des attributions différentes de l'Assemblée nationale. La
    France n'est pas un pays fédéral et n'a pas besoin d'une
    représentation d'États ou, comme en Allemagne, de Landers. Et nous
    sommes d'ailleurs opposés à une régionalisation dans ce sens. Nous
    proposons donc que le Sénat ait un rôle d'initiative, qu'il permette
    aux collectivités territoriales (conseils municipaux, conseils
    régionaux, conseils généraux) et aux citoyens de faire des
    propositions, de demander des débats parlementaires qui pourraient
    donner lieu à des propositions législatives. Ce que la droite a fait
    l'an dernier n'est qu'une réformette pour avoir l'air moins archaïque
    : il n'était plus supportable que le mandat de sénateur reste de neuf
    ans et que le corps électoral soit celui qui résultait du recensement
    de 1965. Mais elle a refusé d'enlever au Sénat ce rôle conservateur
    qu'il a depuis le début.

    Quelle peut être, dans ce cadre, l'action de votre groupe ?

    Nicole Borvo. Dans cette Assemblée vraiment très réactionnaire, le
    groupe communiste fait entendre la voix des salariés, de la
    population, et bien évidemment il continuera à le faire. Il a pris
    des initiatives importantes. Par exemple, les premiers débats sur la
    décentralisation ayant eu lieu au Sénat, nous avons alerté sur des
    risques majeurs à un moment où cela paraissait peu clair pour la
    population. Avec cette bataille est montée la prise de conscience que
    la pseudo-décentralisation Raffarin était en réalité une
    déstructuration de l'unité nationale. Le gouvernement a fait voter
    cette loi au forcing avec le 49-3 mais beaucoup de résistance
    s'exprime aujourd'hui dans le pays et nous y avons contribué. Nous
    avons aussi proposé la journée des droits de l'enfant en menant une
    grande bataille pour qu'elle finisse par être votée. Depuis longtemps
    notre groupe a une activité importante pour la défense des droits des
    personnes et quelquefois il est possible, sur ces questions, de
    trouver des majorités. Cela a ainsi été le cas lorsque nous avons
    fait voter la reconnaissance du génocide arménien.

    Entretien réalisé par Jacqueline Sellem
    (1) Pour contourner la loi
    sur la parité et l'obligation d'alternance sur les listes,
    on a vu se multiplier les listes de droite conduites
    par un homme assurant
    ainsi son élection.
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