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Le president turc a Erevan: l'opposition critique, la presse salue

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  • Le president turc a Erevan: l'opposition critique, la presse salue

    L'Express, France
    4 Septembre 2008


    Le président turc à Erevan: l'opposition critique, la presse salue une
    visite "historique"

    AFP

    La décision du président turc Abdullah Gül de se rendre samedi en
    Arménie pour assister à un match de football a été saluée jeudi comme
    une visite "historique" par les médias turcs tandis que l'opposition
    parlementaire l'a critiquée avec force.

    M. Gül se rendra à Erevan à l'invitation de son homologue arménien
    Serge Sarkissian pour assister au match Arménie-Turquie de
    qualification pour le Mondial 2010 de football, a annoncé mercredi
    soir la présidence turque.

    M. Gül sera le premier chef d'Etat turc à se rendre en Arménie, depuis
    l'indépendance de ce pays en 1991, alors qu'un profond différend
    oppose les deux nations sur la question du génocide arménien et
    qu'elles n'ont pas de relations diplomatiques.

    "Une visite effectuée dans le cadre de ce match est considérée comme
    susceptible de créer un nouveau climat d'amitié dans la région. C'est
    dans cette optique que notre président a accepté l'invitation", a
    souligné la présidence.

    Des diplomates turcs se sont rendus sur place mercredi pour préparer
    la visite qui devrait éviter les questions litigieuses et se
    concentrer surtout sur l'initiative turque de "plateforme de stabilité
    et de coopération pour le Caucase" qui est censé réunir au vu du
    conflit géorgien la Turquie, la Russie, la Géorgie, l'Arménie et
    l'Azerbaïdjan, précise-t-on de source diplomatique.

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié la visite de
    "positive", affirmant qu'un rejet de l'invitation arménienne aurait eu
    pour effet de sacrifier le sport à la politique.

    "La Turquie n'a rien à craindre de telles rencontres" car elle est
    convaincue que sa position sur la question arménienne est solide, a
    souligné M. Erdogan depuis Damas où il était en visite.

    M. Erdogan a en outre rejeté les spéculations selon lesquelles le
    voyage de Gül vexerait l'Azerbaïdjan turcophone et musulman avec
    lequel la Turquie a d'étroites relations. Ankara a fermé sa frontière
    avec l'Arménie en 1993 après le conflit entre Bakou et Erevan sur le
    Haut-Karabagh.

    La présidence française de l'Union européenne a salué jeudi la visite,
    en espérant qu'elle "créera un climat favorable à la normalisation des
    relations" des deux pays.

    "Ce déplacement historique constitue un geste fort et encourageant
    pour les relations entre l'Arménie et la Turquie", a déclaré le
    porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric
    Chevallier.

    Alors que la presse turque a salué le caractère "historique" du voyage
    qui ne devrait durer que quelques heures avec un tête-à-tête
    Gül-Sarkissian, l'opposition turque a multiplié les critiques.

    "Cette visite est totalement injustifiée alors que le peuple turc est
    injustement accusé de manière mensongère d'avoir commis un génocide et
    que l'Arménie ne montre aucun signe de renoncer à sa politique à cet
    égard", a estimé le vice-président du parti nationaliste MHP, Tunca
    Toskay.

    "C'est un déplacement qui n'a pas lieu d'être. L'Arménie ne reconnaît
    pas les frontières turques et accuse la Turquie d'avoir perpétré un
    génocide", a souligné un responsable du CHP, la principale force
    d'opposition au Parlement, Mustafa Özyürek.

    Mais des commentateurs de presse ont vu dans cette "diplomatie du
    football" l'occasion d'une certaine normalisation des liens
    bilatéraux.

    "La diplomatie du foot rappelle la +diplomatie du ping-pong+ en 1972
    entre les Etats-Unis et la Chine", a souligné Cengiz Candar dans le
    quotidien Radikal.

    Erevan estime que les massacres d'Arméniens commis sous l'empire
    Ottoman de 1915 à 1917 ont fait jusqu'à 1,5 million de morts et sont
    un génocide, une position adoptée par plusieurs pays.

    La Turquie rejette catégoriquement ce qualificatif tout en
    reconnaissant des massacres après que les Arméniens eurent pris les
    armes pour créer leur Etat indépendant.
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