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La diplomatie du football, prelude a un degel turco-armenien ?

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    From: "Katia M. Peltekian" <[email protected]>
    Subject: La diplomatie du football, prelude a un degel turco-armenien ?

    L'Express, France
    5 Septembre 2008


    La diplomatie du football, prélude à un dégel turco-arménien ?

    Reuters

    Un match de football prévu samedi au stade Hrazdan d'Erevan pourrait
    symboliser un nouveau départ dans les relations entre Arméniens et
    Turcs, dominées par un climat d'hostilité depuis près d'un siècle.

    Abdullah Gül sera le premier président turc à se rendre en Arménie à
    l'occasion de ce match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du
    monde de football 2010, auquel il assistera à l'invitation de son
    homologue arménien.

    Cette visite revêt un caractère hautement symbolique pour des pays qui
    n'entretiennent pas de liens diplomatiques et dont les rapports sont
    viciés par le massacre de centaines de milliers d'Arméniens sous
    l'empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale. Ankara rejette à
    ce propos l'accusation de génocide.

    S'ils parviennent ensuite à une normalisation diplomatique, il peut en
    résulter un changement de taille pour la Turquie en tant que puissance
    régionale, pour les livraisons de pétrole et de gaz de la mer
    Caspienne ainsi que pour l'influence de l'Occident dans le
    Sud-Caucase, ou la Russie a démontré sa force militaire le mois
    dernier en Géorgie.

    "La diplomatie du football deviendra une nouvelle expression dans le
    lexique de la communauté internationale" si, après le match de samedi,
    on constate un rapprochement bilatéral réel, a déclaré à Reuters
    Vardan Oskanian, ex-ministre arménien des Affaires étrangères.

    La Turquie n'a jamais ouvert d'ambassade en Arménie et, en 1993,
    Ankara a fermé la frontière commune en signe de solidarité avec
    l'Azerbaïdjan, son allié turcophone, qui dispute à l'Arménie le
    contrôle de la région du Haut-Karabakh.

    CORRIDOR ÉNERGÉTIQUE
    L'envoi de troupes russes début août en Géorgie, ex-république
    soviétique jouxtant l'Arménie et la Turquie, a persuadé nombre
    d'observateurs qu'il était temps qu'Erevan et Ankara mettent leurs
    divergences de côté.

    Les oléoducs et gazoducs reliant la Caspienne au littoral turc de la
    Méditerranée contournent l'Arménie par le nord en traversant la
    Géorgie. L'intervention russe ayant mis en évidence la vulnérabilité
    de cet itinéraire, l'Arménie pourrait fournir une voie de substitution
    attrayante.

    Les opérations militaires de Moscou, qui ont perturbé les pays voisins
    et suscité des condamnations occidentales, incitent la Turquie à
    briguer un rôle d'arbitre régional plus important. Mais cette ambition
    est contrariée par son absence de liens formels avec l'Arménie.

    "La crise de Géorgie a souligné l'importance des relations de bon
    voisinage dans cette région, en particulier des relations
    turco-arméniennes", note Olli Rehn, commissaire européen à
    l'Elargissement.

    En Turquie et en Arménie, tout le monde ne se réjouit pas de la visite
    d'Abdullah Gül, qui comportera un entretien et un repas avec le
    président Serj Sarksyan.

    Le principal parti d'opposition turc l'a exhorté à ne pas se rendre en
    Arménie. A Erevan, des militants nationalistes comptent se rendre à
    l'aéroport ou il arrivera et au stade de football pour exiger
    qu'Ankara reconnaisse les massacres de 1915 comme un génocide.

    Les observateurs des deux pays espèrent que la visite du président
    turc sera suivie de négociations sérieuses.

    Pour Erevan, la réouverture d'une liaison ferroviaire turque avec
    l'Arménie constituerait un premier pas. Pour Ankara, ce serait un
    effort de modération de l'Arménie à son égard en ce qui concerne la
    question du génocide et une initiative sur le Haut-Karabakh.

    Version française Jean-Stéphane Brosse, Philippe Bas-Rabérin
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