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ERDOGAN A PARIS OU COMMENT EVITER LE SUJET QUI FÂCHE, L'EUROPE
par Stephane
armenews
mercredi7 avril 2010
FRANCE
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan se rendra mardi en
France, une visite centree par Paris sur la cooperation economique,
securitaire et culturelle, et fort peu sur le sujet qui fâche : le
refus de Nicolas Sarkozy d'ouvrir a la Turquie les portes de l'Europe.
"Sur la question europeenne, les positions respectives de nos deux
pays sont connues", s'est borne a dire vendredi le porte-parole du
ministère francais des Affaires etrangères, Bernard Valero, sur le
sujet de la candidature turque a l'Union Europeenne (UE).
"Les relations franco-turques suivent un chemin schizophrenique",
analyse pour sa part Cengiz Aktar, responsable des etudes europeennes
a l'universite Bahcesehir (Istanbul).
"Il y a d'un côte une France economique et culturelle qui considère
les operateurs turcs comme des partenaires a part entière, et en face
une administration Sarkozy pour qui la Turquie n'est pas vraiment un
partenaire politique", a-t-il affirme a l'AFP.
Le president francais a repete ces dernières annees que la Turquie,
avec laquelle l'UE a demarre en 2005 des negociations d'adhesion,
n'a pas vocation a entrer dans l'Europe. La France, et avec elle
l'Allemagne, redoutent l'entree dans l'UE d'un pays de 71 millions
d'habitants, presque tous musulmans.
Lors du lancement du service en langue turque de la television
Euronews, le 30 janvier a Istanbul, M. Erdogan, qui dirige un
gouvernement islamo-conservateur, avait vivement critique le president
francais.
"M. Sarkozy dit parfois des choses que la raison ne saurait accepter.
Mais quoi qu'il fasse, nous allons continuer, tant que tous les
membres de l'UE n'auront pas dit qu'ils ne veulent pas de la Turquie",
avait-il declare a la chaîne.
Entrer dans l'Europe, "c'est un reve de notre pays depuis un
demi-siècle", et "une Union europeenne qui n'incluerait pas la
Turquie ne serait pas complète, il lui manquerait quelque chose",
avait-il ajoute.
Cette visite de deux jours de M. Erdogan intervient pour la clôture
de la Saison turque en France, une serie d'evènements culturels dans
80 villes de France qui, selon Paris, a connu "un très grand succès".
Sa precedente visite en France remonte a 2008, mais le president
turc Abdullah Gul s'y etait rendu en octobre, pour lancer cette
saison culturelle.
Pour M. Valero, "le renforcement" des liens bilateraux sera "l'objet
principal de cette visite". "Plus de 300 entreprises francaises
emploient environ 100.000 personnes et la France est le deuxième
investisseur etranger en Turquie", "le sixième fournisseur de la
Turquie, et son deuxième client", a-t-il dit.
Les echanges commerciaux ont "approche les 10 milliards d'euros en
2009", a-t-il poursuivi. M. Erdogan rencontrera, outre M. Sarkozy,
le Premier ministre Francois Fillon et des entrepreneurs. M. Valero
a mentionne aussi le "travail en commun pour la lutte contre le
terrorisme" et la cooperation avec Ankara dans la lutte contre le
PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), le mouvement arme kurde de
Turquie. "La France prend grand soin que cette visite se passe du mieux
possible", commentait dimanche Ferai Tinc, dans le journal Hurriyet.
"C'est probablement pour cette raison que le Premier ministre turc et
le President francais ne tiendront pas de conference de presse après
leurs entretiens. Il semble qu'il y ait une certaine inquietude,
liee au franc parler de ces deux dirigeants, qui se ressemblent"
ajoute-t-elle.
par Stephane
armenews
mercredi7 avril 2010
FRANCE
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan se rendra mardi en
France, une visite centree par Paris sur la cooperation economique,
securitaire et culturelle, et fort peu sur le sujet qui fâche : le
refus de Nicolas Sarkozy d'ouvrir a la Turquie les portes de l'Europe.
"Sur la question europeenne, les positions respectives de nos deux
pays sont connues", s'est borne a dire vendredi le porte-parole du
ministère francais des Affaires etrangères, Bernard Valero, sur le
sujet de la candidature turque a l'Union Europeenne (UE).
"Les relations franco-turques suivent un chemin schizophrenique",
analyse pour sa part Cengiz Aktar, responsable des etudes europeennes
a l'universite Bahcesehir (Istanbul).
"Il y a d'un côte une France economique et culturelle qui considère
les operateurs turcs comme des partenaires a part entière, et en face
une administration Sarkozy pour qui la Turquie n'est pas vraiment un
partenaire politique", a-t-il affirme a l'AFP.
Le president francais a repete ces dernières annees que la Turquie,
avec laquelle l'UE a demarre en 2005 des negociations d'adhesion,
n'a pas vocation a entrer dans l'Europe. La France, et avec elle
l'Allemagne, redoutent l'entree dans l'UE d'un pays de 71 millions
d'habitants, presque tous musulmans.
Lors du lancement du service en langue turque de la television
Euronews, le 30 janvier a Istanbul, M. Erdogan, qui dirige un
gouvernement islamo-conservateur, avait vivement critique le president
francais.
"M. Sarkozy dit parfois des choses que la raison ne saurait accepter.
Mais quoi qu'il fasse, nous allons continuer, tant que tous les
membres de l'UE n'auront pas dit qu'ils ne veulent pas de la Turquie",
avait-il declare a la chaîne.
Entrer dans l'Europe, "c'est un reve de notre pays depuis un
demi-siècle", et "une Union europeenne qui n'incluerait pas la
Turquie ne serait pas complète, il lui manquerait quelque chose",
avait-il ajoute.
Cette visite de deux jours de M. Erdogan intervient pour la clôture
de la Saison turque en France, une serie d'evènements culturels dans
80 villes de France qui, selon Paris, a connu "un très grand succès".
Sa precedente visite en France remonte a 2008, mais le president
turc Abdullah Gul s'y etait rendu en octobre, pour lancer cette
saison culturelle.
Pour M. Valero, "le renforcement" des liens bilateraux sera "l'objet
principal de cette visite". "Plus de 300 entreprises francaises
emploient environ 100.000 personnes et la France est le deuxième
investisseur etranger en Turquie", "le sixième fournisseur de la
Turquie, et son deuxième client", a-t-il dit.
Les echanges commerciaux ont "approche les 10 milliards d'euros en
2009", a-t-il poursuivi. M. Erdogan rencontrera, outre M. Sarkozy,
le Premier ministre Francois Fillon et des entrepreneurs. M. Valero
a mentionne aussi le "travail en commun pour la lutte contre le
terrorisme" et la cooperation avec Ankara dans la lutte contre le
PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), le mouvement arme kurde de
Turquie. "La France prend grand soin que cette visite se passe du mieux
possible", commentait dimanche Ferai Tinc, dans le journal Hurriyet.
"C'est probablement pour cette raison que le Premier ministre turc et
le President francais ne tiendront pas de conference de presse après
leurs entretiens. Il semble qu'il y ait une certaine inquietude,
liee au franc parler de ces deux dirigeants, qui se ressemblent"
ajoute-t-elle.