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Une famille armenienne obligee de fuir son pays

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  • Une famille armenienne obligee de fuir son pays

    Le Progrès , France
    25 Juin 2010

    Une famille arménienne obligée de fuir son pays

    publié le 25.06.2010 04h00

    Le couple Mirgyan et leur petit garçon se cachent. Ils sont passibles
    d'une reconduction immédiate à la frontière. Citoyens, associations,
    syndicats et partis politiques se mobilisent


    La famille Mirgyan est arrivée en France, fin mars 2008. Illégalement.
    Elle a payé un passeur, en Arménie, 15 000 euros, sans connaître sa
    destination finale. Pourquoi l'exil ? Christine Chevalier,
    porte-parole du collectif de défenses des demandeurs d'asile et sans
    papiers de Haute-Loire, raconte leur histoire : « Discriminés à cause
    de leur origine azéri (Azebaïdjan, NDLR), M. Mirgyan et sa famille
    sont rackettés par la mafia russe. Lui s'engage lors de la campagne
    présidentielle au côté du candidat qui promet de lutter contre la
    corruption et les mafias. Il est tabassé, arrêté arbitrairement,
    emprisonné, hospitalisé suite à des sévices. Sa boutique est saccagée.
    Il participe aux manifestations de contestation des résultats de la
    Présidentielle de février 2008. Convoqué par la police, il doit se
    cacher. Le 14 mars 2008, quatre personnes, dont deux policiers en
    tenue, viennent à son domicile. Mme Mirgyan est seule avec son enfant
    d'un mois. On lui arrache son bébé des bras, puis elle est violée par
    un policier. Dix jours après, la famille fuit l'Arménie. Après leur
    départ, leur famille proche est persécutée. Un oncle est régulièrement
    visité par la police. Et en novembre 2008, le frère de M. Mirgyan est
    assassiné. » Pour Christine Chevalier, revenir sur ces faits est
    difficile. L'émotion est tangible.

    Dans la salle, des individus, des représentants de syndicats,
    d'associations, restent silencieux. Pour eux, l'heure est grave. Ils
    ne comprennent pas la décision de l'Office français pour la protection
    des réfugiés et apatrides (Ofpra) de refuser la demande d'asile, «
    deux fois. Malgré un dossier médical, et l'avis d'un médecin-conseil,
    la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) a également rendu une
    réponse négative. » Un espoir a vu le jour quand « le temps de l'étude
    du dossier santé, la préfecture a accordé un document de séjour
    provisoire avec le droit au travail ». Dans ce laps de temps, l'homme
    et la femme trouvent un emploi. « M. Mirgyan décroche même un CDI. Ce
    ne sont pas des réfugiés économiques, ils vivent avec leur argent,
    celui qu'ils ont gagné avant. Il était staffeur et commerçant, elle
    était juriste et esthéticienne. Ils avaient une vie, ils n'ont pas
    fait le choix de l'exil pour le plaisir, mais parce que leur vie était
    réellement en danger. » Mais ils ne peuvent en faire la preuve. «
    L'Arménie n'est pas une démocratie. Même le Conseil de l'Europe
    préconise l'enclenchement d'un plan de réformes claires pour
    consolider le processus démocratique. » En attendant, le couple et
    leur petit garçon de deux ans et demi se cachent. « Entre retour forcé
    en Arménie et suicide, leur choix est fait. Ils le disent et ils le
    feront. » Pour éviter le pire et leur permettre de « vivre en paix »,
    le collectif demande que leur dossier soit réexaminé. « Nous ne
    laisserons pas faire, nous sommes déjà mobilisés. »

    Séverine Fabre

    http://www.leprogres.fr/fr/region/la-haute-loire/haute-loire/article/3380674/Une-famille-armenienne-obligee-de-fuir-son-pays.html




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