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Le souvenir du génocide arménien se banalise en Turquie

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    Le Monde, France
    26 avril 2011 mardi

    Le souvenir du génocide arménien se banalise en Turquie

    par Guillaume Perrier (Istanbul, correspondance)


    Protégées par un cordon de policiers antiémeute, un demi-millier de
    personnes se sont rassemblées, dimanche après-midi 24 avril, sur la
    place Taksim d'Istanbul, à l'occasion du 96e anniversaire du génocide
    arménien. Les manifestants turcs, kurdes et arméniens se sont assis en
    silence autour d'une banderole portant le message : " Nous partageons
    tous cette peine ".

    Cette cérémonie symbolique était organisée pour la deuxième année
    d'affilée par l'association antiraciste Dur De et soutenue par un
    groupe d'intellectuels turcs. Cette année, le mouvement s'est étendu à
    d'autres villes en Turquie : à Ankara, Izmir, Bodrum dans l'ouest, et
    à Diyarbakir, dans la région kurde (sud-est), qui abritait autrefois
    une forte minorité arménienne.

    Après un long silence en Turquie sur le génocide d'environ un million
    d'Arméniens ottomans pendant la première guerre mondiale, les
    commémorations du 24 avril 1915, date du début du génocide, se
    banalisent. " L'environnement est aujourd'hui favorable à ce type
    d'événements ", estime Osman Kavala, homme d'affaires et mécène
    présent place Taksim. A l'époque, plusieurs centaines d'intellectuels
    et de politiciens arméniens furent arrêtés à Istanbul, avant d'être
    envoyés vers l'Anatolie et les déserts de Syrie. Un ordre de
    déportation des populations arméniennes suivit cette rafle.

    En souvenir de ces premiers déportés, l'Association des droits de
    l'homme (IHD) avait organisé dimanche un rassemblement devant le Musée
    des arts turcs et islamiques d'Istanbul. Cet ancien palais servit de
    prison centrale en 1915. Au milieu des groupes de touristes, les
    participants ont déployé des pancartes : " C'est ici que furent
    détenus les intellectuels arméniens avant d'être envoyés à la mort ",
    " Musée des arts turcs et islamiques = prison de 1915 ".

    L'avocate Eren Keskin a exigé que la République turque reconnaisse le
    génocide de 1915 dans ces termes, et en tire toutes les conséquences.
    " Les villes de Turquie portent les secrets d'un passé criminel. Il y
    a des scènes de crime à côté desquelles les gens passent sans avoir la
    moindre connaissance de la véritable histoire des lieux ", estime Ayse
    Günaysu, militante de l'IHD.

    Aucun officiel n'a pris part à ces manifestations, peu couvertes par
    les médias mais tolérées par les autorités. Le gouvernement a condamné
    le message, le 24 avril, du président américain. Barack Obama a parlé
    de " grande catastrophe ". Des termes pourtant plus diplomatiques que
    ceux utilisés à Istanbul.




    From: A. Papazian
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