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"Trop Tard, Trop Laid" Par Yossi Sarid

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    "TROP TARD, TROP LAID" PAR YOSSI SARID
    Stephane

    armenews.com
    jeudi 2 juin 2011

    Yossi Sarid est cet ancien ministre de l'education du gouvernement
    d'Israël qui, en cette qualite, avait reconnu le Genocide il y a onze
    ans. Il se rejouit de la future discussion sur ce point a la Knesset et
    denonce la position unique des Turcs qui nient le Genocide. Il finit
    en expliquant les raisons du soutien des gouvernements successifs
    israeliens a la position des Turcs negationnistes : la crainte de se
    voir eux-memes reproches de leurs actes vis-a-vis des Palestiniens
    en 1948.

    Gilbert Beguian

    C'est a cause de mon admiration pour la Turquie que je trouve leur
    position sur la question armenienne difficile a comprende. Après
    tout, ce n'est pas cette generation qui a fait couler le sang il y
    a cent ans.

    Par Yossi Sarid

    J'ai obtenu un grand succès : finalement le plenum de la Knesset
    a autorise la Commission de l'Education de la Knesset pour engager
    une discussion publique sur le genocide du peuple Armenien. C'est
    cette discussion qu'on a empechee pendant des decennies. Pendant des
    generations notre gouvernement s'y est oppose. Cest le cas de tous nos
    gouvernements. Et celui-ci, parmi tous les gouvernements est celui qui
    a accepte. Tous les Membres de la Knesset ont vote pour, personne ne
    s'y est oppose, une decision unanime qui exsude une mauvaise odeur :
    trop tard, trop laid, berk.

    Zahava Gal-On, qui est de retour a la Knesset avec des forces
    renouvelees, a fait un très beau discours. C'est ainsi qu'elle assume
    sa position dans la course de relais et la mission de son mouvement,
    le seul en Israël pour venger l'honneur du peuple armenien et qu'elle
    demande que la lecon historique d'un genocide orphelin soit retenue -
    des victimes sans assassins. J'avais autrefois souhaite son succès
    la où ses predecesseurs - les dirigeants de Meretz - avaient echoue ;
    et mes v~\ux ont ete exhauces.

    Mais ce ne sont pas mes souhaits qui ont change la decision
    parlementaire, et la raison de ce revirement est claire : les
    Israeliens ne sont plus favorables aux Turcs, et veulent meme
    abandonner ls charmes d'Antalya ; c'est a ce point-la qu'ils sont
    fâches. Nous allons maintenant vous dire ce qu'il advient d'un pays
    auquel Israël n'est plus favorable - nous le ferons asseoir sur une
    chaise moins elevee ; represailles contre les non-juifs. Nous allons
    leur montrer qui est le chef.

    Nous leur avons donc montre, et voici l'image que nous donnons : toutes
    les explications en faveur des Turcs sont soudain tombees dans le fond
    du verre de la colère, ce qui une facon de se comporter bien connue
    de la part d'Israël. Celles-ci, comme on s'en souvient, etaient des
    profondes explications venues de la Mer de Marmara, auxquelles nos
    dirigeants pretaient un caractère ethique, les accompagnant meme de
    considerations historiosophique.

    Il y a onze ans, pour le 85ème jour du souvenir, je me suis rendu a
    l'eglise armenienne de Jerusalem, et en tant "qu'etre humain, en tant
    que Juif, en tant qu'Israelien et en tant que ministre de l'education
    de l'Etat d'Israël "- c'est de cette facon que je me suis presente -
    j'ai parle de la justice historique qui doit etre faite, a propos de
    l'engagement special du peuple juif pour le peuple armenien, et de mon
    projet d'enseigner a no etudiants la dimension universelle du genocide.

    Le scandale a immediatement provoque une eruption. Mon premier
    ministre signifia vivement sa desapprobation, et Ehud Barak etait
    rapidement rejoint par Shimon Peres : "ces evebements, avait-il dit,
    devraient etre laisses aux historiens, et non aux politiciens."

    Il etait sans voix la semaine passee, quand la chose juste etait faite
    pour de mauvaises raisons, et la voix de Shimon n'a pas ete entendue.

    A ce moment la, les Turcs m'avaient declare personna non grata. Comme
    moi, ils sont quelquefois desorientes pour identifier qui est leur
    adversaire et qui est leur ami, et je me considère comme leur ami. La
    Turquie devient aujourd'hui une puissance mondiale, un exemple
    de prosperite economique, conduisant ses affaires regionales et
    internationales de facon avisee. Elle est la preuve qu'un regime
    islamique n'est pas necessairement l'Iran, et que l'Europe est
    amèrement dans l'erreur lorsqu'elle elle ferme la porte a Ankara au
    lieu de l'ouvrir.

    Le mauvais garcon, le premier ministre Tayyip Erdogan, est bon pour les
    Turcs, et a ete reelu a une majorite encore plus large. Cette semaine,
    il a dit qu'il essayait de convaincre le Hamas de reconnaïtre Israël,
    et continuera a le faire.

    C'est du fait de mon admiration pour la Turquie que j'ai du mal a
    comprendre sa posture insensible sur la question armenienne. Après
    tout, ce n'est pas cette generation qui a verse le sang il y a cent
    ans ; beaucoup de pays ont accepte leur responsabilite pour des crimes
    commis en leur nom il y a longtemps. Pas plus tard que cette semaine,
    la Reine Elisabeth II a rendu visite a la Republique d'Irlande et lui
    a exprime ses regrets et son identification a tout le peuple irlandais
    qui a souffert a cause de l'Angleterre. Les raisons pour lesquelles
    seule la Turquie reste aussi intransigeante ne sont pas claires.

    Pourquoi Israël l'a-t-elle soutenue pendant toutes ces annees ? C'est
    par contre tout a fait clair. En plus d'interets financiers et de
    securite, il y a une autre raison inavouee : si tout le monde commence
    a reconnaïtre la tragedie de l'autre - son rôle dans la Nakba [exode
    de 700 000 Palestiniens en 1948] - qu'adviendra-t-il de nous ?

    http://www.haaretz.com/print-edition/opinion/too-late-too-ugly-1.364328


    From: Baghdasarian
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