Announcement

Collapse
No announcement yet.

Mise au point du Conseil Diocésain de France

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • Mise au point du Conseil Diocésain de France

    COMMUNIQUE
    Mise au point du Conseil Diocésain de l'Eglise apostolique arménienne de France


    COMMUNIQUE DU CONSEIL DIOCESAIN DE L'EGLISE APOSTOLIQUE ARMENIENNE DE FRANCE

    Un certain nombre de communiqués et d'articles paru dernièrement ,
    tels ceux de l'ancien Conseil de la Paroisse de Nice, du groupe de
    réflexion conduit par Jacques Panossian, ainsi que ceux d'Armand
    Sammelian, interpellent nombre de responsables et de fidèles de
    l'Eglise Apostolique Arménienne.

    Ces effusions auxquelles s'adonnent depuis longtemps et régulièrement
    les détracteurs de la construction diocésaine, aussi accusatrices
    soient-elles, n'ont cependant convaincu personne, malgré les coups de
    boutoir d'une provocation incessante, malgré la violence des mots
    employés, malgré les contre - vérités et autres amalgames douteux
    utilisés .

    Alors pourquoi s'opposer avec tant d'acharnement à la nécessité de
    réhabiliter les principes simples d' organisation de notre institution
    ecclésiale ?

    Notre Eglise serait-elle menacée , comme l'affirment de nombreux
    écrits, par des conflits d'intérêts, par un passage en force des
    religieux ? Serait - Elle victime d'un complot et de mise sous tutelle
    des instances dirigeantes par une hiérarchie religieuse qui tendrait à
    « museler le peuple » ?

    Le Principe de Laïcité serait-il annihilé par une Eglise Apostolique
    Arménienne qui se voudrait hégémonique au sein de notre Communauté aux
    fins d'instaurer un « communautarisme confessionnel » ?

    Les lois de la République seraient-elles bafouées par le simple fait
    que notre Eglise veuille se structurer et s'organiser afin de mieux
    préparer l'avenir de nos paroisses en Diaspora ?

    La controverse se fonde sur des arguments qui ne relèvent que de la
    confusion, de la désinformation et du procès d'intention , arguments
    sur lesquels le Conseil diocésain de l'Eglise Apostolique Arménienne
    de France tient à apporter ici les précisions qui s'imposent.

    L'argument démocratique et la place des laïcs :

    Très loin du modèle traditionnel d'organisation diocésaine qui impose
    un centralisme autoritaire, le Diocèse de France a adopté le principe
    d'une Union où chacune des associations cultuelles fondatrices garde
    une souveraineté relative dans un espace commun de réflexion, d'action
    mais aussi de décision .

    Il est curieux que les artisans de la controverse oublient ce volet de
    l'organisation diocésaine qui permet, dans le cadre des statuts, à
    chacune des paroisses de s'exprimer et d'être acteur dans la décision.

    Signe de la prépondérance des laïcs dans le processus décisionnel de
    la paroisse, le prêtre, entouré d'au moins 6 laïcs, n'a pas le droit
    de vote au sein du Conseil paroissial .

    De même, l'Assemblée des Délégués diocésains, organe législatif et
    représentatif des paroisses, comprend 39 laïcs et 18 religieux.

    Enfin, le Conseil diocésain, organe exécutif, se compose de 9 laïcs et
    de seulement 2 religieux ! Il est dommage, et significatif, que
    l'opposition à cette organisation ait cru bon d'occulter ces faits.

    Le complot de la hiérarchie religieuse :

    La théorie du complot des « hiérarques » , évoqué en de nombreuses
    reprises , se montre digne des meilleurs romans conspirassionnistes où
    l'on dénonce avec force les hypothétiques manigances , où l'on fustige
    et accuse sans raison plausible ! Dans un tel scénario, on brandit
    comme épouvantail un guide des futurs statuts comme porteur de tous
    les maux ! Ce guide s'inscrit dans une stratégie globale de
    construction de notre Eglise au niveau mondial . Il n'y a rien de
    nouveau, quand on sait qu'il était déjà en cours de préparation alors
    même que notre Diocèse prenait naissance . Ce guide exprime la volonté
    du Saint Siège d'Etchmiadzine d'organiser et d'harmoniser nos
    structures ecclésiales existantes d'une part, mais aussi d'autre part,
    de définir un cadre pour la création de nouveaux diocèses et paroisses
    dans tous les pays où nos communautés de fidèles sont présentes . On
    comprendra alors aisément qu'un tel guide s'avère incontournable pour
    établir les bases communes de l'édification de notre Eglise à travers
    le monde, dans un respect plus strict de sa Tradition et sa mission.
    Pourquoi alors condamner et interpréter avec autant de véhémence ces
    textes ? En ce qui concerne la France, toute modification statutaire ,
    comme l'imposent nos statuts , sera soumise à l'approbation d' une
    Assemblée générale extraordinaire des Délégués diocésains,
    représentation du Diocèse et émanation directe de toutes nos
    paroisses, assemblée qui adoptera en dernière lecture les
    modifications proposées . Au-delà de ceux qui dénoncent un diktat
    clérical, les changements éventuels se réaliseront par une procédure
    démocratique que seule notre Eglise est capable d'offrir à ses
    serviteurs .

    La théorie du complot accusant notre hiérarchie religieuse des pires
    calculs n'a aucun fondement . Elle révèle hélas un fondamentalisme
    laïque . Ce même fondamentalisme laïque qui veut renvoyer, au sein
    même de notre Eglise, le rôle des prêtres au rang de serviteurs
    subalternes, simples salariés aux ordres de laïcs tout puissants !
    Pourtant , l'affirmation de l'Autorité spirituelle dans tous les
    rouages de l'Institution et la confirmation par ses soins de toutes
    les initiatives, la consolidation d'organes décisionnels, même si elle
    doit nuancer la souveraineté des paroisses, la revalorisation du
    statut du prêtre et de ses prérogatives , sont autant de paramètres
    objectifs définissant l'Institution ecclésiale qui auraient dû être
    acceptés en conscience . Concernant la place du prêtre, nos statuts
    diocésains décrivent une complémentarité juste et objective des
    missions spirituelles et temporelles et un partage strict des «
    pouvoirs » mais aussi des responsabilités. Les prêtres occupent ainsi
    une présidence ex-officio , c'est-à-dire « résultant de sa fonction
    spirituelle et limitée à elle » , et les laïcs une présidence «
    exécutive » c'est-à-dire portant sur l'ensemble des opérations
    relatives au bon fonctionnement de l'église. A chacune selon ses
    attributs, droits et devoirs .

    La laïcité et le communautarisme confessionnel :

    Tout se complique encore plus lorsque les détracteurs de l'Eglise
    Apostolique Arménienne veulent y introduire ou y conserver une dose de
    « laïcité ». Mais encore faut-il se souvenir que le principe de
    laïcité tel qu'il est entendu en France n'est établi que pour réguler
    les rapports de l'Etat et du citoyen en tant que croyant et ne
    concerne en aucun cas le fonctionnement interne des Eglises. Ce
    principe protège la liberté de conscience et de religion de chacun
    tout en permettant la protection de l'espace public. Pour ce faire, la
    République offre à chacune des représentations religieuses présentes
    sur le territoire français le cadre juridique de son existence
    institutionnelle dans le respect formel du modèle républicain. Lorsque
    l'Etat français prend acte des statuts et des termes de l'organisation
    du Diocèse de France, il reconnaît l'Eglise apostolique arménienne
    dans notre société, reconnaissance juridique autant que cultuelle,
    morale et même culturelle. Aussi , vouloir transposer l'idée de
    Laïcité dans le fonctionnement interne de notre Eglise n'a aucun sens,
    puisque cette idée ne s'applique qu'aux rapports entre les Eglises et
    l'Etat.

    On accuse en outre notre Eglise de vouloir instaurer une sorte de «
    communautarisme confessionnel » dans la Communauté arménienne de
    France afin de gommer sa diversité . Cet argument , dont on martèle
    les esprits , est infondé . En effet, à la différence du modèle
    ottoman d'organisation communautaire, notre Eglise de France constitue
    une communauté chrétienne dont les prérogatives, par définition et
    dans les faits, ne peuvent s'adresser qu'à ses enfants qu'elle a
    baptisés selon son rite ainsi qu'à ceux qui La reconnaissent comme une
    composante essentielle de notre identité.

    Depuis de nombreuses années, alors que l'organisation diocésaine se
    mettait en place, le simple fait de vouloir réhabiliter l'Autorité
    spirituelle de notre Saint Siège, si longtemps dénigrée et bafouée en
    France et en Europe, la moindre volonté de donner sa juste place au
    ministre du culte au sein même de son église, ont engendré une
    réaction violente et injustifiée. Comme s'il était naturel de défendre
    son Eglise en faisant preuve d'un anticléricalisme primaire, au nom
    duquel le clergé n'aurait pas son mot à dire dans la maison de Dieu où
    il exerce son sacerdoce. Etrange conception de la mission du religieux
    , qui loin d'être placé au rang de guide spirituel et porteur d'une
    Tradition , n'est dans la vision de ces détracteurs , qu'un simple
    prestataire de service à la solde d'une société d'actionnaires. Il
    apparaît que la démarche de la poignée des pseudo - défenseurs de
    l'Eglise apostolique arménienne ne se résume, hélas, qu'à cette vision
    tristement mercantiliste de la foi !

    La crise de la Paroisse de Nice

    Le communiqué de l'ancien Conseil paroissial de Nice en date du 18 mai
    expose les épisodes tragiques de la crise grave qu'a traversé et que
    traverse encore cette paroisse. Il insiste sur la responsabilité du
    Diocèse de France dans le non règlement du conflit et exprime une fois
    de plus une hostilité sur des questions de fond soulevées par la
    structuration de notre Eglise.

    Ce communiqué laisse penser, en outre, que leur opposition au Diocèse
    est seulement liée à la façon dont les instances dirigeantes de notre
    Eglise ont géré les problèmes générés par les évènements de 2010 .

    Quelques précisions semblent cependant nécessaires sur la genèse d'une
    opposition regrettable qui perdure depuis nombre d'années et que ces
    évènements n'ont fait qu'exacerber.

    La version manichéenne exposée par les signataires de ce communiqué,
    se décrivant volontiers comme les chevaliers blancs de la Tradition de
    notre Eglise et les seuls serviteurs conscients de son salut , ne
    correspond pas à la réalité d'un microcosme niçois plus attaché à sa
    souveraineté qu'à l'intérêt supérieur de notre Eglise .

    Personne n'a oublié que la fronde a commencé dès l'annonce du projet
    diocésain en 2004 et que déjà, dès le temps de préparation d'un
    chantier qui s'ouvrait à l'ensemble des forces vives de notre Eglise,
    le Conseil paroissial de Nice montrait des signes de désaccord
    profond.

    Nous gardons en mémoire la campagne sévère menée contre le Diocèse de
    France dès 2004 et cet article d'Armand Sammelian intitulé « le
    pactole », qui inaugurera la série de ces exercices de style que le
    porte-parole inattendu de cette opposition aura cru bon d'écrire .

    Nous gardons en mémoire les déclarations du « Comité Avaraïr » composé
    d'anonymes qui ne devraient avoir que des regrets à la lecture de
    leurs extravagances diffusées des semaines entières sur la toile !

    Nous gardons en mémoire cette Assemblée générale de l'association
    cultuelle de Nice du 26 février 2006 où l'on interdira aux religieux
    présents de prononcer la prière rituelle d'ouverture, le
    fondamentalisme laïc produisant ici tous ses effets !

    Suivront d'autres attitudes impensables, d'autres communiqués,
    d'autres articles et correspondances adressées par avocat interposé,
    autant de débordements qui plongeront dans une confusion plus grande
    encore les responsables niçois .

    Suivra la crise de la paroisse de Nice, largement décrite dans le
    communiqué, où l'on omet de dire, sans doute à dessein , que le
    Diocèse de France a toujours prôné la conciliation et apporté à
    maintes reprises des propositions concrètes pour une solution du
    conflit . Nous rappellerons les efforts déployés et les courriers,
    notamment ceux du 7 janvier et 27 janvier 2010 émanant du Conseil
    diocésain, dont les propositions, si elles avaient été prises en
    considération , auraient grandement contribué à changer le cours de
    l'histoire.

    Le Diocèse de France a condamné sans hésiter les violences et les
    exactions commises et a pris acte de la nécessité d'éloignement du
    prêtre.

    Mais hélas , les responsables de la Paroisse de Nice ont jugé bon de
    rejeter toutes les initiatives des instances dirigeantes et valider
    ainsi l'échec d'une médiation pourtant indispensable !

    Suivra la lettre ouverte de l'Association cultuelle de Nice ,
    co-signée par le Conseil Communautaire Arménien de la Côte d'Azur en
    date du 19 avril 2010, où , sur fond de conflit interne au sein de
    leur paroisse, l'Eglise Apostolique arménienne de France est mise au
    banc des accusés et dénoncée dans « sa dérive communautariste » !?

    Une lettre où l'on peut lire , entre autres : « Nous ne laisserons pas
    la Diaspora de France basculer dans un communautarisme rétrograde
    marqué par un intégrisme à caractère ultra religieux dramatiquement
    dommageable pour notre image et notre combat pour la reconnaissance
    universelle du génocide » !?...

    Cette correspondance est adressée au Président de la République, au
    Ministre de l'Intérieur, au Ministre de l'Industrie et Maire de Nice,
    au Ministre en charge de la relance, au Préfet des Alpes Maritimes, à
    l'Evêque de l'Eglise catholique de Nice, au Président du CCAF , à tous
    les Députés, Sénateurs et Maires des Alpes Maritimes, à la presse...

    Un acte incompréhensible et grave .

    Une démarche désastreuse qui allait rompre la volonté de dialogue du
    Diocèse de France. En d'autres lieux, elle aurait largement justifié
    l'excommunication de ses signataires . Elle justifiera la Décision
    primatiale proclamée le 19 mai 2010, décision approuvée auparavant par
    l'Assemblée générale des Délégués diocésains réunie le 8 Mai à Lyon.

    Depuis, l'ancien Conseil paroissial de Nice, malgré les appels répétés
    à la raison, a préféré se tourner vers le Tribunal administratif de
    Nice, plutôt que de faire enfin confiance aux responsables de notre
    Eglise .

    L'assignation déposée par le Diocèse de France n'est qu'une réponse
    légitime à une provocation délibérée de plus.

    Le communiqué se termine en posant 3 questions concernant le volet
    statutaire de l'organisation diocésaine .

    Leur formulation traduit la volonté persistante des responsables
    niçois à n'envisager la vie paroissiale qu'en autarcie et expriment,
    une fois de plus, leur difficulté regrettable à différencier
    l'Institution ecclésiale d'une quelconque association.

    Au-delà des exigences lancées dans ce communiqué, le moment est sans
    doute venu de prendre en considération les véritables problèmes qui
    touchent notre Eglise et de cesser d'organiser une opposition stérile
    alors que la construction diocésaine et le renforcement de notre
    Eglise restent plus que jamais nécessaires.

    Le Conseil diocésain de l'Eglise Apostolique Arménienne de France.
    Le 11 juin 2011

    dimanche 12 juin 2011,
    [email protected]

Working...
X