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Eglise : Halte A La Desinformation* Par Sahag Sukiasyan

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    EGLISE : HALTE A LA DESINFORMATION* PAR SAHAG SUKIASYAN
    Ara

    armenews.com
    lundi 27 juin 2011

    Monsieur le Redacteur en chef,
    Depuis plusieurs mois, et a plusieurs reprises, le site internet des
    Nouvelles d'Armenie magazine a mis en ligne des textes emanant de
    personnes se disant soucieuses du devenir de notre Eglise. Ce faisant,
    ce sont a chaque fois, le Catholicossat supreme de tous les Armeniens,
    des religieux, des laïcs, et jusqu'aux personnes de Sa saintete
    Karekine II et de Mgr. Norvan Zakarian, notre Primat, ainsi que M.

    Djololian, president du Conseil diocesain, qui sont mis en cause dans
    des termes inacceptables, surtout de la part de membres de l'Eglise
    armenienne.

    Les auteurs pretendent a chaque fois denoncer un " complot clerical "
    qui aurait pour objectif de mettre fin a la " gestion democratique "
    de notre Eglise. Ce mouvement qui a debute il y a plusieurs mois par
    la publication de " lettres ouvertes " et de " communiques " se fait
    aujourd'hui connaitre par une " petition ". Ces documents sont tantôt
    adresses aux differentes personnalites et instances ecclesiales, tantôt
    aux fidèles de l'Eglise armenienne pour les appeler a la " resistance
    " face a ce qui est presente comme une " main mise d'Etchmiadzin sur
    nos eglises ". Ils ont tous ont en commun un denigrement constant de
    notre Eglise, et plus particulièrement de son clerge, Catholicos en
    tete. Parfois repris dans la presse d'Armenie, ils sont exploites,
    cette fois, dans des buts de pure politique politicienne locale.

    Tous leurs auteurs font immanquablement reference a l'ouvrage de Mgr.
    Ormanian " l'Eglise armenienne " mais je ne suis pas certain que
    tous aient lu, et surtout compris, ce que ce dernier a pu ecrire a ce
    sujet. Des responsables de la paroisse de Genève s'opposent meme a la
    decision de trois catholicos successifs, Vazken 1er, Karekine 1er et
    Karekine II, de regrouper les paroisses de la Confederation helvetique
    au sein d'un diocèse, ignorant, ou feignant d'ignorer, que cette
    decision relève strictement de la competence du Catholicossat supreme.

    Dans ce cas precis, le respect des " principes democratiques "
    qu'ils mettent en avant est, du point de vue de l'Ecclesiologie,
    du Droit canonique et des traditions de notre Eglise, interprete de
    manière erronee, voire abusive. Meme si la totalite des paroisses
    de Suisse s'opposaient par un vote a cette decision, ce qui est
    loin d'etre le cas, il reviendrait quand meme au Catholicos et au
    Conseil Spirituel supreme de trancher. Jusqu'où pourrait aller cette
    " democratie " ecclesiale ? Au nom de ce principe, telle ou telle
    paroisse pourrait-elle demain reunir une assemblee generale et voter,
    par exemple, un texte sur les natures du Christ ou pour refuter la
    realite de la Resurrection ?

    Les deux autres constantes de ce " debat " sont la " laïcite "
    qu'ils veulent absolument promouvoir dans l'institution ecclesiale
    et leur combat contre le peril " communautariste ". Fidèles aux
    bonnes traditions de l'Empire ottoman, ces defenseurs de la "
    democratie ecclesiale " n'ont d'ailleurs pas hesite a interpeller
    les autorites politiques du pays, du maire de Nice jusqu'au president
    de la Republique, et a denoncer au passage les agissements de leurs
    " mauvais " coreligionnaires originaires d'Armenie. Pour ceux qui
    connaissent un tant soit peu notre histoire, l'Eglise armenienne a
    connu en meme temps que son peuple un XXème siècle tragique qui aurait
    pu se conclure par leur totale destruction. La Providence divine a
    voulu que nous survivions au genocide et a la sovietisation. On peut de
    ce fait considerer que notre Eglise vit encore aujourd'hui une phase
    de " remission " et de reconstruction. Je pourrais esquisser ici un
    tableau detaille des conditions dans lesquelles cette reconstruction
    s'est accomplie dès les annees 1930 jusqu'a nos jours puisque c'est
    en partie l'objet de mon enseignement a l'Institut Catholique de
    Paris. Je crains que l'objectif poursuivi par ceux qui pretendent
    aujourd'hui defendre l'Eglise armenienne, ne soit, en realite, que
    la recherche d'un statu quo entravant le developpement d'une vie
    ecclesiale saine qui pourrait priver un certain nombre de petits "
    barons " (en armenien comme en Francais) de leurs menus pouvoirs,
    voire d'interets personnels plus concrets et de prebendes.

    Depuis la fin de la Guerre froide et l'effondrement de l'URSS, une
    nouvelle situation s'est creee. Elle a permis le retablissement
    dans leur integralite des liens canoniques entre le saint Siège
    d'Etchmiadzin et ses diocèses. Et surtout, elle a permis a notre
    Eglise d'entrer dans une nouvelle dynamique a partir du jubile du
    1700ème anniversaire du bapteme du peuple armenien celebre en 2001.

    C'est dans ce contexte general que s'inscrit la naissance de notre
    diocèse de France, après plus de 80 ans de peripeties de tous ordres.

    Dès son instauration, le diocèse de France semble manifestement avoir
    perturbe quelques " mauvaises habitudes " et " egarements " dans la
    gestion de nos eglises, en particulier en region parisienne. Pourtant,
    beaucoup, y compris parmi ceux qui sont aujourd'hui devenus de
    veritables " tigres ", se sont tus pendant des decennies sur des
    pratiques peu, ou pas du tout, " orthodoxes ".

    Faut-il rappeler a ce propos que c'est grâce a la volonte de Mgr.

    Zakarian et du conseil diocesain actuel, qu'on a pu engager des
    actions concrètes pour, enfin, nettoyer les ecuries d'Augias de
    l'eglise armenienne de Paris ?

    Il semblerait bien aujourd'hui que d'autres paroisses, ou plutôt
    leurs inamovibles dirigeants, n'aient pas interet aujourd'hui a ce
    que les choses changent. Le cas de Nice est une parfaite illustration
    des amalgames qui sont faits a cette occasion. Je ne connais pas
    personnellement le père Vatche qui officiait a Nice, mais il me
    semble qu'il ait eu, en effet, une conception très " particulière "
    de son ministère. Pour autant, ceux qui le denoncent ne peuvent pas
    non plus se prevaloir de ses turpitudes pour justifier les leurs.

    Independamment de l'instruction dont il fait l'objet par la Justice,
    je crois que le temps est venu de demander a sa saintete le Catholicos
    et au Conseil Spirituel supreme d'etudier son cas et de prendre les
    decisions qui s'imposent. A la difference de ses predecesseurs, le
    Catholicos Karekine II n'a jamais hesite a sanctionner les pretres
    dont le comportement etait contraire aux canons de l'Eglise armenienne,
    y compris lorsque ces pretres etaient de proches collaborateurs.

    L'amalgame qui est fait dans ce " dossier nicois ", entre les affaires
    de notre diocèse et nos compatriotes venus d'Armenie presentes comme
    des delinquants notoires, voire des criminels, est a la fois indigne
    et insupportable.

    A cette occasion, l'accusation de " derive communautariste " portee
    contre la hierarchie de notre Eglise et ceux qui la soutiennent est
    bien sûr totalement infondee. Ce danger est en realite le fait de ceux
    qui se proclament les representants d'une " authentique communaute
    armenienne de France ", veritable " modèle d'integration " qui serait
    " porteuse et garante des valeurs de la Republique ". Dans le contexte
    politique actuel de notre pays, cette (re)presentation des Armeniens
    originaires d'Armenie a, reconnaissez le, quelques relents nauseabonds.

    Je regrette ainsi que votre revue et son site qui etaient devenus
    pour les Armeniens de France une reference, publient systematiquement
    ces ecrits portant atteinte a l'honneur et a la credibilite de notre
    Eglise, du premier de ses serviteurs et de ses ecclesiastiques. La
    liberte d'expression et la necessite d'un vrai debat ne sauraient
    legitimer la publication de ces textes qui sont indignes de la vocation
    et de la mission de ceux qui les produisent. L'Eglise d'Armenie a
    connu l'ordination de près de plus de 300 pretres en dix ans. Quarante
    d'entre eux ont, pour differentes raisons, renonce ou ete rendus
    a l'etat laïc. Il n'en demeure pas moins vrai que sans cet apport
    de sang neuf, beaucoup de nos eglises seraient aujourd'hui fermees,
    nos defunts ne pourraient etre ensevelis chretiennement, nos enfants
    baptises, nos jeunes gens unis par le sacrement du mariage. A quelques
    exceptions près, tous sont des jeunes pretres sont parfaitement formes
    dans les disciplines religieuses et jusqu'aux questions de gestion. A
    un moment où le Catholicossat de Cilicie, les Patriarcats de Jerusalem
    et de Constantinople parviennent difficilement a repondre aux besoins
    pastoraux de leurs juridictions, ces jeunes pretres representent
    l'avenir de notre Eglise. Combien de vocations sacerdotales comptons
    nous en France, dans les familles memes de ceux qui pretendent
    aujourd'hui sauver cette Eglise ? L'ideal de ces defenseurs de la
    " laïcite dans l'Eglise armenienne " serait il celui d'une Eglise
    depourvue de pretres et sans sacrements ? Ou bien ne souhaitent-ils
    avoir a leur service que des " employes ", de dociles " dispensateurs
    de sacrements " tenus par leur feuille de paie ?

    Il est temps que l'Eglise soit rendue a ses fidèles. Les croyants
    reclament, eux aussi, l'application du principe de laïcite. Que ceux
    qui ont phagocyte l'institution ecclesiale par vocation " nationale
    " aillent investir les structures profanes de notre communaute et
    qu'ils rendent a Dieu ce qui doit lui revenir.

    Nous nous en porterons tous mieux.

    Sahag Sukiasyan, Diacre. Paris

    Paris le 26 juin 2011

    1)" Chronique d'une nevrose ordinaire ", le 12 juin, " Lettre
    ouverte au diocèse de France pris en la personne de son President,
    monsieur Patrice Djololian ", le 22 juin, et la " Petition de l'eglise
    apostolique armenienne de Suisse ", le lendemain.

    2) 4 000 fidèles de notre Eglise vivent dans le reste du pays et
    constituent les deux autres paroisses suisses de Neuchâtel- Jura et
    de Suisse Alemanique.

    3)Il serait interessant de savoir quel pourcentage des fidèles de
    ce canton a participe aux " votations " successives pour refuser la
    creation du " diocèse de Suisse ", et non de Genève. Par ailleurs,
    le ville qui abrite plusieurs institutions ~\cumeniques a totalement
    vocation a devenir accueillir un eveche armenien ce qui permettrait
    d'elever le niveau de notre representation dans cette cite.

    4)C'est par sa bulle patriarcale (Gontag) en date du 20 fevrier 1925,
    que le Catholicos Kevork V (1911-1930) confiait a l'eveque Krikoris
    Balakian la mission de creer un diocèse pour les Armeniens d'Europe
    et plus specialement ceux de France.

    5)Non par absence de volonte mais parce que son autorite etait
    limitee par le pouvoir sovietique dans le cas du Catholicos Vazken
    1er, d'heureuse memoire, en raison de la brièvete de son pontificat
    pour Karekine 1er.

    6)Par exemple l'ex père Kdritch Devedjian qui etait un de ses
    collaborateurs qu'il appreciait le plus.

    7)Le cas de l'ex père Abel (desormais Hratch Manoukian) de Genève est
    l'illustration parfaite de cette situation où le pretre " oublie " que
    c'est le saint chreme qu'il porte au front qui fait de lui un pretre
    et non son contrat de travail. Dans une lettre au ton inadmissible et
    qui ne lui fait pas honneur, celui-ci denie au Catholicos le droit de
    le reduire a l'etat laïc. Il intente une action en Justice contre la
    Catholicos qu'il nomme a cette occasion de son nom de bapteme. Mais
    qui " l'a fait " pretre ?

    8) Paradoxalement, c'est la que vient se nicher le danger
    " communautariste ", lorsque certains responsables laïcs de nos
    paroisses affirment que bien que " non croyants ", pour ne pas
    dire athees, ils veulent assumer la gestion des eglises au nom du "
    service de la nation ".

    *Titre de la redaction




    From: A. Papazian
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