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Cimetiere De Djoulfa: La Destruction Des Khatchkars Armeniens En Aze

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    Cimetiere de Djoulfa: La destruction des khatchkars armeniens en Azerbaidjan

    Source/Lien : Armenian Trends - Mes Armenies
    Publie le : 01-07-2011

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
    invite a lire cette information traduite par Georges Festa et publiee
    sur le site 'Armenian Trends - Mes Armenies' le 18 juin 2011.Le
    Collectif VAN vous invite a lire cette information traduite par
    Georges Festa et publiee sur le site 'Armenian Trends - Mes Armenies'
    le 11 juin 2011.

    Armenian Trends - Mes Armenies

    La destruction des pierres-croix armeniennes en Azerbaïdjan : le cas
    du cimetière de Djoulfa

    par Christine Jeangey

    Akhtamar on line, n° 117, 01.06.2011

    Expression de l'art sacre armenien, les khatchkars [pierres-croix]
    sont un peu le symbole de la fidelite au Christ du peuple armenien,
    fidelite proclamee dès l'an 301 de notre ère. L'art ancien des
    khatchkars, qui remonte au 9ème siècle après J.-C. et intimement lie
    a l'identite meme du peuple armenien, a ete recemment inscrit par
    l'UNESCO dans sa liste du Patrimoine culturel immateriel de l'humanite.

    Officiellement donc, depuis le 17 novembre 2010, cet art beneficie
    de la protection inherente a la Convention pour la sauvegarde du
    patrimoine culturel immateriel, adoptee par les Etats membres de
    l'UNESCO en 2003 et en vigueur depuis avril 2006.

    L'intervention de l'UNESCO arrive, a vrai dire, un peu tard, après
    qu'une des manifestations les plus importantes de cet art très ancien,
    le cimetière de Djoulfa, ait ete purement et simplement raye de la
    carte par les militaires azeris, dans l'inaction deconcertante de la
    communaute internationale. Cette indifference apparaît encore plus
    surprenante, si l'on considère les vigoureuses reactions de cette meme
    communaute, suite a la destruction en 2001 des bouddhas de Bamiyan
    en Afghanistan, a la veille de l'intervention militaire des Etats-Unis.

    Les principaux faits

    Le cimetière de Djoulfa se trouve dans la region du Nakhitchevan,
    territoire historiquement habite par les Armeniens, de meme qu'est
    incontestablement armenienne l'etymologie du nom, mais qu'en
    1921 Staline attribua a l'Azerbaïdjan. Aujourd'hui, neanmoins,
    le Nakhitchevan est une exclave azerie avec statut autonome,
    dans laquelle ne vivent pratiquement plus d'Armeniens, suite a une
    politique d'epuration ethnique particulièrement efficace, exercee
    de manière systematique par les autorites azeries a l'encontre de
    la population armenienne, laquelle representait en 1921 80 % de la
    population totale du Nakhitchevan.

    Le cimetière de Djoulfa constituait une des manifestations les plus
    significatives de l'art des khatchkars, pour la periode comprise
    entre le 16ème et le 18ème siècle, et se presentait, avant sa
    destruction, comme une vaste etendue de croix en pierre d'environ 12
    000 exemplaires.

    Cette destruction s'est produite de manière progressive a partir
    de 1921, tout d'abord d'une manière voilee - via le prelèvement
    de quelques pierres a des fins d'utilisation comme materiaux de
    construction -, puis de facon systematique de la part des militaires
    azeris, moyennant l'utilisation de bulldozers. Il s'agit d'une
    tragedie en trois actes, respectivement mis en scène en 1998, en 2002
    et en 2005.

    Les reactions de la communaute internationale

    A vrai dire, sans atteindre le tumulte suscite en comparaison par les
    bouddhas de Bamyan, une certaine reaction - en verite, plutôt moderee
    - s'est pourtant manifestee au sein d'une partie de la communaute
    internationale :

    - 1998 : les protestations de l'UNESCO retardent l'action destructrice
    des autorites azeries ; - 1999 : le representant de l'Armenie auprès
    des Nations Unies informe la Commission des Droits de l'Homme de ce
    qui se passe, precisant que ces destructions se produisent durant
    une periode et dans un territoire où ne s'exerce ni une guerre ni un
    conflit ; - 2003 : dans son Rapport sur la liberte de religion et de
    conscience, le Rapporteur special pour la Commission des Droits de
    l'homme des Nations Unies mentionne le cas de Djoulfa, soulignant
    le fait qu'il ne s'agit pas d'une quelconque ~\uvre d'art, mais
    de symboles chretiens ; - 2002/2003 : dans son Rapport intitule
    Patrimoine en peril, l'ICOMOS, agence specialisee de l'UNESCO,
    après avoir constate le caractère irreversible des dommages causes
    au cimetière de Djoulfa, souhaite une action de protestation visant
    a empecher des destructions ulterieures, declarant ce qui suit :
    " Il est a esperer qu'une protestation energique previenne au moins
    la demolition d'autres sites du patrimoine armenien d'Azerbaïdjan
    a l'avenir. La destruction intentionnelle du cimetière de Djoulfa
    doit etre regardee comme un crime contre le patrimoine commun de
    l'humanite. Mis a part cela, tout ce qui en reste fait profondement
    regretter une perte irremplacable. "

    Pourquoi maintenir la pression sur cette question : les implications
    sur la justice et sur la paix

    Au dela de la perte du point de vue artistique, la politique de
    destruction, de la part des autorites azeries, a une portee qui va bien
    au dela de celle immediatement visible. Il s'agit, pour le gouvernement
    azeri, d'eliminer toute trace de la presence des Armeniens sur son
    territoire, dans le but de reecrire l'histoire de ce pays dans lequel
    aucune presence armenienne ne doit etre identifiable.

    Ainsi, d'autres monuments armeniens presents dans le pays sont classes
    officiellement comme albanais, partant d'origine turco-azerie. Il
    est clair alors que la politique actuelle de l'Azerbaïdjan constitue
    le prolongement, au niveau culturel, du genocide ethnique, lance en
    1915 en Anatolie par les Jeunes-Turcs en application de l'ideologie
    du panturquisme (ou pantouranisme), dont le but est de rassembler au
    sein d'une meme region tous les peuples d'origine turque, du Bosphore
    au Touran, eliminant toute presence etrangère, percue comme une menace.

    Le cimetière de Djoulfa etant desormais complètement detruit, l'on
    peut se demander pour quelle raison cette question continue d'etre mise
    en avant par les communautes armeniennes. La principale raison reside
    dans le fait que le Nakhitchevan contient d'autres formes d'art sacre
    armenien, si bien que l'ensemble que constituent plus de 250 monastères
    et sites armeniens se trouve sous une menace constante de destruction.

    D'un point de vue purement culturel, cette question semblerait
    pouvoir interesser principalement des organismes dont la mission est
    la preservation du patrimoine culturel des nations. Or la situation
    internationale difficile dans le Caucase fait que la destruction du
    patrimoine culturel armenien a des repercussions sur la paix dans
    cette zone.

    L'on sait, en effet, qu'entre l'Armenie et l'Azerbaïdjan un conflit
    decennal est en cours, lie a la region du Nagorno-Karabagh.

    Aujourd'hui, la politique de destruction, menee par l'Azerbaïdjan,
    du patrimoine culturel, artistique et religieux armenien present sur
    son territoire, loin de favoriser le dialogue menant a la paix, ne
    fait qu'exacerber les esprits, probablement dans le but de relancer
    le conflit. L'on sait, de fait, que l'Azerbaïdjan investit depuis
    des annees dans l'acquisition d'armements et dans la modernisation de
    son appareil militaire, et que, depuis un certain temps, le President
    Ilham Aliyev renouvelle ses declarations de guerre et sa volonte de
    rouvrir les hostilites contre l'Armenie.

    L'on ignore si cette strategie sert en realite a accroître le pouvoir
    de negociation dans le domaine diplomatique de l'Azerbaïdjan ou s'il
    existe une veritable volonte de rouvrir le conflit arme, mais une chose
    est sûre : sans justice et sans le respect reciproque de l'identite,
    de l'histoire et de la religion de chacun, il sera difficile de
    parvenir a une paix durable.

    _____________

    Source :
    http://www.comunitaarmena.it/akhtamar/akhtamar%20numero%20117%20%281%20giugno%29.pdf
    Traduction de l'italien : © Georges Festa - 06.2011.

    Avec l'aimable autorisation d'Emanuele Aliprandi, redacteur en chef
    d'Akhtamar on line.

    NdT :

    Rappelons que le Conseil National d'Armenie Occidentale
    a saisi la Cour Europeenne des Droits de l'Homme afin que
    l'Azerbaïdjan puisse repondre devant la justice de la destruction
    du cimetière medieval de Djugha, de l'appropriation illicite
    des biens religieux et sites sacres des Armeniens autochtones du
    Nakhitchevan et de l'occupation de leur territoire. Site internet :
    http://www.western-armenia.eu/stat.gov.wa/fr/index_fr.htm

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