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Enchaine A Un Arbre Pendant Trois Mois : Le Calvaire D'Un Casque Ble

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  • Enchaine A Un Arbre Pendant Trois Mois : Le Calvaire D'Un Casque Ble

    ENCHAiNE A UN ARBRE PENDANT TROIS MOIS : LE CALVAIRE D'UN CASQUE BLEU AU DARFOUR

    collectifvan.org
    24-08-2011

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
    invite a lire cette information publiee sur le site de l'ONU le 19
    août 2011.

    ONU

    19 août 2011 - Lorsque Istvan Papp s'est reveille le matin du 7 octobre
    de l'annee dernière, il ne pouvait pas se douter qu'il passerait les
    trois prochains mois a se reveiller a ciel ouvert, encercle par des
    chameaux et enchaîne a un arbre a proximite de la frontière soudanaise
    avec le Tchad.

    Ce jeudi la, le Casque bleu civil des Nations unies etait parti
    effectuer une mission de maintien de la paix conjointement menee par
    les Nations Unies et l'Union africaine (MINUAD) - dont le but etait
    de superviser le programme pour le desarmement, la demobilisation et
    la reintegration d'anciens combattants - puis il est retourne chez
    lui et a partage cette experience avec quatre autres collègues a El
    Fasher, la capitale de l'Etat du Nord-Darfour, au Soudan.

    Comme il le faisait depuis un an et demi a la nuit tombee, M. Papp
    s'appretait a monter sur son toit pour telephoner a sa famille en
    Hongrie lorsque soudain tout a change.

    " J'etais dans le couloir, juste en face de ma chambre lorsque j'ai
    vu une personne debout dans le hall tenant une mitrailleuse et nous
    criant dessus pour que nous entrions tous dans une chambre où ils
    nous ont attaches."

    Un nombre inconnu d'hommes armes a penetre dans la residence.

    A 55 ans, Istvan Papp etait conscient des dangers d'exercer une telle
    mission dans des zones isolees. Durant ses 31 annees d'activite au
    service des forces armees hongroises, et egalement après sa retraite,
    il a servi dans plusieurs operations de maintien de la paix en Iraq,
    en Iran, dans le Sinaï, au Mozambique, en Republique democratique
    du Congo (RDC) et au Nepal, mais il a aussi passe plusieurs annees
    dans les bureaux du Departement des operations de maintien de la paix
    (DOMP) au siège des Nations Unies a New York.

    Dans une certaine mesure, sa formation l'avait prepare a ce qui
    s'est passe. Cependant, au regard du calvaire qu'il vient de subir,
    M. Papp estime qu'aucun entraînement ne prepare a de telles conditions
    de survie. " Tu n'arrives pas a croire que cela t'arrive. Tu ne te
    rends pas compte de ce qui se passe ", raconte-t-il.

    Les coups de crosse de la mitrailleuse sur ses reins l'ont mene a
    prendre conscience de la gravite de la situation dans laquelle il se
    trouvait lors de cette nuit venteuse du jeudi.

    Aux côtes d'un colocataire serbe, il etait conduit, sous la menace
    du canon, vers un vehicule des Nations Unies gare a l'exterieur de
    la residence. L'un de ses ravisseurs au volant, les autres assis sur
    les sièges, ils sont partis. Profitant d'un moment de distraction,
    le colocataire de M. Papp est parvenu a s'enfuir du vehicule dont
    les portes n'etaient pas closes. Ce fut une toute autre histoire pour
    Istvan Papp, attache a l'arrière du 4X4.

    " Dans un sens, j'etais content qu'il soit parti parce qu'au moins il
    serait en mesure de donner l'alerte. Il pourrait faire quelque chose
    qui pourrait aussi m'aider ", explique M. Papp. " Mais j'etais attache,
    jete a l'arrière du vehicule. Je n'avais aucune chance. "

    De ses autres colocataires, deux ont ete enfermes dans un autre
    vehicule mais accompagnes par moins de ravisseurs ils sont parvenus
    a s'echapper. Le cinquième colocataire ne s'etait pas fait remarque
    par les ravisseurs durant leur effraction.

    Le vehicule des Nations unies transportant M. Papp a ete abandonne
    a El Fasher. Il a alors ete transfere vers deux autres vehicules -
    le dernier transfert s'est effectue a proximite de la base de la
    MINUAD - avant de finalement filer a toute allure vers la frontière
    avec le Tchad a 400 kilomètres d'El Fasher.

    Ce fut un long periple, alors que le choc de ce qui venait de se
    produire s'estompait, la situation dans laquelle se trouvait M. Papp
    s'aggravait.

    " Je n'avais aucune idee durant les premières heures de ce qui etait
    en train de se passer. Tu obeis juste et fais ce qu'on te demande de
    faire. J'avais lu une brochure de l'ONU sur le comportement a adopter
    lors d'un enlèvement - tu te rappelles qu'il vaut mieux attendre -
    ils ne t'ont pas tue, c'est bon signe, " raconte M. Papp.

    Plus tard, ceci a ete confirme lorsque un ou deux jours après
    l'enlèvement, ses ravisseurs ont organise un appel via telephone
    satellite a la Radio Dabanga - une radio independante neerlandaise
    couvrant les evenements au Darfour - ce qui etait la première occasion
    pour M. Papp de donner signe de vie.

    " Lorsque tu entends pour la première fois qu'ils cherchent a obtenir
    une rancon, cela signifie qu'ils vont te nourrir, veiller a ta securite
    et au reste, " confie-t-il. " Ils m'ont dit que mon boulot etait de
    rester en bonne sante, qu'ils veilleraient a ma securite, qu'ils me
    nourriraient, me fourniraient de l'eau et qu'ils assureraient les
    negociations car c'etaient leur affaire. "

    Les ravisseurs demandaient une rancon de 1 million de dollars -
    cependant, la politique des Nations Unies est de ne pas payer de
    rancons et la responsabilite de la securite des membres des Nations
    unies dans les zones d'operation de maintien de la paix incombe en
    premier lieu aux autorites locales.

    Initialement, M. Papp a conserve un certain niveau de liberte
    personnelle mais cela n'a pas dure.

    " Durant les 10 premiers jours, j'etais traite comme un vieil homme,
    il m'aimait bien et je n'etais pas attache. J'etais surveille
    mais j'avais une certaine liberte de mouvement, je pouvais aller
    aux toilettes ", explique M. Papp. " Mais dix jours plus tard,
    lorsqu'ils ont appris que j'etais un ancien militaire - je devais
    leur dire ce genre d'information, ils auraient cherche a les obtenir,
    il etait donc mieux que je prenne les devants - ils ont alors decide
    de m'enchaîner durant la nuit puis, après deux ou trois jours, durant
    la journee egalement, soit 24h/24. "

    Les chaînes devinrent une part centrale et recurrente du quotidien du
    Casque Bleu, aux côtes d'un troupeau de chameaux et de nombreux arbres.

    " Nous changions d'endroit tous les deux ou trois jours. Peu importe
    où nous allions, leur première preoccupation etait de trouver un arbre
    auquel m'attacher ", explique Istvan Papp. " Lorsqu'ils trouvaient un
    arbre adequat, dessinant une ombre durant la journee, ils attachaient
    une extremite de la chaîne a l'arbre et l'autre a ma jambe gauche ou
    droite. "

    Malgre ces conditions, M. Papp appreciait la relative prevenance dont
    faisaient part ses ravisseurs.

    " J'ai toujours eu le choix de la jambe a laquelle je voulais
    etre enchaîne ", dit-il. " Durant la journee, lorsque le soleil se
    deplacait, je devais changer de place. La chaîne etait longue de trois
    mètres, composee de 96 maillons. Cela me permettait une petite liberte
    de mouvement, juste assez pour suivre l'ombre qui se deplacait. "

    Connaissant la zone dans laquelle il etait detenu ainsi que la
    population, il etait persuade qu'aucune operation de secours ne
    pouvait aboutir. " Ces gens-la se trouvaient dans une zone hors de
    contrôle du gouvernement et de la police, " dit-il. " Ils etaient
    chez eux, personne ne pouvait penetrer dans la zone sans leur accord
    prealable. Ils avaient de très bonnes indications et informations. Ils
    etaient au courant de tout deplacement dans les alentours. Il etait
    curieux de voir qu'ils etaient en permanence en compagnie de leur
    troupeau de chameaux. Pendant la nuit, ils dormaient normalement,
    les chameaux assurant la garde. Rien n'echappait a leur vigilance. Si
    quelqu'un tentait de nous approcher, ils sonnaient l'alerte en se
    mettant a faire du bruit."

    S'exprimant dans un melange de francais, d'anglais, d'arabe et de
    langage corporel, les ravisseurs de M. Papp lui ont explique que son
    enlèvement etait une pure histoire de business et qu'il ne serait pas
    maltraite. Ils lui ont fourni un tapis et une couverture afin qu'il
    puisse dormir.

    " Lorsqu'il s'est mis a faire vraiment froid, après deux semaines,
    ils m'ont donne une seconde couverture car je grelottais. Je mangeais
    la meme chose qu'eux, buvais la meme chose qu'eux, je sentais le meme
    froid que mes ravisseurs, " raconte le Casque Bleu. " Ils avaient pris
    pour habitude de me dire que nous etions dans le meme camp : " notre
    interet est le meme " - d'une certaine manière, ils avaient raison. "

    M. Papp portait une paire de jeans, une chemise a manches courtes et
    des sandales lorsqu'il a ete kidnappe. Ses vetements ont ete changes
    pour une djellaba - une robe traditionnelle arabe portee dans la region
    - tandis que ses sandales, usees par trois semaines de deplacements
    continus, ont ete remplacees par des baskets.

    " Ce n'est pas toujours aussi grave que ce qu'on peut penser,
    " dit-il. " Ils m'ont demande quelle pointure je chaussais, j'ai
    repondu " 42-43 ", entre les deux ". Vous ne pouvez pas imaginez
    ce qu'ils ont fait : Ils ont achete la chaussure gauche, taille 43,
    et celle de droite, taille 42. C'etait amusant. "

    Mais, cela n'a pas ete amusant tout le temps. Avec le temps, le moral
    de M. Papp dependait de l'humeur de ses ravisseurs.

    " Votre humeur change avec la leur. Si les negociations avec les
    Nations Unies ou le gouvernement soudanais s'ameliorent - qu'il y a une
    chance que quelque chose se produise - alors ils etaient de meilleure
    humeur et souriaient, et mon humeur s'en trouvait aussi amelioree
    car il y avait ainsi de l'espoir ", dit-il. " Quand ils se criaient
    les uns sur les autres et se disputaient, j'avais alors l'impression
    que quelque chose n'allait pas et mon moral en prenait un coup. "

    Tandis que les efforts pour le liberer se poursuivaient, la vie
    quotidienne etait centree sur l'attente - et sur la manière de passer
    le temps attache a un arbre.

    " Nous nous reveillions a cinq heures, un ou deux d'entre eux
    preparaient le feu, d'autres la prière du matin. Aux alentours de six
    heures, après la prière, ils preparaient le the et m'en apportaient. A
    cette heure-ci, il faisait encore froid, je prenais donc juste ma tasse
    de the sous ma couverture et la buvais. Lorsque le soleil etait haut
    dans le ciel, je pouvais saisir cette occasion pour me lever et aller
    aux toilettes. Je revenais a ma place, la rangeais, la nettoyais et
    prenais un petit-dejeuner a dix heures, " raconte M. Papp.

    " Le repas principal etait servi aux alentours de trois heures de
    l'après-midi. J'avais pris l'habitude d'en conserver la moitie pour
    le dîner pour avoir trois repas. Puis lorsque la nuit tombait, je
    reprenais un the et je me couchais. C'etait la routine quotidienne.

    Mais je devais en permanence trouver quelque chose pour passer le
    temps. Lorsque j'etais allonge, ce n'etait pas bon quand je me mettais
    a reflechir. Vraiment pas bon. "

    " Je devais avoir de l'activite physique pour depenser mon energie.

    Une manière d'y parvenir etait de rendre ma place plus confortable,
    en enlevant les pierres sous mon tapis. J'essayais de les remplacer par
    des graviers pour le rendre plus doux. Quand nous restions quelque part
    pour deux ou trois jours, cela valait la peine d'investir de l'energie
    dans la construction d'un mur. La plupart du temps nous restions dans
    des lits de rivière, je construisais alors un petit mur, de 50 a 60
    centimètres de haut, pour empecher le vent de s'infiltrer mais aussi
    pour avoir un peu plus d'intimite. Je cherchais alors des petites
    pierres, si j'en trouvais qui ressemblaient a un animal ou a quelque
    chose, je les gardais pour faire une petite collection. Je trouvais des
    petits morceaux de bois et d'herbe sechee, je les placais parallèlement
    les uns aux autres en faisant des tours pour voir quelle hauteur je
    pouvais atteindre. Des insectes aussi : j'ai trouve des sauterelles,
    des fourmis, je jouais avec. Vous ne pouvez pas imaginer toutes les
    petites choses auxquelles ont peut penser pour passer le temps. "

    Mais après les 40 a 50 premiers jours, les ravisseurs mirent un terme
    aux appels reguliers destines a donner signes de vie.

    " Avant cela, tous les deux jours je pouvais parler aux Nations
    unies, je pouvais leur dire que j'allais bien. Ils me demandaient si
    j'etais en bonne sante, si je mangeais correctement. Les Nations Unies
    nous telephonaient, aussi les ravisseurs n'avaient pas a payer les
    coûts des appels ; c'etait plutôt regulier. Comme le temps passait,
    ils commencaient a s'impatienter que rien ne se produise, un moyen
    de pression etait donc de rompre la communication avec moi. Ils
    continuaient de dire " Istvan est la, il se porte bien, mais il pourra
    vous parler seulement si vous nous donnez quelque chose de concret et
    ne vous contentez pas de questionner la sante d'Istvan, s'il mange ou
    s'il boit, " - ils voulaient quelque chose d'autre, " raconte M. Papp.

    Et meme s'il les conditions etaient difficiles, les pensees de M. Papp
    revenaient constamment vers sa famille. " Lorsque vous etes allonge
    sur le dos et que vous regardez les etoiles dans le ciel et les avions
    volaient, et que vous pensez que des personnes sont assises dans ces
    avions, qu'elles sont avec leur famille, qu'elles rentrent chez elles.

    Alors vos souvenirs et votre imagination se mettent en route "

    Alors qu'il appreciait son traitement relativement bienveillant,
    ne pas savoir si ou quand il serait libere etait pesant.

    " Ils ne m'ont pas frappe - mais bien sûr, j'avais une sorte de
    pression mentale due a l'incertitude. C'est vraiment ce qu'il y a de
    plus dur, lorsque vous ne savez pas combien de temps vous resterez la
    et que vous ignorez où en sont les negociations - vous savez seulement
    que jour après jour rien ne se passe ", raconte-t-il. " Ils essayaient
    de me calmer en me disant " Istvan, inch'Allah ils paieront, tu seras
    libere, demain ou après demain. ". Cela ne venait pas. Au debut, ils
    me disaient que si personne ne payait, ils me relâcheraient au bout
    de 30 jours. Trente jours sont passes. Après 60 jours, je ne faisais
    plus meme attention a ce qu'ils me disaient. Mais ma liberation a ete
    soudaine. Je ne m'attendais vraiment pas a ce que cela se produise. "

    Debut janvier, trois mois après son enlèvement, les ravisseurs de M.

    Papp ont indique qu'il serait conduit en haut d'une colline proche de
    la Khartoum, la capitale du Soudan, où il serait remis aux mains du
    gouvernement soudanais. Après des heures de conduite pour se rendre
    au lieu dit, il a ete guide vers un helicoptère a destination d'El
    Fasher - on lui a alors demande quelle taille de pantalon il portait.

    " Je n'etais vraiment pas sûr d'etre bel et bien libere jusqu'a
    mon arrivee a El Fasher parce que lorsque je suis arrive en haut
    de la colline - je ne savais pas si c'etait un coup monte. Lorsque
    l'helicoptère m'a depose a El Fasher, j'ai vu le Representant special
    adjoint de la MINUAD, Mohamed Yonis, le medecin-chef et deux ou
    trois autres amis des Nations unies ainsi que le gouverneur avec des
    militaires et d'autres amis, aussi côte soudanais, et la j'ai realise :
    " Je suis OK, je suis sauf, ", dit le Casque Bleu.

    Après une brève rencontre avec la presse, M. Papp s'est change et a
    endosse des vetements propres fournis par le gouvernement, les membres
    de la MINUAD l'ont alors conduit vers un premier examen medical et un
    debriefing. Il a ensuite reserve un vol vers Khartoum, où - après une
    autre rencontre avec la presse, il a rencontre le Vice-president du
    Soudan, Ali Osman Tham, avant d'etre conduit l'hôpital pour un examen
    medical approfondi. Il a passe la nuit dans un hôtel de Khartoum et
    le jour suivant, le 6 janvier, l'Ambassadeur de Hongrie en Egypte et
    au Soudan l'a accompagne pour un vol a destination du Caire, d'où il
    s'est ensuite rendu, sous escorte mise en place par le gouvernement
    hongrois, a Budapest.

    " Je pleurais, je dois l'admettre. Je suis un militaire dans l'âme
    mais j'avais les larmes aux yeux lorsque j'ai foule le sol hongrois,
    " a-t-il declare. " Et j'ai fais la meme chose que j'avais faite a El
    Fasher et a Khartoum : J'ai touche le sol avec mon front. " C'est ma
    terre natale, je suis a la maison. " Cela a ete le veritable moment
    où j'ai su que j'etais rentre chez moi, que j'etais a nouveau libre. "

    Conduit a un endroit loin de l'aeroport, M. Papp a retrouve sa
    famille - sa femme et ses deux enfants - avant d'etre amene devant
    les journalistes. Ses deux precedentes brèves rencontres avec la
    presse etaient un apercu de ce qu'il l'attendait les jours suivants
    a mesure que la nouvelle de sa liberation se repandait.

    " Peu de Hongrois ont ete enleves, c'est donc quelque chose
    d'assez nouveau et ce que j'ai appris le jour après, lorsque
    j'etais rentre chez moi et que je suis alle faire des courses,
    j'ai rencontre du monde, et je me suis rendu compte que les medias
    avaient particulièrement bien tenu informe le public des evenements
    anterieurs et posterieurs a ma liberation. Ils avaient relaye beaucoup
    d'informations me concernant, les gens me reconnaissaient et je
    sentais que mon cas avait uni les Hongrois, ce qui n'est pourtant
    pas une chose aisee ", dit-il.

    Ayant ete le premier officier des Nations unies en charge du programme
    de desarmement, demobilisation et reintegration au Darfour, couple
    a son desir de rester actif après sa retraite des Forces armees
    hongroises, M. Papp etait pret a retourner exercer son activite
    mais cela n'a pas ete possible en raison de considerations liees a
    sa securite.

    Après une periode de repos, il a ete affecte au debut de l'annee a une
    autre operation de maintien de la paix, la Mission des Nations Unies
    pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Il a indique que retourner
    sur le terrain n'etait pas un problème pour lui, surtout sachant que
    lorsqu'il etait attache a un arbre au Darfour, sa situation n'avait
    pas ete oubliee, un fait confirme lors de sa visite au siège des
    Nations Unies a New-York debut mars.

    " Vous savez, vous ne pensez pas que les hauts grades puissent
    vouloir vous voir. Oui, j'etais certain qu'ils etaient au courant
    de par les rapports quotidiens, mais j'ai vraiment ete surpris que
    le Sous Secretaire general du Departement de la sûrete et de la
    securite, le Sous Secretaire general du Departement des Operations
    de maintien de la paix et puis le Secretaire general lui-meme aient
    donne de leur temps pour me voir, moi et ma famille - et ce n'etait
    pas une entrevue d'une minute, juste pour nous serrer la main, j'ai
    pu voir a des petites choses qu'ils avaient prepare notre rencontre,
    comme par exemple le fait qu'ils prononcent correctement mon nom,
    qu'ils connaissent mon parcours, " souligne M. Papp.

    Certaines de leurs questions etaient similaires aux questions
    auxquelles il a repondu depuis sa liberation, et M. Papp s'attend a
    ce que les questions se poursuivent.

    " La question qui m'a ete posee le plus de fois est " Comment
    ressentez-vous le fait d'etre un heros? " Et bien, je ne le suis pas.

    Je ne suis pas un heros. Je suis un Casque Bleu qui a eu assez de
    chance pour que les negociations aboutissent grâce a la fois aux
    equipes des Nations Unies et de la Hongrie, avec les Soudanais,
    et qui a ete libere, " souligne-t-il. " Mon travail a seulement ete
    d'etre endurant et, comme je dis toujours, d'aimer la vie. C'etait
    mon travail : rester en vie. Et le reste, grâce a Dieu, a ete effectue
    par les autres. Ce n'est pas facile de rester en vie - mais ce n'est
    pas facile non plus de mourir juste comme ca. "

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    Source/Lien : ONU




    From: A. Papazian
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