Announcement

Collapse
No announcement yet.

Entretien Avec L'Ambassadeur De France A Ankara

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • Entretien Avec L'Ambassadeur De France A Ankara

    ENTRETIEN AVEC L'AMBASSADEUR DE FRANCE A ANKARA
    Jean Eckian

    armenews.com
    vendredi 3 fevrier 2012

    Un sommet de langue de bois...de complaisance a la limite de
    l'obsequiosite. D'autant plus inattendue qu'il ne s'agit que d'un
    entretien avec des journalistes. Où le langage diplomatique est porte
    a son extreme : on peut tirer des faits toutes les conclusions qu'on
    veut et leur contraire.

    Le Genocide des Armeniens qui est "allegue", selon le diplomate, qui
    insiste lourdement sur l' "allegue", n'est finalement que la reponse
    de la Turquie ottomane aux 2,5 millions de morts turques des Balkans
    et... du Caucase. Le problème, c'est que les Armeniens n'avaient rien a
    voir avec cette histoire. Implicitement, dans un amalgame scandaleux,
    la debâcle de l'armee turque engagee par Enver sur le front est en
    janvier 1915 est de fait mise en balance avec le Genocide armenien.

    Citant la phrase du fonctionnaire turc, "il n'y a pas de Kurdes
    en Turquie", l'Ambassadeur mesure les progrès prodigieux de la
    liberte d'expression en Turquie. Emporte par son elan, et sur un ton
    dithyrambique, il fait une impasse incroyable sur Hrant Dink, Pamuk,
    Akcam, Zarakolu, sur les dizaines d'arrestations d'intellectuels au
    motif pretendu de terrorisme, sur le bombardement de civils kurdes,
    sur l'occupation de Chypre et le blocus de l'Armenie qui s'eternisent.

    Pour Bili, le Haut-Karabagh est sous occupation armenienne depuis
    des annees. Un point c'est tout !

    Surtout ne parlons pas des choses qui fâchent. Ce n'est pas avec des
    comportements comme ceux-la qu'on donnera au peuple turc le goût de
    sa propre histoire... Comme il le dit lui-meme, sa mission, c'est de
    toutes facons mission impossible.

    Gilbert Beguian

    Dans sa première entrevue après le vote par le Senat francais de la
    proposition de loi sur la negation du Genocide armenien, l'Ambassadeur
    de France a declare que pour comprendre ce qui s'est passe en 1915,
    l'expulsion des Turcs des Balkans et du Caucase devrait etre prise
    en compte, 2,5 millions de Turcs ayant ete eux aussi tues au moment
    de la chute de l'empire ottoman.

    "Les gens en France ne savent pas que les Turcs ont perdu 2,5 millions
    de personnes dans la periode precedent la chute de l'empire ottoman,
    tandis que nous-memes avons perdu 1,6 million a peu près a la
    meme epoque dans la Première Guerre Mondiale," a dit Laurent Bili,
    l'Ambassadeur de France, a ToDay's Zaman ce lundi. Bili a aborde
    une question qui est generalement laissee intacte par les diplomates
    occidentaux lorsqu'ils evoquent les evenements de 1915, annee qui a
    recemment ete consideree comme la date du "Genocide armenien" allegue.

    "Les gens devraient aussi connaître, et je m'efforce de leur faire
    connaître, toutes ces pertes. Mais les Turcs devraient aussi savoir
    que la France est une terre d'accueil pour les Armeniens d'origine
    ; a peu près dix fois la population des Armeniens de Turquie,"
    a declare Bili pour expliquer les motivations de la proposition
    de loi controversee sur la negation en France. "Le rappel de leurs
    souffrances, considerees comme un genocide, est devenu une partie
    de l'histoire francaise. En fait, la mission qui est la mienne est
    impossible a mener a bien", a declare Bili pour expliquer que les
    hommes politiques sont impressionnes par le poids des souffrances
    endurees par les Armeniens, dont un demi-million vivent en France. A
    la lumière des prochaines elections, leur vote pourrait faire une
    grande difference. On pense que l'election sera une course entre le
    president actuel Nicolas Sarkozy et son rival du Parti Socialiste
    Francois Hollande.

    En reponse a une question sur ce qui pourrait s'envisager pour etablir
    des relations armeno-turques, Bili a propose que les Armeniens de
    France visitent la Turquie ; il pense que les Armeniens ignorent a
    quel point la Turquie a change. "Peut-etre n'avons-nous pas travaille
    assez dur, nous les diplomates, pour rendre compte des changements
    [en Turquie] et avons detourne les yeux, mais nous avons besoin, a
    la fin, de trouver un moyen de rapprocher la Turquie de la diaspora
    armenienne", a dit Bili pour expliquer le deficit d'information
    en France vis-a-vis des "changements a grands pas qui s'opèrent
    en Turquie". Ayant ete conseiller du precedent president, Jacques
    Chirac, et appris enormement de choses sur le Caucase, Bili a invite
    les Armeniens de France a venir faire connaissance avec la Turquie
    et rencontrer un Turc', disant qu'il est grand temps de resoudre
    ce problème.

    Se fondant sur ses connaissances des evenements de 1915, Bili
    insista sur le fait que le genocide allegue des Armeniens par les
    Turcs ottomans ne peut pas etre compris "en regardant simplement
    les evenements de 1915". Bili a emis l'opinion que les evenements
    ont commence bien avant 1915. "Pour comprendre la tragedie il faut
    regarder plus loin que 1915 ; l'expulsion des Turcs hors du Caucase
    et des Balkans a commence graduellement en 1878", a ajoute Bili. Il
    soutient que sur le million de Turcs expulses des Balkans, plus de 100
    000 ont disparu. 'Je comprends que les Armeniens ont paye finalement
    le prix d'une longue souffrance. Mais dans cette vaste region, vous
    devez comprendre ce qui s'est passe pendant 100 ans", a ajoute Bili.

    Il a egalement exprime ses preoccupations quant au futur de son
    poste en Turquie, se demandant s'il y sera reconduit, dès lors que
    la proposition de loi controversee a fait l'objet d'un recours auprès
    de Conseil Constitutionnel pour une possible annulation, le lendemain
    du jour où Bili avait fait ses commentaires sur la loi de negation. "

    "La proposition de loi est peut-etre inopportune, mais elle ne
    devrait pas provoquer des reactions a ce point extremes," a-t-il dit
    s'efforcant de calmer l'anxiete des officiels turcs. Dire que les
    morts armeniennes de 1915 ne constituent pas un genocide pourra etre
    juge comme un crime d'après la proposition de loi, et les coupables de
    cette offense pourront etre punis d'une peine de prison jusqu'a un an
    et une amende de 45 000 euros. "Il y a eu des discussions nombreuses
    sur la compatibilite de telles lois en France. Couper des liens n'est
    pas la meilleure methode pour construire le monde de demain", a ajoute
    l'Ambassadeur de France pour appeler la Turquie a ne pas sur-reagir au
    cas où la loi passerait et deviendrait une loi. Concernant le climat
    en Turquie lorsqu'il y est arrive la première fois, Bili a dit :
    "L'atmosphère etait extremement differente lorsque je suis arrive. Les
    instructions que j'ai recues etaient claires : la France doit etre plus
    attentive a ses relations avec la Turquie et nous devons commencer
    un nouveau processus". Bili a ajoute que l'atmosphère a change en
    octobre et, "A present, nous revoici dans la question armenienne et
    la tension est palpable. Ma tâche n'est pas facile du tout".

    Le Ministre des Affaires Etrangères nous a dit qu'il n'y avait pas
    de Kurdes en Turquie en 1992

    En reponse a une question sur les changement qu'il a constates en
    Turquie au cours de ses 12 annees de service entre 1995 et 1999 ,
    entre 1995 et 1998, Laurent Bili etait secretaire puis conseiller
    a l'Ambassade, Bili a declare : "beaucoup de choses ont change en
    Turquie. Tout a change. La Turquie est devenue plus riche". Notant
    que les changements les plus remarquables etaient dans l'atmosphère
    politique et dans une liberte d'expression accrue, il a rappele ce
    qu'un fonctionnaire du ministère turc des affaires etrangères lui
    avait dit en 1992 : "il n'y a pas de Kurdes en Turquie". Ces mots
    sont la preuve que la Turquie peut aujourd'hui discuter librement de
    tout, de la question Kurde en particulier. "cela nous a surpris parce
    qu'il y avait de la violence dans le sud-est a l'epoque," a ajoute
    Bili. Il en a ete de meme avec la laïcite a ajoute Bili. "Dans le
    passe, la laïcite etait percue en Turquie comme une opposition a la
    religion et l' opinion que c'etait le cas egalement en France etait
    très repandue". Relevant les similitudes entre la laïcite francaise et
    turque, Bili a dit que la laïcite en 1990 est similaire a ce qu'elle
    etait en France en 1905, aux temps où on le voyait comme hostile a
    la religion. J'ai lu un livre, "Bir Yigit Vardi" (Il etait une fois
    un heros). Avec la reintroduction de l'appel a la prière en arabe,
    Adnan Menderes a dit : "les cloches d'eglise resonnent en France,
    qui est un pays laïque comme le nôtre". C'est un petit detail qui a
    son importance", a ajoute Bili.

    Quelle est la source de ce changement important ?

    En 1991, il n'y avait que TRT. Changer une culture de pensee en
    peu de temps n'est pas chose facile. De nouvelles chaînes de TV
    ont ete creees. De nouveaux journaux, tels le Zaman Daily, sont
    devenu populaires. Avec le temps, les idees nouvelles deviennent
    plus influentes. Les opinions des gens ne changent que s'ils sont
    bien informes. La presse s'est diversifiee avec le temps. En plus des
    nouvelles stations de TV les anciennes chaînes sont egalement devenues
    plus nuancees. Ces nuances se sont propagees dans la sphère publique
    et ont favorise l'emergence d'idees nouvelles. Les nouvelles idees se
    sont exprimees dans la presse turque. Mais il est encore difficile de
    discuter quelques sujets, meme s'il faut admettre que dans l'ensemble,
    par comparaison avec les annees 1990, il y a beaucoup de changement.

    Le processus de l'UE est extremement important , et il peut avoir
    joue un rôle utile. Il n'etait pas si facile d'introduire toutes ces
    reformes. Le soutient de l'UE a ete très efficace tant au point de
    vue politique qu'en termes economiques.

    Les preoccupations relatives a la perte de la laïcite si le Parti AK
    arrive au pouvoir s'avèrent irrealistes.

    L'Ambassadeur Bili explique le changement de l'atmosphère politique
    a travers un exemple : "Le Parti de la Providence [RP] est arrive
    au pouvoir alors que j'etais ici. La tension politique croissait
    alors en Turquie. Cela etait dû en partie a la laïcite, mais etait
    lie aussi au rôle joue par l'armee. La tension a ete quelque peu
    dissipee depuis 2011. Le Parti de la Justice et du Developpement
    (AKP) est un parti dote d'une culture de gouvernement poussee et
    d'une forte capacite a diriger. Lorsqu'il est arrive au pouvoir,
    il a relâche les tensions au bout d'un certain temps. Une democratie
    normale a emerge en Turquie au cours de ce processus. En 1981, les
    Socialistes sont arrives au pouvoir pour la première fois en France
    [ ?]. Cette periode a eu une grande importance parce qu'a ce moment
    la, l'idee que la democratie pourrait etre erodee si les communistes
    arrivaient au pouvoir prevalait en France. Cette idee s'est averee
    etre fausse après l'arrivee des socialistes au pouvoir en France". Le
    diplomate francais a observe en Turquie un changement similaire qu'il
    explique de la facon suivante : "A cette epoque, quelques cercles
    pensaient que si l'AKP arrivait au pouvoir, ce serait la fin de la
    laïcite. Un nouveau coup d'etat aurait pu se produire. L'AKP ayant
    accede au pouvoir, cette crainte s'est averee infondee. Une telle
    idee etait derrière le coup d'etat post moderne de 1997".

    La Turquie avait l'habitude de tourner le dos aux Arabes, leur disant
    "nous appartenons a l'Occident". Quel changement peut-on observer
    dans la politique etrangère turque ?

    Nous observons une politique etrangère plus active. Une politique
    etrangère active necessite un gouvernement stable. La Turquie a
    atteint un grand niveau de stabilite au cours de la dernière decennie.

    Et les vieux tabous ont eux aussi change. Les relations avec les pays
    arabes ont ete normalisees. A cette epoque, il y avait cette chose
    "Nous appartenons a l'Occident, nous tournons par consequent le dos
    a l'Est".

    Que diriez-vous des commentaires selon lesquels les interets de la
    Turquie et de la France se chevauchent au Moyen-Orient et en Afrique,
    et que ces deux pays se confrontent l'un a l'autre ?

    Cela est peut-etre vrai, mais c'est exagere. Tous les pays ont leurs
    interets nationaux ; ils ont besoin de proteger ces interets. Et
    cela est normal pour eux de le faire. C'etait le cas lors du debut
    en Lybie. Mais cette opinion change rapidement avec le temps. La
    concurrence ne doit pas etre rendue plus rude. Nous devrions collaborer
    davantage. Sarkozy a rendu une visite eclair a la Lybie un jour
    avant Erdogan s'y rende. Le moment choisi et le chaleureux accueil
    fait a Erdogan par le peuple a retenu l'attention. Il se peut que
    soit apparu une legère concurrence a cause de cela, mais ce n'est
    pas grave. Les co-presidents a 'Organisation sur la Securite et la
    Cooperation en Europe (OSCE), la France etant l'un d'entre eux,
    ont travaille sur la resolution de la question du Haut-Karabagh,
    qui est sous occupation armenienne depuis des annees. La Turquie
    soutient que la France devrait se retirer de cette mission.

    Nous avons toujours ete soucieux d'avoir une politique equilibree
    ; et en fait, nous y sommes encore engages. Nous avons invite le
    president azerbaïdjanais Aliyev en France. Nous avons multiplie
    les gestes amicaux vis-a-vis de l'Azerbaïdjan et continuons a les
    faire. Sarkozy a rendu visite a Bakou. Il y etait pour un bref moment,
    mais il s'y est rendu. En depit de tout, la France veut jouer un rôle
    très actif et veut etre utile.

    Il a appris le turc dans un internat de Trebizonde

    L'ambassadeur de France en Turquie, Laurent Bili, a pris son poste
    a Ankara en juin dernier. Bili a un interet très personnel en Turquie.

    Comme il l'explique, "c'est une histoire d'amour". Cette histoire
    commence avec une coïncidence. Nous etions en 1991 et le jeune
    diplomate francais etait alle a New York pour prendre un poste
    de trois mois, travaillant avec la Mission francaise permanente
    aux Nations-Unies pour l'elargissement de l'Union de l'Europe
    Occidentale (UEO). Les diplomates turcs qui travaillaient egalement
    aux Nations-Unies devinrent les amis les plus proches de Bili. Grâce
    a ces amis, Bili commenca a comprendre et aimer la Turquie plus
    que jamais auparavant. Bili a aussi eu la chance de rencontrer et
    de parler a beaucoup de diplomates turcs au cours des reunions dans
    les villes telles Paris ou Londres. En 1991, Bili vint a Ankara pour
    y rendre visite, mais ce n'est qu'en 1995 que la reelle histoire de
    cet entrelacement avec la Turquie a commence ; en 1995, Bili etait en
    poste en Turquie. C'est ainsi que l'ambassadeur l'evoque : "une grande
    histoire d'amour avec la Turquie et l'Anatolie est nee a cet instant,
    bien qu'elle n'eclipse pas mon amour pour ma femme bien sûr !".

    Concernant les langues, Bili y est très aguerri. Il parle anglais,
    espagnol et portugais. Lorsqu'il arriva la première fois en Turquie,
    il pensait pouvoir apprendre le turc simplement en bavardant avec
    les gens. Il se rendit compte que ce n'etait pas possible. C'est
    ainsi qu'il commenca a suivre des cours a l'ecole des langues Tomer,
    où il etudiait six jours par semaine, de 6 heures après midi a 9
    heures du soir pendant 10 mois. A la fin de ces cours, il lisait
    des livres et ecoutait de la musique autant qu'il le pouvait pour
    ameliorer son turc. L'an passe, lorsqu'il apprit qu'il devait prendre
    le poste d'ambassadeur a Ankara, il prit tout de suite la route pour
    la Turquie. Il sejourna a Trebizonde pendant un mois, en avril. A
    Trebizonde, Bili prit six heures de cours de langue intensif par jour.

    Il explique, "je voulais vraiment faire l'experience d'une ambiance
    reellement turque avant de venir prendre mon poste." Bili a pu
    ameliorer avec tenacite son turc en parlant avec d'autres etudiants au
    dortoir durant la nuit. Il est interessant d'apprendre que personne ne
    soupconnait qu'il etait ambassadeur. Qu'y avait-il derrière ce desir
    resolu de parler couramment le turc ? "Echanger des idees et parler
    avec les gens est tellement important lorsqu'il s'agit de comprendre
    la societe qui vous entoure", explique Bili.

    Une reference a une nouvelle turque

    Il y avait une autre raison derrière l'interet que Bili portait a
    apprendre le turc. Il dit : "je voulais vraiment lire la litterature
    turque. C'est un tel plaisir d'etre capable de lire dans d'autres
    langues". En fait, la quete de l'Ambassadeur Bili dans ce domaine lui
    a permis de faire reference a la litterature turque pour expliquer son
    interet pour la Turquie. Une phrase a attire son attention particulière
    dans le livre "Kurk Mantolu Madonna" (La Madone au Manteau de Fourrure)
    de Sabahattin Ali, qu'il a lu il y a quelques jours. Ayant lu Ali,
    Bili a fait ce commentaire : " "en depit du fait que je ne l'ai jamais
    rencontre, et que je ne le connaissais pas du tout, j'ai ressenti
    a son egard comme une sorte de lien...c'est ce genre de lien que je
    sens avec l'Anatolie et les Turcs. Je me sens très près, bien que je
    sois incapable de dire pourquoi".

    Lorsqu'il a du temps libre, l'Ambassadeur Bili aime a se promener a
    Tunali, Kizilay et Kale. Il aime toutes sortes de kebab. S'agissant de
    desserts, ses favoris sont kaymali ekmek kadayifi et kunefe. Lorsqu'il
    s'agit de sports, l'Ambassadeur Bili a fait du rugby a l'universite
    et en fait, il a joue dans une equipe championne lorsqu'il etait
    plus jeune. A propos de football, comme il a sejourne un moment a
    Trebizonde, il soutient a present Trabzonspor.

    Ses enfants sont prenommes Tayfun et Volkan

    L'Ambassadeur Bili a quare enfants et ses jumeaux portent des prenoms
    turcs : Tayfun et Volkan. Il raconte l'histoire du choix de ces
    prenoms : alors qu'il se trouvait a Ankara auparavant, il av ait un
    ami prenomme Volkan dont la femme etait turque. Un jour, la femme de
    Bili demanda : "que veut-dire Volkan ?" Lorsque leur ami leur dit que
    cela signifiait "volcan", Bili et son epouse en ont ete très surpris.

    Ils demandèrent a leur ami, "votre mère n'etait-elle pas effrayee de
    vous donner un tel prenom ?", l'ami repondit non et ajouta : "en fait,
    le nom de mon frère, c'est 'Tayfun !" (tayfun veut dire typhon). Bili a
    explique : "ces noms nous ont beaucoup interesses et lorsque ma femme
    a ete enceinte de jumeaux, nous avons decide de les appeler, pourquoi
    pas ?, Volkan et Tayfun". Les jumeaux de Bili seraient nes en Turquie
    mais une cesarienne ayant ete necessaire, ils sont nes en France.

    Les etrangers devraient lire ces livres

    L'Ambassadeur Bili dit qu'il adore lire les biographies, et il parle de
    tout ce qu'on peut apprendre a leur lecture. Il donne deux exemples de
    livres qui l'ont beaucoup impressionne. Le premier, c'est "Naissance
    d'un chef : Recep Tayyip Erdogan, par Huseyin Besli ey Omer Ozbay. Le
    second livre qu'il recommande est Bir Yigi Vardi (Il Etait une Fois
    un Heros), qui relate la vie d'Adnan Menderes par Erdal Sen.

    L'Ambassadeur Bili dit avoir tire des informations très mportantes
    de ces livres et conseille a tous les etrangers d'essayer de les lire.

    "Ces livres sont tellement importants pour comprendre la Turquie,"
    dit Bili.

    --------------------------------------------------------------------------------

    Nomme ambassadeur de France en 2011, Laurent Bili, ancien ambassadeur
    de France en Thaïlande et ex-directeur du cabinet civil et militaire
    d'Herve Morin au ministère de la Defense.

    Il est le fils d'un menuisier breton devenu officier du Genie
    militaire. Ce diplomate de carrière, âge de 49 ans, s'est rapproche
    du secteur de la defense, en se specialisant dans les affaires
    strategiques, la securite et le desarmement. Diplôme de l'Institut
    d'Etudes Politiques de Paris, Laurent Bili a debute sa carrière
    dans l'administration centrale a sa sortie de l'ENA, en 1991, a la
    direction des Affaires strategiques et du desarmement.

    En 1993, il est devenu conseiller diplomatique adjoint au cabinet
    du ministre de la Defense Francois Leotard. Deux ans plus tard, il
    a ete envoye en poste en Turquie a Ankara comme premier secretaire
    puis deuxième conseiller.

    En 1998, il est parti a Bruxelles en tant que premier secretaire,
    representant permanent adjoint de la France auprès de l'Union de
    l'Europe occidentale.

    De 2000 a 2002, il a ete nomme conseiller auprès du comite politique
    et de securite interimaire de l'Union europeenne, puis il a refait un
    bref passage en janvier 2002 par la direction des affaires strategiques
    en tant que delegue dans les fonctions de sous-directeur.

    En mai 2002, il a ete nomme directeur du cabinet de Renaud Donnedieu
    de Vabres, ministre des Affaires europeennes, puis, quelques mois plus
    tard, conseiller technique de la cellule diplomatique Asie, Russie
    et dossiers politico-militaires, a la presidence de la Republique.

    Laurent Bili a ensuite ete l'ambassadeur de France en Thaïlande, de
    mai 2007 a juillet 2009, avant de devenir directeur du cabinet civil
    et militaire du ministre de la Defense Herve Morin, de juillet 2009
    a novembre 2010.

    L'annee passee, l'ambassadeur des Etats Unis en Azerbaïdjan, Matthew
    Bryza, a ete revoque pour beaucoup moins.




    From: A. Papazian
Working...
X