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" La Democratie De La Turquie Est Un Avantage Crucial "

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    " LA DéMOCRATIE DE LA TURQUIE EST UN AVANTAGE CRUCIAL"
    Jean Eckian

    armenews
    mardi 14 fevrier 2012

    La rancÅ"ur du diplomate déchu, Matthew Bryza, transparaît au travers
    son analyse partisane des relations entre l'Arménie, la Turquie
    et l'Azerbaïdjan. Selon lui, les mêmes Arméniens qui ont mis sa
    fonction en échec rendent impossible le dialogue entre Arménie
    et Turquie, qui est au point mort. Il transforme l'assassinat de
    Hrant Dink, dans lequel l'état turc a une grande responsabilité,
    en une indication positive pour la Turquie, ce qui est proprement
    intolérable. Selon lui, reconnaître un génocide, ce n'est pas
    l'affaire du gouvernement.

    Cela revient a la société. La ficelle complaisante est grosse :
    faudra-t-il de temps en temps faire des sondages dans la société
    turque pour savoir si oui ou non, il s'agissait d'un génocide
    ? ou pour savoir si la société turque est décidée pour des
    compensations.

    'La vérité est des deux côtés, spécialement du côté turc',
    ose-t-il dire. Il y a quelques jours, l'Ambassadeur de rance a Ankara
    essayait de faire endosser aux Arméniens la responsabilité du
    massacre de 2,5 millions de Turcs aux Balkans et dans le Caucase. Dans
    cet entretien, Bryza veut leur faire endosser les "multiples
    atrocités" commises contre les Turcs et les Musulmans a l'est de
    l'Anatolie ; quelles atrocités et a quel moment de la guerre ?

    Des déclarations de l'ex diplomate déchu, au-dela de son extrême
    rancÅ"ur, on peut conclure que les Arméniens doivent être très
    forts, ceux d'Erevan et ceux de la diaspora ensemble, pour rester sur
    leurs positions contre la Turquie, contre l'Azerbaïdjan et contre la
    pression du grand allié américain. Si on peut douter que la vérité
    soit du côté turc, il est sÃ"r que l'administration américaine, pour
    sa part, penche du coté turc (l'Otan) et azerbaidjanais (le pétrole).

    Gilbert Béguian

    La Démocratie de la Turquie est un Avantage Crucial dit l'ex-envoyé
    des USA

    Istanbul - Hurriyet Daily News

    Barcın Yinanc

    11 février 2012

    La Turquie a une importance stratégique parce que c'est une
    démocratie laïque avec une population en majorité musulmane,
    dit Matt Bryza, ancien membre de l'administration des USA, ajoutant
    que toute régression de la démocratie mettrait fin a l'importance
    stratégique d'Ankara. Les USA sont tout aussi attentifs au sort des
    journalistes arrêtés.

    Matt Bryza dit prévoir de retourner aux USA après un certain
    temps, afin de s'engager dans la vie diplomatique et politique. "Je
    continuerai ce que j'ai fait jusqu'a présent a titre privé sur le
    plan universitaire et comme conseiller personnel, aussi bien dans le
    secteur gouvernemental que dans le secteur privé, sur des projets
    d'investissement majeurs', dit Bryza. "Vous ne pouvez imaginer a quel
    point je suis heureux d'être a Istanbul. C'est le moment d'apprécier
    la vie familiale", a-t-il ajouté. (photo Daly News)

    Ce qui rend la Turquie aussi importante stratégiquement pour les
    Etats-Unis, c'est qu'elle reste une démocratie laïque, a dit
    Matt Bryza, un diplomate de carrière qui était jusqu'a récemment
    ambassadeur des USA a Bakou.

    Suite a l'échec du Sénat pour approuver sa nomination du fait du
    groupe de pression arménien, il a quitté Bakou le mois précédent
    pour s'installer a Istanbul. "Washington devrait se concentrer sur
    le conflit du Haut-Karabagh pour le sortir de l'impasse actuelle,
    ce qui aura pour conséquence la réconciliation entre la Turquie
    et l'Arménie", a-t-il dit dans le premier entretien depuis qu'il a
    quitté ses fonctions aux affaires étrangères des USA.

    Q : Doit-on comprendre que l'échec au Sénat de votre approbation
    a Bakou que les relations entre les USA et Ankara et Bakou seront
    toujours otages de la question arménienne ?

    R : Bien sÃ"r que non. Voyez ce que le Président Obama a fait l'an
    passé ; il a employé tous les pouvoirs que lui donne la constitution
    pour contourner ce blocage. Il a compris l'intérêt stratégique de
    l'Azerbaïdjan et a fait pression. Cette fois, sa décision pourrait
    être fondée sur des considérations qui dépassent Bakou. Nous
    sommes dans une année électorale. C'est clair.

    Q : Que devons-nous attendre cette année a Washington le 24 avril
    [jour où les Arméniens commémorent le "génocide"] ?

    R : J'étais profondément impliqué avec cette question chaque année
    lorsque j'étais dans l'équipe de Bush. On peut s'attendre a une forte
    tension autour de cette question, particulièrement parce que nous
    approchons de 2015 dans cette année d'élection. Les organisations qui
    m'ont bloqué garderont leur position sur la question pour toujours.

    Mais il ne revient pas aux gouvernements mais aux peuples de se
    déterminer sur la facon de le caractériser. La prédiction commode
    consiste a dire que la situation actuelle sera maintenue.

    Q : Que doit attendre la Turquie a l'approche de 2015 ?

    R : Un centième anniversaire, c'est une référence. Mais la Turquie
    a les moyens d'influer fortement sur ce débat. Il peut y avoir une
    discussion vraiment ouverte avec des participants crédibles issus de
    tous les éléments de la société turque pour examiner les faits
    historiques. Les radicaux qui m'ont bloqué ont cela en horreur,
    ils ne veulent pas d'un débat ouvert ; un dialogue ouvert est leur
    ennemi. Je crois aussi que c'est une grosse erreur de dire qu'il n'y
    a aucun lien entre la normalisation des relations entre la Turquie et
    l'Arménie et une solution au Haut-Karabagh. J'ai toujours pensé que
    les deux questions s'aideront respectivement ; s'il y a un progrès
    sur le front Turquie-Arménie, cela aidera a faire des progrès sur le
    Haut-Karabagh et les progrès sur la question du Haut-Karabagh aideront
    a normaliser les relations entre la Turquie et l'Arménie. Mais si
    nous affirmons de facon artificielle qu'il n'y a aucun rapport, nous
    sacrifions finalement la possibilité d'une solution au Haut-Karabagh
    parce que nous rendons impossible tout compromis avec les dirigeants
    arméniens, parce qu'on leur donnerait un gros avantage (l'ouverture
    de la frontière) sans contrepartie. Il nous faut donc gérer les deux
    processus ensemble. Nous avons constaté que si l'Azerbaïdjan ne se
    sent pas supporté par la Turquie sur ses problèmes avec l'Arménie,
    les responsables politiques azerbaïdjanais peuvent rendre impossible
    la normalisation avec l'Arménie.

    Q : Pensez-vous qu'il y ait une évolution de la Turquie quant au
    "génocide" arménien ?

    A : Il y a eu une évolution. Une discussion ouverte sur ce qui
    s'est produit [est mieux acceptée]. Je pense que le meurtre de Hrant
    Dink a été un énorme réveil pour des millions de Turcs. Ce n'est
    pas seulement le gouvernement, c'est la société qui a avancé en
    considérant que des terribles tueries par les troupes ottomanes
    ont eu lieu. Mais cela n'a pas changé, pour des raisons légitimes,
    c'est la vision turque que cela ne devrait pas être reconnu comme
    un génocide politiquement ; ce n'est l'affaire d'aucun responsable
    politique d'aucun pays de caractériser ces événements de génocide
    ou non. Cela revient aux sociétés, a personne d'autre, de décider
    sur la base d'un calendrier politique. Ce serait pour moi malhonnête
    [autrement].

    Q : Comment la Turquie devrait-elle contrer les efforts du groupe de
    pression arménien ?

    A : La vérité est des deux côtés, spécialement du côté
    turc. Le débat sur cette question est vraiment polarisé
    actuellement. Quiconque parle d'un point de vue différent est accusé
    d'être négateur de génocide, ce qui signifie immédiatement que
    vous êtes contre les droits de l'homme.

    Si vous pensez qu'un génocide a été commis, vous pouvez également
    soutenir avec une définition étroite du mot, qu'un génocide a été
    commis sur beaucoup d'autres, contre les Turcs ou les Musulmans, en
    Anatolie de l'est. Ayons un dialogue sur les multiples atrocités qui
    [ont été commises] contre beaucoup de groupes.

    Q : Qu'est-ce qui n'a pas marché dans la réconciliation Turquie
    Arménie ? Est-ce parce que la dimension du Haut-Karabagh a été
    négligée dans les protocoles ?

    A : Les dirigeants turcs ont réalisé que l'ouverture de la frontière
    avec l'Arménie en dehors de tout contexte du Haut-Karabagh,
    la Turquie prenait une autre direction parce que la Turquie avait
    fermé la frontière dans le contexte du conflit du Haut-Karabagh. Les
    Azerbaïdjanais n'oublieront jamais cela. Les Azerbaïdjanais ont une
    influence considérable en Turquie. Aucun pays n'est autant aimé que
    la Turquie en Azerbaïdjan. C'est de loin le pays le plus populaire
    en Azerbaïdjan. Il a toujours été douloureux a mes yeux de voir les
    opinions favorables a 20 ou 30, alors que la Turquie est dans les 90.

    Ainsi, quand quelqu'un prend une position qui ne convient pas
    a l'Azerbaïdjan, cette décision ne sera jamais adoptée en
    Turquie. C'est impossible.

    Q : Sur la base de cette expérience, comment avancer ? Il semble
    qu'on ait mis la charrue avant les bÅ"ufs.

    A : C'est le problème. Mettre les bÅ"ufs devant la charrue. Les
    étapes étaient les bonnes mais dans le désordre. Le sujet le
    plus important pour Erevan et Bakou est le Haut-Karabagh. Pas la
    réconciliation. Pour l'Arménie, il est beaucoup plus important
    d'éliminer le risque de guerre et d'arriver a un accord durable
    que d'avoir des relations commerciales avec la Turquie. Ce que j'ai
    défendu, c'est l'obtention d'un progrès sur le Haut-Karabagh. Si on
    l'obtient, la réconciliation turco-arménienne en est la conséquence.

    Q : Que conseillez-vous a Washington vis-a-vis du triangle
    Arménie-Azerbaïdjan- Turquie ?

    A : Comme je l'ai dit au secrétaire d'état, se concentrer sur une
    avancée sur le Haut-Karabagh, l'avancée ne devrait pas porter sur
    une paix définitive mais sur le seul cadre d'un accord. Une fois
    que vous avez travaillé a l'accord cadre, montrez que vous ferez
    tout pour transformer l'accord cadre en accord de paix final. Et ce
    processus étant engagé, retourner aux négociations Arménie-Turquie.

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