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La 9Ame Circonscription Ne Tient Aucun Compte De La Convention Sur L

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    LA 9AME CIRCONSCRIPTION NE TIENT AUCUN COMPTE DE LA CONVENTION SUR LE GENOCIDE
    Jean Eckian

    armenews.com
    vendredi 23 mars 2012

    Le juriste revient sur cette decision surrealiste d'une formation
    plenière de la cour d'Appel federale. Les USA, comme d'ailleurs 142
    pays signataires, en adherant a cette Convention, s'obligent a en
    appliquer toutes les dispositions. Stan Goldman tire du texte de
    la Convention une conclusion lumineuse : la decision du parlement
    de l'etat de Californie de repousser la date limite des demandes en
    justice concernant les assurances sur la vie des victimes armeniennes
    etait parfaitement legale. D'après Stan Goldman, il ne fait aucun doute
    que le Genocide Armenien est une partie integrante et incontestable
    des crimes que la Convention envisage de reprimer et de prevenir. Il
    place sur un meme niveau, dans la pleine lumière, le Genocide Armenien
    commis par les Turcs et le Genocide des Juifs commis par les Allemands.

    Il ya decidement dans cette decision en appel devant la formation
    plenière des juges federaux americains et le rejet par le Conseil
    Constitutionnel de notre loi Valerie Boyer, des similitudes troublantes
    : on taille dans le droit, on le tire dans tous les sens, on alambique
    des raisonnements pour arriver a une decision complaisante envers
    la Turquie. Stan Goldman donne ici une lecon de droit de haute tenue
    aux refoules et pourfendeurs de lois memorielles.

    MM. Badinter et Debre seraient bien inspires de la lire...

    GB

    AFFAIRE MOVSESIAN v. VICTORIA VERSICHERUNG AG

    Argumente et soumis le 8 decembre 2008 - 10 decembre 2010

    Cour d'Appel, 9ème circonscription

    En l'an 2000 la legislature de Californie a promulgue le projet de loi
    1915 du Senat qui a modifie le Code de Procedure civile de Californie
    procurant aux Cours de Californie competence sur certaines categories
    de revendications decoulant de polices d'assurance detenues par "
    les victimes du genocide armenien".

    Toute personne victime du genocide armenien, ou l'heritier ou le
    beneficiaire de la victime du genocide armenien, qui reside dans cet
    etat et dispose d'une reclamation decoulant d'une police d'assurance
    ou polices souscrites ou en vigueur en Europe ou en Asie entre 1875
    et 1923 auprès d'un assureur vise a l'alinea (2) de la subdivision
    (a), peut intenter une action judiciaire ou poursuivre une action
    judiciaire en cours pour recuperer de cette revendication devant un
    tribunal de juridiction competente dans cet etat.

    Le commentateur juridique Stan Goldman de la Faculte de Droit Loyola,
    Los Angeles, affirme que la loi federale autorise d'ores et deja les
    etats a poursuivre penalement les auteurs de crimes de genocide, et
    que le mecontentement de la Turquie n'est pas une base legitime pour
    invalider une demarche au civil contre ceux qui sont responsables du
    Genocide des Armeniens...

    La Cour d'Appel Federale pour la Neuvième Circonscription, siegeant en
    seance plenière, dans l'affaire Movsesian c/ Victoria Verscherung AG
    semble ne pas avoir pris en consideration la portee de la Convention
    des Nations Unies sur la Prevention et la Punition et la Repression
    du Crime de Genocide lorsqu'elle a declare inconstitutionnelle
    une decision de l'etat de Californie qui donnait aux descendants
    des victimes des massacres de 1915-1921 dans l'empire ottoman,
    le droit d'engager des procès dans l'etat pour le non paiement
    d'assurances. La loi avait specifiquement indique que les poursuites
    seraient recevables dans le cas de polices qui avaient ete souscrites
    a des "victimes du Genocide des Armeniens", dans la mesure où les
    assureurs etaient en activite en Californie. La loi avait egalement
    ecarte tout delai de prescription qu'on aurait pu mettre a ces
    procès. La cour en seance plenière a soutenu que cette decision de
    l'etat de Californie constituait une ingerence dans le domaine du
    pouvoir exclusif du gouvernement federal pour conduire et contrôler
    les affaires etrangères.

    La cour a conclu qu'ayant qualifie les massacres de "genocide" et
    en ayant tire une consequence, l'Etat de Californie s'est introduit
    dans un domaine politiquement charge, ce qui equivalait a etablir
    une politique etrangère particulière a cet etat. En autorisant que
    les tribunaux de l'etat de Californie soient un forum pour de telles
    actions, un message politique etait envoye qui pourraient avoir
    un impact direct sur les relations internationales et pourraient
    malencontreusement affecter le pouvoir du gouvernement federal
    pour s'occuper de ces problèmes. L'opinion de la cour a reconnu que
    les preoccupations du gouvernement turc ont pris une part dans la
    decision. Etait ce juste ; ou la Neuvième Circonscription a-t-elle
    omis de tirer les consequences du fait que les USA sont signataires
    de la Convention sur le Genocide ? Les USA ayant signe la convention,
    des consequences vis-a-vis du genocide en general et du Genocide des
    Armeniens en particulier en decoulent.

    D'abord, envers le concept general de genocide, il faut se souvenir que
    la convention internationale a laquelle les USA ont adhere n'oblige
    pas seulement tous les signataires a intervenir lorsque des actes de
    genocide se produisent, elle leur donne aussi le droit de poursuite
    independamment du lieu où ils se sont produits. D'après les lois
    federales, ce droit de poursuite peut etre applique aux USA auprès des
    tribunaux federaux ou ceux des etats. Par consequent, aussi longtemps
    que la competence juridique de l'etat est applicable a un justiciable,
    fut-il defendeur dans le procès envisage, le droit federal a concede
    aux etat le droit et le pouvoir d'engager des poursuites penales
    contre l'auteur d'un genocide commis n'importe où et n'importe quand
    par le passe.

    Si les massacres du debut du vingtième siècle des Armeniens par les
    Turcs, au sens de la definition du droit international, sont definis
    comme ayant ete un "genocide", alors si l'u quelconque des auteurs
    etait encore en vie aujourd'hui, la Californie serait investie de
    l'autorite federale de le poursuivre en depit des objections du
    gouvernement turc. En d'autres termes, supposant que nous soyons
    devant un genocide, la decision de la Neuvième Circonscription a
    cree l'anomalie selon laquelle l'Etat de Californie peut poursuivre
    penalement les coupables de genocides passes mais ne peut pas
    autoriser que des mesures civiles soient prises contre eux. Comment
    peut-on dire que des poursuites contre un assureur (qui peut ne pas
    etre une compagnie turque) exercant son activite en Californie,
    qu'elles ont plus d'impact sur les relations internationales, en
    affectant malencontreusement la puissance du gouvernement federal,
    que les poursuites penales engagees dans un tribunal de l'etat de
    Californie, contre un soldat turc pour des crimes de genocide ?

    Nous en sommes donc a la question preliminaire : y a-t-il eu en fait
    un "genocide" commis par l'Empire Ottoman (l'etat predecesseur de la
    Turquie d'aujourd'hui) contre les Armeniens ? Pour comprendre a quel
    point il est clair et evident que le massacre des Armeniens est dans
    la definition internationale du genocide, tout ce que nous avons a
    faire est regarder l'histoire de la Convention du Genocide elle-meme.

    Cette histoire a commence en realite en 1944 quand Raphaël Lemkin,
    un Juif Polonais survivant de l'Holocaust professeur de droit,
    s'efforcait de lier entre eux ce qu'il pensait etre les plus grands
    crimes du vingtième siècle : la destruction des Juifs d'Europe et
    les massacres de 1915-1921 d'Armenie. Il crea le mot "genocide" pour
    decrire et lier ces deux inconcevables tragedies dans ses travaux
    approfondis, la domination de l'Axe en Europe occupee. Il combina le
    nom grec "genos" de la famille ou de la tribu, avec le mot latin "cide"
    qui signifie meurtre. Ses ecrits devinrent rapidement une ressource
    pour les accusations au Tribunal de Nuremberg. En 1948, grâce a ses
    efforts incessants, l'Assemblee Generale des Nations-Unies approuva
    la première etape necessaire a ajouter le genocide a la liste des
    crimes internationaux. Lemkin passa alors les trois ans qui suivirent,
    passant d'un pays a l'autre pour obtenir d'eux leur engagement sur la
    ratification de la Convention sur le Genocide qui prit effet en 1951.

    Aujourd'hui, les procureurs charges des poursuites et les defenseurs
    de ceux qui sont accuses de crimes de genocide, scrutent les ecrits
    du professeur Lemkin recherchant ses intentions juridiques pour
    soutenir leur position quelle qu'elle soit. Son autorite dans ce
    domaine de droit est telle est si indiscutable jusqu'a ce jour,
    que des commentateurs aussi divers que Samantha Powers, directrice
    principale pour les affaires multilaterales au Conseil National
    de Securite de l'administration Obama, et que la correspondante
    internationale Christiane Amanpour, en referent au traite sur le
    genocide simplement par l'expression "loi de Lemkin". Lorsque les
    USA adoptèrent la convention comme loi de la terre, ils adoptèrent
    en meme temps une histoire legislative qui comporte la definition et
    l'origine du "genocide".

    Il est toujours possible a la limite de s'engager dans l'exercice
    vain qui consiste a dire de certaines autres tentatives humaines
    d'annihilation (tels que les meurtres de masse en Bosnie, au Rwanda,
    ou au Darfur) si elles constituent un genocide au sens juridique. Il ne
    peut y avoir aucun debat dans aucun cadre conventionnel international
    pour les massacres des Armeniens et l'Holocauste des Juifs. Pretendre
    que l'un ou l'autre ne sont pas des genocides au sens juridique serait
    comme si on disait que l'esclavage n'est pas regi par le Trentième
    Amendement. On ne peut pas ecarter de la definition d'un terme la
    chose meme pour laquelle le mot a ete cree pour la decrire.

    Ainsi, l'auteur du texte de la convention sur le genocide auquel
    adhèrent les USA est le meme homme qui a cree le mot "genocide" en
    reference specifique au massacre des Armeniens commis par l'Empire
    Ottoman et au massacre des Juifs commis par les Nazis et ses allies.

    Si l'un des auteurs de ces massacres etait encore en vie et present
    en Californie, il pourrait etre poursuivi penalement dans un tribunal
    de l'etat de Californie. Que dire alors des consequences civiles
    potentielles issues d'un tel genocide juridiquement caracterise ?

    Considerons les actions civiles impliquant des Juifs victimes de
    l'Holocauste. Supposons que le Registre des Oeuvres d'Art Perdus
    decouvre qu'une grande et influente societe autrichienne detienne
    dans l'un de ses bureaux americains une peinture de valeur que les
    Nazis auraient pille dans la maison de Sigmund Freud, parce que
    le vieux psychiatre s'etait enfui de Vienne en 1936. Les heritiers
    legaux de Freud nes aux Etats-Unis auraient intente un procès civil
    dans un tribunal des Etats-Unis pour se reapproprier l'~\uvre d'art
    volee. Le gouvernement autrichien, cependant, soutient que cela
    serait embarrassant pour l'une de ses plus importantes societes et
    que les relations exterieures des USA pourraient etre affectees si on
    laissait le procès se poursuivre. Sommes nous a present sur le point
    de conclure que l'objection de l'Autriche a des poursuites engagees
    contre l'une des societes privees de ce pays retire aux tribunaux
    des USA le pouvoir de proteger la propriete en depit de toutes les
    lois americaines qui stipulent le contraire ?

    Bien qu'il faille admettre que les administrations les plus recentes
    aient ete bien hesitantes, a plusieurs reprises, a parler des atrocites
    contre les Armeniens comme d'un genocide, cela n'enlève rien au fait
    que la reconnaissance du genocide des Armeniens constitue une partie
    intrinsèque de notre adhesion a la Convention sur le Genocide, comme il
    en est de meme avec la reconnaissance de l'Holocauste commis par les
    Allemands sur les Juifs. Le droit federal autorise deja la poursuite
    des auteurs, meme s'ils ne sont pas des citoyens americains, pour les
    crimes de genocide. Cela resterait vrai meme s'il y avait des soldats
    ou officiers ottomans encore vivants et captures sur le territoire
    de Californie. Comment alors le l'objection et le mecontentement de
    la Turquie pourraient-ils etayer la suppression d'une mesure civile
    contre des compagnies privees dans le but d'obtenir une forme minimale
    de restitution pour des indemnites encore dues liees a ce genocide
    ? Malgre cela, selon la Neuvième Circonscription, il ne saurait y
    avoir aucune mesure civile.

    Beaucoup de choses ont change au cours du siècle passe depuis le
    massacre des Armeniens. Comme il en est d'Istanbul qui n'est plus
    Constantinople, l'Empire Ottoman s'est metamorphose en la moderne
    Republique de Turquie il y a quelques temps . L'histoire, cependant,
    est immuable. Bien que les vrais auteurs de ces crimes du debut du
    vingtième siècle contre l'humanite ne puisse se retrouver devant une
    juridiction criminelle des Conventions sur Le Genocide, les demandes en
    justice civiles restent insatisfaites. Est le rôle des courts federales
    des USA d'ajouter inutilement des obstacles a la voie empruntee par
    les victimes pour obtenir une modeste partie de ce qui doit leur etre
    rendu depuis si longtemps ? Cela ne peut avoir ete l'intention des
    Etats-Unis lorsqu'ils ont signe la Convention sur le Genocide.

    Stan Goldman est professeur de droit a la Faculte de Droit de Loyola,
    Los Angeles, où il dirige du Centre pour l'Etude du Droit et du
    Genocide. Il a remis un avis juridique dans l'affaire Movsessian de
    la part des demandeurs, et il a siege comme deuxième president a un
    groupe de la Neuvième Circonscription qui a examine l'affaire.

    Forum Juriste, 14 mars 2012,


    From: Baghdasarian
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