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Katia BOUDOYAN au suject des objectifs de la Mémoire Arménienne

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  • Katia BOUDOYAN au suject des objectifs de la Mémoire Arménienne

    REVUE DE PRESSE

    Katia BOUDOYAN : L'un des objectifs du futur Centre National de la
    Mémoire Arménienne est de générer un intérêt pour une histoire qui est
    en passe d'être oubliée faute de conservation de la littérature grise
    et de rassemblement de sources Quelle est l'histoire de la maison de
    la culture arménienne de Décines ?

    Peu de temps après son installation à Décines, les Arméniens ont créé
    en 1932 la maison du peuple, qui devient, en 1977, la Maison de la
    Culture Arménienne de Décines. La communauté arménienne a toujours été
    présente de manière organisée sur le territoire, depuis le foyer du
    peuple jusqu'au futur Centre National de la Mémoire Arménienne en
    cours de construction. La maison du peuple a permis aux Arméniens,
    regroupés en associations, de se retrouver, d'organiser des fêtes, des
    débats et des représentations de thétre dans la grande salle
    communautaire. L'église arménienne est construite quelques années
    après le foyer du peuple, juste en face, dans la même rue.

    Comment la communauté arménienne s'est-elle organisée lors de son
    arrivée à Décines ?

    Il y a eu schématiquement trois grandes vagues d'immigration
    arménienne à Décines : durant les années 1920, après le génocide,
    durant les années 1970 avec les Arméniens du Moyen-Orient et récemment
    avec l'immigration économique des Arméniens d'Arménie.

    Les premiers Arméniens, survivants du génocide, s'installent à Décines
    vers 1923-1924 car deux usines y recrutent de la main d'`uvre
    étrangère. Très rapidement, au bout de quatre cinq ans de présence sur
    le territoire, ils éprouvent le besoin de se regrouper. Ce sont des
    personnes isolées qui ont perdu leurs parents ou leurs enfants et qui
    savent désormais qu'ils ne pourront retourner chez eux. Dès le départ,
    les regroupements en associations se font par ville, village et région
    d'origine du pays perdu. Il faut bien avoir conscience du choc
    culturel et économique vécu. Ces gens arrivent des régions
    anatoliennes, ce sont en grande majorité des paysans qui découvrent
    tout en arrivant en France : le monde ouvrier et la politisation de la
    société.

    Historiquement, les communautés de la diaspora s'installent là où il y
    a des usines et donc du travail. C'est grce à une usine de textiles
    artificiels (SLSA) et une usine chimique (Gifrer) que Décines a pris
    cette place importante pour la communauté arménienne dans
    l'agglomération lyonnaise. Cette implantation historique a eu un effet
    boule de neige pour l'arrivée d'immigrants arméniens.

    L'immigration a continué d'affluer à Décines après la période
    d'embauche industrielle massive. Les Arméniens s'installent à Décines
    parce qu'il y a une communauté structurée : maison du peuple, église.
    Dans tout le quartier, il n'était pas forcément utile de parler le
    français pour pouvoir vivre ! L'arménien est parlé aussi à l'usine,
    beaucoup d'ouvriers étant arménien. Mon grand père est arrivé à 31 ans
    en France, en 1924. Il est mort en 1970, en parlant encore mal le
    français, après toute une vie passée à Décines. Même si on a
    aujourd'hui un regard un peu attendrissant sur cette période en
    rappelant que les Arméniens se sont bien intégrés en France, il faut
    souligner le racisme violent dont ils ont été victimes. Les premiers
    arrivants étaient très pauvres, venaient de vivre des drames,
    physiquement marqués, ça n'a pas été simple...tout comme pour les
    Polonais, les Italiens et les Espagnols également !

    La communauté arménienne de Décines voit arriver à la fin des années
    70 des Arméniens du Moyen-Orient, installés dans ces régions depuis
    les années 20, à la suite du génocide. Après avoir fait une grande
    partie de leur vie dans ces pays, une émigration massive a lieu
    pendant la guerre du Liban. Les lieux d'exils sont ceux où il y a des
    « points d'ancrage », de la famille ou famille éloignée, où il y a
    aussi une référence arménienne : Décines. La vague d'arrivée
    d'Arméniens du Moyen-Orient redonne vie et une nouvelle jeunesse à la
    communauté installée. En 1978, le foyer du peuple est rebaptisé Maison
    de la culture arménienne de Décines et son activité redémarre et
    s'enrichit.

    Les années 1970 sont celles de la phase d'intégration de la première
    vague, la langue d'origine se perd peu à peu alors que les enfants
    apprennent le français à l'école et parlent de moins en moins
    l'arménien à la maison. Les Arméniens du Moyen-Orient, quant à eux,
    vivaient assez cloisonnés dans leur pays d'accueil. En Syrie, comme au
    Liban, les Arméniens étaient regroupés en quartier. Ils ont donc
    fortement développé et conservé leur identité. Certains d'entre-eux,
    les plus gés, ne parlaient pas un mot d'arabe, évoluant dans une
    communauté à grande échelle d'un quartier disposant d'hôpitaux,
    d'écoles, de magasins, de fonctionnaires arméniens ! Quand ces
    populations quittent le Liban, la Syrie et arrivent à Décines, ils se
    regroupent tout naturellement.

    Le territoire communal décinois est-il marqué symboliquement par la
    présence arménienne ?

    Oui, le tout sur un espace assez circonscrit. L'ancienne rue Branly a
    été débaptisée en 1965 pour prendre le nom de « rue du 24 avril 1915
    », le premier mémorial d'Europe dédié au génocide est créé sur la
    place de la libération, appelée « place des Arméniens » par les
    Décinois, en 1972. En face se construit le Centre National de la
    Mémoire Arménienne. L'inscription d'éléments mémoriels dans l'espace
    public sont des demandes classiques des communautés. Dans beaucoup de
    villes de l'agglomération, il y a un mémorial, une stèle. Ce besoin de
    reconnaissance s'inscrit sur le territoire de vie. Par exemple, la
    petite communauté arménienne de Vaulx-en-Velin ressent le besoin
    d'avoir un monument sur son territoire. La démarche rencontre souvent
    un écho auprès des élus puisque souvent la communauté arménienne est
    très intégrée dans la vie publique et politique locale. La région
    lyonnaise comprend de nombreux élus d'origine arménienne : adjoints au
    maire, conseillers municipaux, régionaux.

    Quelles sont les activités de la maison de la culture arménienne de Décines ?

    Il s'agit essentiellement de promouvoir la culture arménienne.
    Différents axes existent depuis de nombreuses années.

    L'apprentissage de la langue pour les adultes et les enfants est
    l'activité de base, le socle de la maison de la culture. Nous sommes
    l'une des rares institutions à enseigner l'arménien occidental dans la
    région. « L'école arménienne du mercredi » permet aux enfants
    d'apprendre la langue avec un professeur. Nous donnons aussi des cours
    aux adolescents et aux adultes.

    L'école du mercredi a longtemps été dans le Rhône le seul moyen
    d'apprendre l'arménien aux enfants. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas,
    puisqu'il existe, à Lyon, depuis plus de 25 ans désormais, une école
    arménienne primaire qui enseigne l'arménien quatre heures par semaine
    en plus du programme officiel de l'enseignement primaire, l'école
    Markarian-Papazian. Les collégiens peuvent, s'ils le souhaitent,
    continuer l'apprentissage de l'arménien au collège Notre Dame de
    Bellecombe à Lyon. Des dispositifs identiques existent à Paris et à
    Marseille également. Ces écoles sont aussi bien fréquentés par les
    jeunes Français d'origine arménienne de la quatrième génération que
    par les enfants des Arméniens d'Arménie arrivés tout récemment en
    France.

    Outre l'apprentissage de la langue, nous possédons également une
    bibliothèque, qui est l'une des plus riches de France sur la culture
    arménienne. Nous possédons quelques pièces très rares et nous avons un
    grand nombre d'adhérents qui vient régulièrement consulter ou
    emprunter des ouvrages. La maison de la culture donne aussi des cours
    de musique pour les enfants et adolescents, avec des instruments
    classiques ou typiquement arméniens comme le « dehol », sorte de
    tambour. Les cours de cuisine connaissent actuellement beaucoup de
    succès, nous avons dû ouvrir une deuxième classe. La maison de la
    culture comprend également le restaurant associatif Ara. Ouvert le
    midi du lundi au samedi, son rôle est de promouvoir la gastronomie
    arménienne. Le club de gymnastique rencontre un succès constant depuis
    des années. Avec le même professeur depuis une quinzaine d'années,
    c'est l'occasion pour les dames du quartier de se retrouver. Enfin,
    nous disposons d'un club de loisirs ouvert l'après-midi.

    Traditionnellement, nous organisons un voyage touristique annuel,
    généralement lié à l'histoire arménienne ou à une communauté
    arménienne. L'année dernière, les adhérents se sont rendus en Arménie
    et cette année nous proposons une rencontre avec la communauté
    arménienne de Jérusalem, une des plus anciennes communautés installée
    hors d'Arménie depuis le 5ème siècle. L'Église arménienne apostolique
    a d'ailleurs le statut officiel de gardien du Saint-Sépulcre aux côtés
    d'autres Églises.

    La Maison de la Culture est à la fois le lieu de transmission
    d'activités purement arméniennes : langue, musique, cuisine mais aussi
    un lieu de rassemblement ou de convivialité par le club de loisirs ou
    de gymnastique. Nous avons toutes les facettes de notre culture qui
    sont présentées ici. Parmi nos projets de la rentrée prochaine, nous
    souhaitons ouvrir un atelier de thétre ainsi qu'un atelier d'échecs,
    les échecs étant un « sport » national chez les Arméniens ! Nous
    sommes très largement inscrit dans le paysage local et régional et
    nous avons à c`ur de travailler avec d'autres associations décinoises.

    La maison de la culture répond-elle aux préoccupations des plus jeunes ?

    Les préoccupations des jeunes d'origine arménienne sont les mêmes que
    celles des jeunes en général. Leurs intérêts sont avant tout
    générationnels. La maison de la culture, en association avec l'église
    arménienne de Décines, a célébré récemment l'une des figures héroïques
    de l'histoire arménienne Vartan Mamigonian, valeureux seigneur tombé
    sur le champ de bataille, en 451, luttant pour la foi chrétienne
    contre les Perses mazdéens qui voulaient imposer leur religion. Le
    repas que nous avons organisé à cette occasion n'a pas attiré les plus
    jeunes. On essaie de s'adapter en organisant des activités qui leur
    parlent davantage, qui sont aussi l'occasion de se retrouver entre
    copains. On rencontre aussi beaucoup « d'anciens jeunes », autrefois
    peu concernés qui, une fois installés, mariés et parents, ressentent
    le besoin de revenir aux origines, d'être actifs dans la communauté,
    en s'engageant bénévolement. Le désir de transmission de sa culture et
    d'un retour aux sources apparaissent naturellement avec la maturité.

    Avez-vous recueilli des témoignages des différentes vagues d'immigration ?

    Nous disposons de plusieurs témoignages oraux des premiers arrivants.
    Ils ont été faits par les gens de la communauté dans un souci de
    préservation d'une partie de la mémoire et nous souhaitons qu'ils
    puissent servir de support pour de futurs travaux universitaires sur
    l'immigration et le génocide arméniens.

    L'un des objectifs du futur Centre National de la Mémoire Arménienne
    est de générer un intérêt pour une histoire qui est en passe d'être
    oubliée faute de conservation de la littérature grise et de
    rassemblement de sources. Nous allons être confrontés aux problèmes
    d'inventaire, de traitement des dons, d'archivage, d'identification de
    photographies, de numérisation... Nous intervenons lors des
    successions afin de pouvoir récupérer les documents les plus
    intéressants afin qu'ils échappent à la destruction. On essaie de
    sensibiliser les gens pour qu'un minimum d'informations soit indiqué
    sur les documents. Nous accueillons également des stagiaires de
    l'Enssib (École nationale supérieure des sciences de l'information et
    des bibliothèques) et de l'Université Jean Moulin Lyon 3 pour nous
    aider dans l'inventaire complet de notre fonds d'archives. Nous avons
    un fonds très riche en cours d'organisation.

    Peut on dire que « l'intégration à la française » a particulièrement
    bien fonctionné pour la communauté arménienne ?

    La communauté arménienne s'est enrichi par vagues successives. La
    première génération est rescapée du génocide. Dans les années 1970,
    elle est en perte de vitesse : la maison de la culture est toujours là
    mais ses activités ne sont pas très florissantes. La deuxième
    génération, celle des enfants nés en France, est intégrée. Elle est
    bien installée dans la vie active grce bien sûr à la connaissance du
    français. Cette intégration est révélée par l'adoption de prénoms
    français : les rescapés du génocide ont des noms et prénoms arméniens,
    la génération suivante a des prénoms français. Les prénoms arméniens
    reviennent à la troisième génération et pour la quatrième nombreux
    sont les enfants qui ont des prénoms arméniens !

    Les Arméniens se définissent comme des Français d'origine arménienne
    et sont, pour certains, des acteurs majeurs de la vie politique
    française. En revanche, il y a une forme d'urgence, il faut travailler
    à la conservation de l'identité et de la culture arménienne. Nous
    avons un problème majeur par rapport à la langue.

    Les Arméniens de la diaspora, qui ont été chassés des décombres de
    l'Empire ottoman, - la Turquie d'aujourd'hui - parlent l'arménien
    occidental, une langue quasiment en voie de disparition. En effet, les
    locuteurs et les gens pour l'enseigner sont de moins en moins nombreux
    et la survivance de cette langue est désormais l'un de nos principaux
    défis. L'indépendance de l'Arménie a changé la donne par rapport aux
    références de la communauté. L'Arménie indépendante parle une langue
    sensiblement différente que celle de la diaspora même si l'alphabet
    est le même. Aujourd'hui, toute la production littéraire,
    scientifique, artistique est faite en arménien oriental. Les Arméniens
    de diaspora, de mieux en mieux intégrés, perdent l'usage de leur
    langue et la production littéraire en arménien occidental est de plus
    en plus faible. La production culturelle des Arméniens de la diaspora
    se fait dans la langue du pays d'accueil, les Français d'origine
    arménienne écrivent en français, les Américains d'origine arménienne
    en anglais, etc.

    Avoir un État souverain indépendant change-t-il les références
    culturelles de la diaspora ?

    L'État Arménien nous garantit la survivance d'un patrimoine. Mais
    l'identité de la diaspora est très différente. Il y a toujours un
    risque de perte d'identité et de culture. Les Arméniens de la diaspora
    ne sont pas géographiquement issus de l'Arménie d'aujourd'hui. Le pays
    perdu n'est donc pas situé en Arménie mais en Turquie aujourd'hui !
    Les Arméniens d'Erévan voient le mont Ararat, leur montagne sacrée,
    symbole de l'Arménie, depuis leur fenêtre, de l'autre côté de la
    frontière, en Turquie. Les Arméniens de la diaspora se trouvent
    confrontés à une ambiguïté géographique. Si on veut retrouver par
    exemple le village de son grand père, il faut aller en Turquie et non
    en Arménie ! En outre, la langue arménienne parlée en Arménie est
    sensiblement différente de celle parlée par les Arméniens de diaspora.
    Cela ne minimise pas la valeur et l'attachement qu'on peut avoir avec
    l'Arménie cependant.

    Les revendications communautaristes sont-elles le fait de communautés récentes ?

    Pas forcément. Il ne s'agit pas , dans le cas des Français d'origine
    arménienne, d'une revendication communautaire et encore moins
    communautariste. Nous n'avons pas de « retour à la religion », ni de
    revendications particulières mais on constate un nouvel intérêt pour
    la culture, la transmission et la préservation de cette culture
    également. Nous recevons beaucoup de familles dont l'un des parents
    est d'origine arménienne et l'autre pas. Le père ou la mère, d'origine
    arménienne, ressent le besoin de transmettre sa culture familiale à
    ses enfants par le biais d'activités tels l'apprentissage de la langue
    ou de la danse.

    Quel avenir voyez-vous pour la minorité arménienne de France ?

    Le mot « minorité » me gêne, je ne me sens pas minoritaire mais
    Française d'origine arménienne. Je suis née en France, de parents nés
    en France et scolarisée à l'école de la République. Un Arménien né au
    Liban, arrivé en France après la guerre et qui a 70 ans aujourd'hui a
    le même discours que moi. La communauté arménienne de France est
    plurielle, elle recouvre des réalités extrêmement différentes :
    Français d'origine arménienne nés en France, immigrants d'Arménie, de
    Syrie, du Liban, mariages mixtes, etc. Cette diversité n'entame pas
    cependant notre sentiment d'être Français. Le pays quitté par les
    grand parents n'existe plus en tant que tel d'où l'importance pour la
    communauté de la reconnaissance du génocide. Nous sommes des déracinés
    au sens propre du terme, exterminés et chassés. Il y a négation du
    génocide et de l'histoire tri-millénaire, spatio-temporelle de notre
    peuple et de ce que nous sommes devenus aujourd'hui. La reconnaissance
    ira bien plus loin que celle d'un fait précis de massacres, dans un
    contexte historique donné. Ce n'est pas seulement les événements de
    1915-1918 qui sont en jeu. Il s'agit de redonner vie à tout ce qui a
    existé avant et qui est complètement nié.

    Je crois personnellement aux études des psychanalystes qui ont
    théorisé la transmission du traumatisme génocidaire à travers les
    générations. Le traumatisme est transmis et induit des comportements
    et des inhibitions. Il faut que nous puissions enfin sortir de ça ! Le
    calendrier des fêtes arméniennes est lié au calendrier traditionnel et
    religieux. Même si on n'est pas croyant, le calendrier liturgique est
    associé à l'histoire de l'Arménie. L'identité arménienne est
    indissociable de son histoire religieuse et les Arméniens n'ont eu de
    cesse, durant toute leur histoire, de se battre pour conserver leur
    foi, face à des envahisseurs qui voulaient leur imposer la leur.

    La communauté est particulièrement attachée à son identité, due à son
    déracinement. Elle a suivi les schémas de l'immigration classique des
    années 20-30, comme les Italiens, Polonais... mais avec cette
    différence notable qu'elle a été victime d'un génocide et qu'elle a
    été forcé de partir dans des conditions terribles. L'attachement à
    l'identité est lié au fait que le traumatisme n'est pas réparé.

    La communauté arménienne de France retourne-elle en Turquie sur les
    terres de ses ancêtres ?

    Il existe deux types de réactions. Certains Français d'origine
    arménienne refusent d'aller en Turquie, par peur ou par fidélité à la
    mémoire de leurs aïeux victimes d'un crime impuni. D'autres ressentent
    le besoin de connaître la région d'origine de leurs parents ou
    grand-parents. Ils sont de plus en plus nombreux à voyager en Turquie.
    L'ancienne Arménie est située dans les territoires de l'Est de la
    Turquie, zone de fort peuplement kurde. C'est une région très
    contrôlée, pas forcément facile d'accès. Les Arméniens s'y rendent
    tout de même, comme on pourrait faire un pèlerinage, voyageant «
    caméra à l'épaule » pour témoigner à leur retour de leur séjour sur
    place

    La Turquie de l'Est, l'Arménie historique, après avoir été vidée de sa
    population arménienne est aujourd'hui peuplée exclusivement de Kurdes.
    Les Turcs forment les contingents de fonctionnaires, de militaires ou
    de policiers. C'est une région qui a été volontairement
    sous-développée et les conditions de vie à l'est ne sont pas les mêmes
    que dans l'ouest de la Turquie. Aujourd'hui, les droits essentiels des
    Kurdes ne sont pas respectés.

    La diaspora arménienne est attachée à cette région qui est
    historiquement l'Arménie. C'est pourquoi la négation du génocide n'est
    pas seulement la négation du crime génocidaire mais aussi de toute
    l'histoire des Arméniens sur cette terre ancestrale.

    http://www.millenaire3.com/Katia-BOUDOYAN-L-un-des-objectifs-du-futur-Centr.122+M5416a8fdfd2.0.html

    dimanche 22 juillet 2012,
    Stéphane ©armenews.com

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