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Chirac repousse à dix ans l'adhésion de la Turquie

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    Le Monde, France
    29 Avril 2004

    Chirac repousse à dix ans l'adhésion de la Turquie

    Au cours de sa conférence de presse, jeudi 29 avril, à l'Elysée,
    consacrée à l'élargissement de l'Union européenne, le 1er mai, le
    président de la République, Jacques Chirac, évoqué l'ensemble des
    sujets liés à la construction européenne, de la ratification du traité
    portant sur la Constitution européenne à la candidature de la Turquie à
    l'Union, via l'Europe sociale et la puissance économique européenne
    dans le monde avec le passage à une Union à 25 membres.
    Le président Jacques Chirac s'est adressé directement aux Français,
    jeudi 29 avril, lors d'une conférence de presse, à l'Elysée, devant
    près de 200 journalistes. En ouvrant la conférence sur sa vision de
    l'Europe, le président Chirac a insisté sur le moment historique que
    vont vivre les Européens avec l'élargissement à vingt-cinq membres de
    l'Union européenne.

    Lors de la conférence de presse, le président Chirac a déclaré qu'il
    était "prématuré" de choisir entre la voie parlementaire et la voie
    référendaire pour adopter la Constitution européenne. Il fallait
    d'abord "procéder par étapes". Le Conseil européen des 17 et 18 juin
    devra se mettre d'accord sur le projet, puis les Etats devront le
    signer. Enfin, une fois en conformité avec la Constitution, selon
    l'article 54, qui impliquera une révision de la Loi fondamentale, "il
    reviendra aux Français de décider par voie référendaire ou voie
    parlementaire de l'adopter".

    Sur la Turquie, dont l'adhésion est rejetée par l'UMP, le parti du
    président, et l'UDF, le président a affirmé que la question est
    "importante". "La Turquie a une vocation européenne depuis plusieurs
    siècles", a-t-il poursuivi. Mais il a rappelé que plusieurs éléments
    étaient nécessaires avant d'arrêter une position. La candidature turque
    soulève "deux questions : l'adhésion de la Turquie est elle souhaitable
    ? Et cette adhésion est-elle possible ?". Pour la première question, la
    réponse du président est "non". "La Turquie doit respecter les
    conditions d'adhésion. Ce n'est pas le cas", a-t-il déclaré. "La
    Turquie a déjà fait de profondes réformes pour s'adapter aux critères
    de Copenhague", selon le chef de l'Etat. "Mais encore faut-il les
    appliquer sur le terrain", a-t-il souligné.
    Le président a rappelé la procédure d'adhésion : "La Commission
    européenne remettra son rapport au Conseil européen, qui devra prendre
    une décision. Soit le Conseil européen jugera qu'il est prématuré
    d'ouvrir des négociations et qu'il faudra attendre encore quelque temps
    avant de les engager. Soit il estimera que la Turquie remplit les
    critères de Copenhague et que les négociations pourront commencer dès
    2005. Mais la vraie question est celle qui sera posée à chaque peuple
    de l'Union. Le dernier mot leur reviendra, soit par voie référendaire,
    soit par voie parlementaire." Mais pour la Turquie, le président a
    déclaré que les négociations pouvaient durer dix à quinze ans.

    A propos de l'Europe sociale ou l'Europe libérale, le président a
    estimé que "suivre à fond l'une des deux dynamiques conduirait à une
    impasse. Il faut être réaliste". La France, a-t-il rappelé, est en tête
    du mouvement en faveur d'une Europe sociale, en matière de défense des
    services publics, de dialogue social, d'échange entre les partenaires
    sociaux et de coordination des politiques d'emploi. Le président a
    rappelé que "la France n'est pas suivie pas tous", notamment la
    "Grande-Bretagne", dont l'approche est plus libérale.

    S'agissant de l'Irak, l'Union européenne fait confiance aux
    propositions de l'envoyé spécial de l'ONU, M. Brahimi, sur la
    reconstruction politique et économique du pays. Il a plaidé pour un
    transfert de souveraineté "urgent" en Irak "sous le contrôle effectif
    des Nations unies". Le président français a estimé qu'une solution
    fondée "sur une ambiguïté" concernant le partage des pouvoirs entre les
    forces de coalition et l'ONU serait "désastreuse". "Nous estimons qu'il
    est urgent, aujourd'hui, de rendre leur souveraineté aux Irakiens",
    a-t-il dit. Aujourd'hui, a souligné le président, "l'heure n'est plus à
    la fracture de l'Union européenne", mais il constate "l'émergence d'une
    conscience européenne à l'échelle des populations". Il se dit persuadé
    que les vingt-cinq membres de l'Union européenne approuveront à
    l'unanimité les propositions du représentant des Nations unies en Irak.


    Sur le calendrier de l'élargissement, le président a insisté sur la
    détermination de l'Europe, notamment de la France, à respecter
    l'engagement d'accepter la Roumanie et la Bulgarie à partir de 2007
    dans l'espace de l'Union.

    Quant à la force de l'euro et au rôle économique de l'Union, Jacques
    Chirac a rappelé qu'il était favorable au texte de la Convention et
    hostile à tout changement en matière de politique monétaire, financière
    et économique.

    Sur les autres sujets, comme la reconnaissance du génocide des
    Arméniens en préalable à l'entrée de la Turquie ou le plan Sharon dans
    les territoires palestiniens, le président Jacques Chirac a souligné
    qu'il ne fallait pas que "les problèmes bilatéraux interfèrent dans les
    critères d'adhésion" et qu'il se réjouissait que "de nouvelles
    perspectives s'ouvrent entre l'Arménie et la Turquie". A propos du plan
    Sharon, le président français a estimé que toute initiative
    unilatérale, comme le retrait de Gaza proposé par le premier ministre
    israélien, était "vouée à l'échec".

    Lemonde.fr

    From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
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