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La Coupable Indifference De La "Patrie" Pour Les Armeniens De Syrie

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    LA COUPABLE INDIFFERENCE DE LA "PATRIE" POUR LES ARMENIENS DE SYRIE

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=68862
    Publie le : 13-11-2012

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le journal Hetq,
    magazine d'investigation en Armenie, a publie un article accablant
    pour la mentalite execrable qui prevaut dans de larges sphères de
    la Republique armenienne post-sovietique. Sous le titre "Desabusee
    par la " Patrie ", une famille armenienne de Syrie quitte Erevan
    pour Tbilissi", la journaliste Mariam Mughdusyan detaille le periple
    d'un jeune couple armenien de Syrie et de ses deux enfants, venu a
    Erevan il y a deux mois pour echapper aux bombes et a la mort qui
    les guettaient a chaque coin de rue, et qui n'a eu comme solution
    que d'aller s'etablir en Georgie, bien plus accueillante. Des billets
    d'avion Syrie/Armenie, vendus par la compagnie armenienne au double de
    leur valeur, a l'indifference generale des institutions officielles
    armeniennes, en passant par les tentatives de soutirer de l'argent
    a des refugies en grande difficulte, tout l'eventail des pratiques
    les plus detestables est detaille dans cette interview edifiante. Que
    les autorites armeniennes fassent attention a leur slogan "Ari Doun"
    (Viens a la maison) : la communaute armenienne etablie en diaspora -
    et qui finance massivement des projets en Armenie et au Karabagh -
    pourrait l'appliquer a son propre porte-monnaie et garder ses dons
    pour la "maison diasporique". Le Collectif VAN vous presente une
    traduction de Gilbert Beguian d'un article en anglais du journal
    Hetq mise en ligne sur le site de NAM (Nouvelles d'Armenie Magazine)
    le 12 novembre 2012.

    NAM

    Desabusee par la " Patrie " une famille armenienne de Syrie quitte
    Erevan pour Tbilissi

    par Mariam Mughduchyan, 9 novembre 2012

    Sur la frontière Georgie-Armenie, nous avons ete forces d'attendre
    relativement longtemps. Apparemment, quelque chose n'allait pas avec
    le passeport de l'un de mes compagnons de voyage.

    " Ils viennent de Syrie. Ils vont regarder et vous ferons rebrousser
    chemin ", a dit le chauffeur, irrite.

    " Il n'y a qu'a voir l'argent qu'ils recoltent au cours de ces
    marathons ", dit la femme aux cheveux roux.

    Ils vinrent. Ce qui n'allait pas, c'etait quelques erreurs dans les
    passeports des enfants. Une famille, les parents et leurs enfants,
    âges de deux et quatre ans.

    Ils etaient de Syrie. Ils etaient venus en Armenie il y a deux mois. A
    present, ils arrivaient de Georgie.

    " Nous avons fui la guerre en Syrie. Le jour où nous sommes partis,
    les obus tombaient par vagues, un chauffeur de taxi armenien nous
    a charges et conduits a l'aeroport. Mon mari n'a meme pas pu aller
    voir son père alite et malade pour lui dire au revoir. Il n'habitait
    qu'a une centaine de mètres de chez nous. Les obus tombaient tout
    autour de nous. C'est un miracle que nous n'y soyons pas restes "
    raconte Helen Tarchinian.

    Ils se sont debrouilles pour avoir un billet d'avion pour l'Armenie
    pour deux fois le prix. Tout ce qu'ils ont eu a leur arrivee en
    Armenie, c'est une brochure avec le numero de telephone d'un cabinet
    d'avocat. Rien n'y etait mentionne sur le " Ari Toun " (Retour chez
    Soi) dont avait parle la Ministre des Affaires de la Diaspora.

    " Nous avons appele ce numero et ils ont reclame 100 dollars pour un
    conseil. Nous avons cesse tout contact avec eux ", dit Saeed Garikian,
    le mari d'Helen.

    Le couple a loue un appartement a Erevan, et a commence a rechercher
    un emploi. Leur odyssee armenienne avait commence.

    Dans leur efforts pour prendre pied, ce qui les a le plus etonnes
    est l'indifference des autorites armeniennes pour le sort des Syriens
    laisses derrière eux en Syrie.

    " IL y a beaucoup d'Armeniens dans une situation terrible en Syrie,
    qui revent de s'en aller, mais ce qui arrivent ici se retrouvent dans
    une situation encore pire. Beaucoup ne font que vouloir retourner et
    mourir dignement plutôt que de rester en Armenie et vivre une vie de
    mendiants. Je connais des personnes qui sont retournees, degoûtees,
    dit Sayid.

    Tandis que nous parlions, le petit Alex commenca a pleurer. Il etait
    fatigue par le long voyage. " Nous sommes devenus des errants avec
    nos enfants ", murmura Helen pour elle-meme.

    J'ai demande :

    - " Pourquoi allez-vous en Georgie ? "

    - " Pour trouver du travail. La situation est meilleure la-bas. La
    connaissance de l'anglais est mieux consideree. En Armenie, ils ne
    veulent que des gens parlant le Russe. Mais meme si je parlais le
    russe, je ne serais pas engagee. Je n'ai pas de contacts "

    - " N'est-ce pas la meme chose en Georgie ? "

    - " La-bas, ce n'est pas comme cela. Nous sommes venus en Armenie
    pour resoudre les problèmes de passeport de nos enfants. Lorsque
    cela sera fait, nous retournerons en Georgie. Il y a au moins un
    espoir que les choses iront mieux la-bas. En Armenie, lorsqu'ils se
    rendent compte que vous arrivez de Syrie, ils essaient de vous duper,
    d'obtenir quelque chose de vous.

    Sayid est pharmacien. Beaucoup lui ont promis un emploi mais rien ne
    s'est passe. Les economies de la famille vont bientôt etre epuisees.

    La famille a vu son depart pour la Georgie comme la seule issue. Ils
    ont passe les deux dernières semaines ici et ils se sont apercu que
    les chances de trouver un emploi etaient plus elevees.

    Ils voient la Syrie et l'Armenie ensemble comme leur patrie. A present,
    cependant, ils ont ete forces de chercher une autre patrie.

    Ils se sentent humilies et insultes par les fonctionnaires en Armenie
    et choques par les comportements locaux.

    " Une fois, je suis alle poser une question a la Mairie d'Erevan. Je
    suis entre dans la salle et j'ai vu que les employes fetaient
    l'anniversaire de l'un d'entre eux. Une employee m'a dit de revenir un
    autre jour. Elle me dit : " ne voyez-vous pas que nous sommes occupes a
    feter un anniversaire ? " Sa femme le gronde un peu pour avoir raconte
    cette histoire, mais Sayid a ete très contrarie par cet incident.

    Plus tard, ils se sont rappeles qu'en Syrie, que le chauffeur de
    taxi armenien qui les avait conduits a l'aeroport avait ete tue par
    les rebelles.

    " Je n'ai pas dit au revoir a mon père. Mes parents sont restes en
    Syrie,... " Nous sommes restes silencieux.

    Helen allait a Spitak pour y voir des parents. Sayid se rendait
    a Erevan.

    Dans le taxi, les passagers riaient en se racontant des blagues. Sayid
    etait ailleurs. Peut-etre ne comprenait-il pas leur humour. Peut-etre
    meme que cela lui cassait les oreilles.

    PS A mon retour en Armenie, j'ai trouve Helen sur Facebook. Elle m'a
    dit qu'ils etaient etablis en Georgie pour de bon.

    lundi 12 novembre 2012, Jean Eckian ©armenews.com

    Traduction Gilbert Beguian pour Armenews

    Article en anglais :

    Disillusioned with "Homeland" - Syrian-Armenian Family Leaves Yerevan
    for Tbilisi

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    Source/Lien : NAM

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