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Kurdes abattues : l'ombre des nationalistes turcs

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    REVUE DE PRESSE
    Kurdes abattues : l'ombre des nationalistes turcs
    Vu d'Istanbul

    Par RAGIP DURAN

    Tout semblait simple quand la justice française annonça la semaine
    dernière la mise en examen d'Omer Güney, 30 ans, pour l'assassinat à
    Paris, le 9 janvier, dans un appartement près de la Gare du Nord de
    trois militantes de la guérilla kurde, dont l'une de ses figures
    historiques, Sakine Cansiz. Le jeune homme servait de chauffeur et
    d'accompagnateur lors de ses passages dans la capitale française à
    cette fondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan qui mène la
    lutte armée contre Ankara. Cela confortait l'hypothèse d'un règlement
    de compte au sein de cette organisation considérée comme terroriste
    aussi bien par Washington que par l'Union Européenne.

    Arrivé en France en 1987 à l'ge de 5 ans, le présumé meurtrier,
    employé dans une agence d'intérim comme agent d'entretien mais menant
    grand train, se déclarait militant du PKK. Il venait néanmoins très
    souvent- huit fois pour la seule année 2011-à Ankara. Le maire de son
    village natal, près de Sivas en Anatolie centrale, assure que la
    famille ne cachait pas ses opinions ultranationalistes turques, votant
    régulièrement pour le Mouvement d'action nationaliste (MHP, extrême
    droite turque) et plusieurs journaux affirment qu'il n'y a aucune
    famille kurde sur place. Mais en France, Omer Guney, était très actif
    dans les associations turques clamant sa honte d'un père kurde qui
    aurait renié sa kurdité et épousé une turque.

    Ce profil étrange pour un activiste de la guérilla du PKK nourrit tous
    les soupçons. Qui est-il vraiment ? Et qui sont les commanditaires de
    ce triple assassinat visant manifestement à saboter la négociation
    entamée depuis quelques semaines entre le gouvernement
    islamoconservateur de Receip Tayyip Erdogan et Abdullah Ocalan, leader
    charismatique du PKK emprisonné ? Il s'agit de mettre fin à une salle
    guerre qui, depuis 1984, a fait plus de 45.000 morts. « Le
    gouvernement se doit de donner les éclaircissements sur qui est
    vraiment Guney et s'il ne fait rien, il sera également suspect », a
    déclaré hier au Parlement Gultan Kisanak, co-présidente du BDP, Parti
    de la paix et de la démocratie, la principale force pro-kurde.

    Ces mystères alimentent toutes les suppositions et la presse se
    déchaîne. « Comment croire que Guney tout seul, ait pu tirer dix
    balles sans que les trois femmes résistent », s'interroge le quotidien
    populaire Hurriyet. L'affaire divise même les journalistes du
    quotidien kurde Ozgur Politika. Un éditorialiste se demande si le
    tueur a touché la prime prévue par une directive pour ceux qui
    dénoncent les terroristes ou aident à leur arrestation. D'autres, dans
    le même journal, évoquent plutôt un complot de forces
    ultranationalistes visant aussi à affaiblir Erdogan.

    Libération

    30 janvier 2013

    dimanche 3 février 2013,
    Stéphane ©armenews.com




    From: A. Papazian
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