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Le " Neo-Neg " Ou Le " Negationnisme So Chic " De Radio Mit

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  • Le " Neo-Neg " Ou Le " Negationnisme So Chic " De Radio Mit

    Le Â" Néo-Nég Â" ou le Â" négationnisme so chic Â" de Radio MIT

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=71455
    Publié le : 18-02-2013

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Mis a jour le lundi 18
    février 2013 - 18:07.

    La radio franco-turque MIT, diffusée sur internet a partir de
    Villeurbanne, se veut être Â" La voix de la justice et de la vérité
    face a la désinformation pathologique des autres Â". Un nom aisé a
    retenir (Made in Turkey), un acronyme qui se rappelle au bon souvenir
    de ceux qui ont subi les sévices du vrai MIT de Turquie (Millî
    Ä°stihbarat TeÅ~_kilatı - Â" Organisation du renseignement national Â"), et
    surtout un message que l'on pourrait résumer ainsi : il faut que
    cessent la Â" turcophobie Â" et Â" l'islamophobie Â" qui frappent la
    communauté franco-turque, Â" victime Â" de Â" préjugés Â" a mettre
    certainement 'au crédit' de la diaspora arménienne. Faisant preuve de
    Â" malveillance Â" et de Â" mauvaise foi Â", les Arméniens prétendent en
    effet Â" depuis des décennies Â" qu'un génocide a été perpétré en 1915 a
    l'encontre des sujets arméniens de l'Empire ottoman. Or, selon MIT, si
    génocide il y a, c'est celui Â" horrible Â" de Khodjaly, qui aurait été
    perpétré en février 1992 par l'armée arménienne contre des villageois
    d'Azerbaïdjan. La dialectique négationniste a pour but d'intervertir
    victimes et assassins : les billevesées inventées de toutes pièces par
    Bakou (et ses alliés d'Ankara) au sujet de Khodjaly sont de grossières
    manipulations mais qu'importe. Au jeu malsain de la dénonciation des
    'crimes' arméniens et de la Â" vision unilatérale Â" du génocide
    arménien, la Radio Made In Turkey excelle, tout en prétendant tenir un
    discours citoyen.

    De nombreuses personnalités francaises se laissent piéger et accordent
    des interviews annoncées également sur le site outrancièrement
    négationniste Turquie News.

    Ce mardi 19 février, ce sera au tour de Thierry Mariani, Président du
    groupe France-Azerbaïdjan au Parlement, de répondre aux questions de
    MIT lors de l'émission Politika (21h), consacrée aux Â" évènements et
    au massacre de plus de 600 civils azerbaïdjanais par l'armée
    arménienne Â".

    Par quel tour de passe-passe, la Radio Mit, qui prône la Â" solidarité
    des Turciques Â" contre les Â" mensonges Â" arméniens, est-elle devenue
    la vitrine d'un négationnisme 'respectable' ? La 'légitimité' accordée
    par nos élus a son discours valide de facto une idéologie dangereuse
    dont on remarque les effets sur la jeunesse franco-turque. Pas plus
    tard que ce dimanche 17 février, des appels au meurtre virulents ont
    été postés sur la page Facebook La Turquie doit reconnaître le
    Génocide des Arméniens[1].

    Radio MIT arguera n'être en rien responsable de ce déferlement de
    haine sur internet, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que les
    animateurs de cette radio 'citoyenne' n'incitent pas leurs auditeurs a
    entreprendre un salutaire travail de mémoire. Bien au contraire.

    Photo : Logo MIT

    Pour accompagner cette lecture, il est bon de visionner un reportage
    sous-titré en anglais qui donne la parole aux acteurs présents sur le
    terrain en février 1992 (journalistes, hommes politiques,
    combattants). La vidéo, récemment postée sur YouTube, retrace avec
    précision la prise de Khodjaly par les combattants arméniens et montre
    la responsabilité du Front National d'Azerbaïdjan dans le massacre
    prémédité de la population civile azérie :

    Between hunger and fire: power at the expense of lives (Nagorno Karabagh)

    Le Collectif VAN vous propose un petit parcours guidé au sein du
    'négationnisme so chic' de Radio MIT, que l'on peut qualifier de
    'Néo-Négationnisme' ou 'Néo-Nég' pour faire court, et qui ne se
    distingue du négationnisme classique que par son relooking
    pseudo-citoyen et son regrettable adoubement au niveau politique.

    Les citations sont Â" en italique et entre guillemets Â".

    Radio MIT se fait fort de vous convaincre des assertions qu'elle
    relaye a l'antenne et vous incite a signaler l'ostracisme que vous
    subissez en tant que Franco-Turc ou Franco-Azéri. Le 11 septembre
    2012, elle avait donné l'antenne au jeune Mustafa Dogan, Â" victime de
    turcophobie a l'école Â" : en 2009, collégien a Pont-a-Mousson, le
    jeune garcon s'était senti Â" stigmatisé Â" et Â" humilié Â" par un cours
    d'histoire sur le génocide arménien. Elève en classe de 3e, il avait
    répliqué dans son devoir sur table : Â" il n'y a pas eu de génocide, et
    même s'il a eu lieu, ils [les Arméniens] l'avaient mérité Â". La
    sanction pédagogique - un exposé sur le génocide arménien - a été Â"
    traumatisante Â". Sanction finalement annulée suite a l'intervention
    d'une association 'citoyenne' franco-turque locale. Tout au long de
    l'interview, le 'journaliste' de MIT suggère les réponses au jeune
    Mustafa. Le but visé est clair : le nouveau programme d'histoire
    2012/2013 de l'Education nationale ayant renforcé l'enseignement du
    génocide arménien et lui ayant donné la place que mérite cet événement
    majeur de la Première Guerre mondiale, Radio MIT, sous couvert de
    lutte contre la Â" turcophobie Â", fait pression pour obtenir le retrait
    de ces pages d'histoire dans les manuels d'Histoire.

    La radio se garde bien évidemment de donner la parole aux
    intellectuels turcs qui affrontent avec courage le tabou du génocide
    arménien et elle reste sourde aux discours humanistes qui émergent
    dans la société civile de Turquie. Si MIT proteste contre les Â"
    atteintes a la liberté d'expression Â" en France (a savoir, la loi Â"
    liberticide Â" pénalisant, dans notre République, la négation du
    génocide arménien), elle reste bien muette sur la situation des droits
    de l'homme en Turquie et en Azerbaïdjan où la condition des opposants
    est alarmante.

    Pour légitimer son discours, Radio MIT convoque a son secours des
    politiciens, journalistes, chercheurs, francais et belges, par trop
    conciliants.

    La tâche peut néanmoins se révéler plus ardue que prévu, par exemple
    lorsque la sénatrice Esther Benbassa (Europe Ã~Icologie-Les Verts) -
    pourtant farouchement opposée a la pénalisation de la négation du
    génocide arménien - met brutalement fin a son interview par ces mots :
    Â" Je vous remercie Monsieur, je ne veux pas parler a une radio
    négationniste. Merci, au revoir. Â". Bien que nous n'ayons pas écouté
    toutes les interviews en ligne - loin de la ! - il semblerait que
    cette réaction salutaire reste une exception. Sur le site de MIT, le
    podcast de l'interview de Mme Benbassa ne figure plus sous son nom
    dans la liste des invités. On remarque que c'est aussi le cas pour
    quatre autres personnalités interviewées : peut-être ont-elles
    également refusé d'endosser le mantra 'Néo-Neg' de Radio MIT ?

    Mais ne serait-il pas souhaitable que les invités prennent le temps de
    la réflexion avant de se précipiter au micro d'une radio dont la
    convergence de vue avec le site ouvertement négationniste Turquie News
    s'étale sur le web ? Est-il sain pour notre société d'ignorer que des
    discours fustigeant les Â" mensonges Â" arméniens se trouvent légitimés
    par des représentants politiques ? Est-il acceptable qu'une radio -
    qui de facto alimente une animosité a l'égard de la diaspora
    arménienne et distille 'l'idéal' négationniste parmi la jeunesse
    franco-turque et franco-azérie - soit honorée de la présence a
    l'antenne d'hommes politiques, tous bords confondus ?

    Hormis les interventions des politiques, l'interview du 22 janvier
    2013 de Mirvari Fataliyeva, Présidente de la Maison de l'Azerbaïdjan a
    Paris, a retenu toute notre attention. Son association a été réactivée
    fort opportunément en septembre 2012 : le Président azéri Ilham Aliyev
    - créant une vague de protestation mondiale - venait de gracier et de
    recevoir en héros a Bakou, Ramil Safarov, qui avait décapité dans son
    sommeil un collègue arménien de l'OTAN lors d'un stage en Hongrie.

    De l'interview de Melle Fataliyeva, on retiendra surtout la volonté
    turco-azérie de contrer, en France, les Â" mensonges Â" de la diaspora
    arménienne: Â" Les Arméniens appliquent la politique dite de la victime
    dans le monde entier alors que c'est nous qui avons subi les
    conséquences de différents massacres Â".

    Le faux Â" génocide de Khodjaly Â" y est qualifié d' Â" horreur sans nom
    Â" par l'animateur qui, rappelons-le, réfute l'existence du génocide
    arménien de 1915. Khodjaly est, depuis quelques années,
    'instrumentalisé' pour masquer les pogroms commis par l'Azerbaïdjan
    contre les Arméniens de Soumgaït, Kirovabad, Bakou et Maragha ainsi
    que l'emprisonnement du journaliste azéri Eynulla Fatullayev, qui
    avait osé dire la vérité sur Khodjaly.

    Mirvari Fataliyeva appelle clairement a Â" la Solidarité entre
    Turciques Â", a savoir Â" la synergie et l'entraide entre les
    organisations turques et turciques (azerbaïdjanaises,
    chypriotes-turques, turques d'Asie centrale) d'Europe occidentale Â".

    Ce qui se dessine ressemble a s'y méprendre a un nouveau Panturquisme
    ou Pantouranisme, estampillé XXIe siècle et adapté a la sauce
    européenne, mais toujours dirigé contre l'entité minoritaire
    dérangeante : ces fameux Arméniens coupables de tous les maux, et
    prétendument Â" majoritaires Â" en France.

    Ils faisaient déja obstacle au rêve d'une Grande Turquie en restant
    accrochés (pauvres fous !) a leurs territoires millénaires et on les
    retrouve désormais dans tous les pays où la politique génocidaire de
    Talaat Pacha, le 'Hitler' turc, les a dispersés il y a près d'un
    siècle.

    La Â" stratégie Â" annoncée laisse supposer que les pétrodollars azéris,
    couplés a la force de frappe de l'Etat turc, vont être employés a
    soutenir énergiquement des événements Â" culturels Â", qui seront en
    réalité destinés a imposer insidieusement dans l'espace citoyen de la
    République francaise, le double-négationnisme de la Turquie et de
    l'Azerbaïdjan. Tout est fait pour inverser l'Histoire, présenter
    l'Arménie et les Arméniens comme des agresseurs, et faire des Turcs et
    des Azéris les victimes réelles de guerres et de massacres pluriels.

    Bien qu'elle ne s'en vante pas, la France - au plus haut niveau de
    l'Etat - aide cette dangereuse désinformation : c'est au cours du
    Conseil des ministres du 25 juillet 2012, que Laurent Fabius a
    présenté un projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre
    le Gouvernement de la République francaise et le Gouvernement de la
    République d'Azerbaïdjan, relatif a la création et aux conditions
    d'activités des centres Â" culturels Â" azéris en France. Notons que la
    loi proposée par notre ministre des Affaires étrangères faisait suite
    a la venue a Paris, le 5 juillet, de son homologue turc Ahmet
    Davutoglu. Nous avions déja a l'époque alerté M. Fabius sur l'éthique
    problématique des partenariats Â" culturels Â" signés avec la Turquie.

    Une politique de compromission économico-politico-culturelle fait son
    lit : a travers divers médias, instituts, centres culturels, et
    think-tanks créés ou relayés en France - et sous couvert de Â" dialogue
    Â" et de Â" défense des valeurs humanistes universelles Â" - Ankara met
    en place une stratégie raciste et négationniste 'de bon aloi' -
    relayée efficacement par Bakou - afin de contrer le centenaire du
    génocide arménien en 2015 en France et dans le monde.

    Deux éléments-clés inscrivent le génocide de 1915 dans la durée : son
    impunité - qui encourage tous les passages a l'acte - et sa négation
    au plus haut niveau de l'Etat héritier du crime. L'historiographie
    officielle toujours en vigueur, en Turquie comme chez son allié
    l'Azerbaïdjan, est symptomatique de la permanence d'une longue
    tradition de massacres des minorités non turques en Anatolie et au
    Caucase.

    Le génocide arménien n'appartient pas au passé : en témoignent les
    assassinats de vieilles Arméniennes, égorgées ces derniers mois a
    Istanbul, ainsi que l'appel du dictateur azéri (Â" Nos principaux
    ennemis sont les Arméniens du monde entier Â") mis en ligne le 28
    février 2012, ou encore la terrible manifestation raciste qui s'est
    tenue a Istanbul le dimanche 26 février 2012, sponsorisée par le
    ministre de l'Intérieur turc en souvenir du pseudo Â" génocide de
    Khodjalou Â", avec des slogans reflétant une haine inquiétante : Â"
    L'Arménie doit disparaître Â", Â" Dent pour dent, sang pour sang, la
    vengeance, la vengeance Â", Â" Les loups gris sont ici, où sont les
    Hrant ? Â"2, Â" Vous êtes tous des Arméniens, vous êtes tous des bâtards
    Â", sans oublier l'exécution le 24 avril 2011 de Sevag Balikci, jeune
    soldat arménien servant dans l'armée turque, tué par un appelé de son
    régiment le jour de la commémoration du génocide arménien.

    L'idéologie du génocide de 1915 dépasse les frontières et vise toutes
    les minorités non turques, comme le laisse supposer l'assassinat de
    trois militantes kurdes en plein Paris.

    Le passage a l'acte est systématiquement précédé d'une autre arme :
    celle des mots, qui se répercutent a l'envi via le web et les médias.

    La phrase d'Elie Wiesel est plus que jamais d'actualité : Â" Le
    négationnisme, c'est le double-meurtre Â".

    Un nouveau discours raciste et négationniste s'avance, en France, en
    se parant pernicieusement des vertus de la citoyenneté. Sommes-nous
    les seuls a trouver cela effrayant ?

    Collectif VAN
    [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]
    BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France
    Boîte vocale : +33 (0)1 77 62 70 77
    Email: [email protected]
    http://www.collectifvan.org

    1] La Turquie doit reconnaître le Génocide des Arméniens
    Harun Kursun : Et encore c'est peu pour vous, attendez vous a un
    nouveau qui détruira définitivement votre pays
    Emiirdaglii Yaso : Il oron du vous tué aussi vos arrière grand mère et
    père soysuz kopekler [Nota CVAN : soysuz kopekler = chiens bâtards].

    2] En référence au charismatique journaliste arménien Hrant Dink,
    abattu de trois balles dans la tête le 19 janvier 2007 a Istanbul.

    Lors de ses obsèques une foule de 100 000 personnes avait scandé : Â"
    Nous sommes tous Hrant Dink Â", Â" Nous sommes tous Arméniens Â".

    ***

    Voici les extraits d'une transcription non officielle de l'émission
    Politika du 22/01/13 de la Radio Made in Turkey (domiciliée en région
    lyonnaise), faite Â" a la volée Â" par le Collectif VAN. Nous vous
    invitons a écouter le podcast de l'émission pour prendre connaissance
    de l'exacte teneur des propos qui y ont été tenus.

    Pour accompagner cette lecture, il est bon de visionner un reportage
    sous-titré en anglais qui donne la parole aux acteurs présents sur le
    terrain en février 1992 (journalistes, hommes politiques,
    combattants). La vidéo, récemment postée sur YouTube, retrace avec
    précision la prise de Khodjaly par les combattants arméniens et montre
    la responsabilité du Front National d'Azerbaïdjan dans le massacre
    prémédité de la population civile azérie.

    Between hunger and fire: power at the expense of lives (Nagorno Karabagh)

    D'autres vidéos sont disponibles sur :
    Genocide1990Baku

    R E T R A N S C R I P T I O N

    Mardi 22 janvier 2013 : Emission Politika de la Radio Made in Turkey
    [Villeurbanne]

    Invitée : Mirvari Fataliyeva, Présidente de la Maison de l'Azerbaïdjan

    MIT : Â" Cette émission est consacrée a la synergie, a la solidarité
    entre Turcs et Turciques. Vous êtes citoyenne azerbaïdjanaise. Les
    Azerbaïdjanais brillent en France par leur dynamisme exemplaire. Nous
    parlerons de vous, de la Maison de l'Azerbaïdjan a Paris que vous
    présidez, des relations entre les associations franco-turques et
    franco-azerbaïdjanaises. Nous tâcherons aussi de parler du conflit du
    Haut-Karabagh sous invasion arménienne depuis 23 ans et de l'horreur
    vécue a Khodjaly, une horreur sans nom, effroyable, et des différentes
    commémorations que vous organisez a votre honneur.

    Vous êtes née a Koubadli (pour nos auditeurs, c'est une région
    d'Azerbaïdjan adjacente au Karabagh qui est sous occupation arménienne
    depuis 1990). Mais depuis 10 ans maintenant vous vivez en France et
    êtes citoyenne de la République francaise.

    En 2002, vous venez en France pour faire des études supérieures. Vous
    êtes solidement diplômée et vous décrochez une Maîtrise en traduction
    a l'Université de Bakou. Puis en France, vous décrochez une maîtrise
    de francais langue étrangère et un master en Etudes européennes et
    Relations internationales, deux brillants diplômes que vous obtenez a
    Paris, rappelons-le. Comment est né votre amour de la France ?

    Qu'est-ce que vous aimez le plus en France et chez les citoyens
    francais ? Â"

    Mirvari Fataliyeva : Â" D'aussi longtemps que je me souvienne, nous
    lisions déja les grands auteurs francais comme Victor Hugo, Honoré de
    Balzac, Stendhal, Sartre. Cet amour pour la France vient de la, sous
    l'impulsion de mon père qui est un amoureux de la France. Il lisait
    toujours la littérature et l'histoire francaises en russe ou en
    azerbaïdjanais. Â"

    MIT : Â" Est-ce qu'en Azerbaïdjan, il y a un rayonnement culturel
    francais comme c'est le cas par exemple en France ou dans d'autres
    pays, la Bulgarie, la Roumanie, on retrouve aussi cette sympathie
    naturelle vers la France et le peuple francais ? Â"

    Mirvari Fataliyeva : Â" Exactement, c'est le cas en Azerbaïdjan. Ce qui
    m'a le plus impressionnée et attirée en France, restent l'ouverture
    d'esprit et la soif de culture vis-a-vis de notre peuple. La France
    demeure le Pays des droits de l'homme et un formidable carrefour de
    culture et d'histoire en Europe. De plus nous sommes attachés a la
    France qui a été le premier pays a reconnaître l'indépendance de
    l'Azerbaïdjan en 1992. Â"

    MIT : Â" Vous avez parlé aussi de la France comme le pays des Droits de
    l'Homme. Malheureusement, parfois la France est égratignée par des
    activités communautaristes et nous sommes heureux et fiers en tant que
    Franco-Turcs et Franco-Azéris de défendre les valeurs fondamentales
    qui fondent la République francaise comme notamment la liberté et la
    liberté d'expression. Vous êtes une jeune femme très dynamique. Entre
    2004 et 2008, vous avez dirigé l'AFAJ : Association
    Franco-Azerbaïdjanaise de la Jeunesse. Actuellement vous présidez
    depuis 4 mois la Maison de l'Azerbaïdjan a Paris. Â"

    Mirvari Fataliyeva : Â" Quand nous avons créé l'AFAJ en 2003, il n'y
    avait aucune association azerbaïdjanaise a Paris et nous n'étions que
    peu nombreux. Il existait une vraie volonté, avec peu de moyens : je
    rappelle que nous étions tous étudiants a l'époque. Nous avons réalisé
    beaucoup de projets culturels. Même si les Franco-Turcs ne possèdent
    pas de Maison de la Turquie, ils ont par contre beaucoup
    d'associations actives, très dynamiques avec lesquelles nous
    collaborons. La Maison de l'Azerbaïdjan, créée en février 1992, est
    l'une des 1ères associations azéries qui a vu le jour en France. Nous
    avons repris l'activité de cette association en septembre dernier,
    donc depuis 4 mois. Ensemble avec nos amis francais, nous avons
    réorganisé cette association dans le but de développer et de renforcer
    les liens d'amitié et de partager entre la communauté francaise et
    azerbaïdjanaise, ceci par le biais d'échanges culturels et
    scientifiques.

    Notre objectif est de promouvoir la culture azerbaïdjanaise, de faire
    connaître la richesse du patrimoine historique par tous les moyens de
    communication, par tous types de manifestations, en impliquant tous
    les Azerbaïdjanais de France (concerts, expositions, cours de langues,
    cuisine, rencontres sportives).

    L'une de nos principales missions est aussi de réunir tous les
    Azerbaïdjanais de France autour de cette maison en installant des
    représentants locaux dans les grandes villes comme Lyon, Nantes, Nice,
    pour mieux relayer les informations. Je ne parle pas de Strasbourg
    puisque la communauté azerbaïdjanaise strasbourgeoise est déja très
    active. Â"

    MIT : Â" La Maison de l'Azerbaïdjan a le statut d'association, c'est
    bien ca ? Elle est donc active dans le domaine culturel et sportif.

    J'avais lu qu'un jumelage est prévu pour mai 2013 entre Naftalan et la
    ville de L'Aigle qui est dans l'Orne et dont la sénatrice est Nathalie
    Goulet, nous l'avons interviewée Â".

    Mirvari Fataliyeva : Â" En tant que Maison de l'Azerbaïdjan, la
    promotion de la culture de notre pays est essentielle. L'Azerbaïdjan
    est un pays mal connu en France et cette méconnaissance génère trop de
    préjugés négatifs a notre égard. Dès lors, nous sommes heureux et
    fiers de toutes les activités qui visent une meilleure connaissance de
    l'Azerbaïdjan, de la Turquie et des Turciques. La culture est un moyen
    exceptionnel d'enrayer les préjugés et de renouer le dialogue. Les
    autorités d'Azerbaïdjan ont entrepris des projets pour créer des liens
    officiels entre nos deux pays, comme des jumelages. Mais la, a mon
    niveau associatif, je n'en sais pas plus. L'ambassade d'Azerbaïdjan
    serait plus a même de vous répondre. De notre côté, nous soutenons
    vivement toute action qui ambitionne le dialogue, la connaissance
    mutuelle, et la paix. Â"

    MIT: Â" Et cela vous honore Madame. Â"

    [Nota CVAN : la suite de l'interview démontrera ce que signifient pour
    Melle Fataliyeva Â" le dialogue, la connaissance mutuelle, et la paix
    Â".]

    MIT : Â" Les relations entre l'Azerbaïdjan et la France s'intensifient
    de jour en jour avec des accords économiques et culturels qui
    foisonnent avec notamment avec les communes francaises suivantes :
    Reims, Châlons en Champagne, Niort, Cognac. Cette stratégie qui vise a
    mieux faire connaître la culture azerbaïdjanaise est une excellente
    stratégie. Est-ce que le but de tout ce dynamisme, c'est pas aussi
    d'enrayer les préjugés dont les Turciques souffrent en France puisque
    tout a l'heure vous nous avez parlé de préjugés concernant les
    Turciques, est-ce qu'a travers la promotion de la culture, on ne met
    pas un coup d'arrêt a cette méconnaissance ? Â"

    [Nota CVAN : Carton rouge pour l'animateur. Il n'a pas dÃ" suivre les
    questions dans l'ordre car la réponse de Mirvari Fataliyeva -
    ci-dessous - ne correspond pas a la question posée].

    Mirvari Fataliyeva : Â" Puisque vous avez parlé de relations
    économiques et culturelles, l'Azerbaïdjan est le pays de la zone
    Caucase avec lequel la France a le plus développé ses relations
    économiques. Les échanges commerciaux entre les deux pays approchent
    les 2 milliards de dollars par an, les entreprises francaises
    souhaitent amplifier leurs échanges et accompagner la diversification
    de l'économie azerbaïdjanaise qui jouit d'un dynamisme remarquable et
    dispose d'importantes ressources financières pour ces investissements
    Â".

    [Nota CVAN : s'en suit tout un laïus Â" promotionnel Â", récité avec
    application, démontrant a quel point la France investit en
    Azerbaïdjan.]

    Elle poursuit : Â" L'Azerbaïdjan a des grandes ambitions dans ces plans
    de développement sans parler des besoins de reconstruction que l'on
    peut prévoir après la libération de nos territoires occupés par
    l'Arménie soit près de 1/5e de notre territoire national. Le constat
    de ces évolutions encourageant permet d'imaginer l'avenir de
    l'Azerbaïdjan avec un grand optimisme et un développement de plus en
    plus poussé des relations économiques bilatérales en espérant que ces
    liens favorisent l'intégration de la culture turque-azerbaïdjanaise en
    France. Â"

    MIT : Â" Venons-en a la population azerbaïdjanaise de France Â".

    Mirvari Fataliyeva : Â" Le nombre de la population azerbaïdjanaise
    s'élève a peu près en France entre 4 a 6000 individus. Certes, nous ne
    sommes pas nombreux en France, mais c'est notre dynamisme, notre
    volonté d'agir, qui comptent. Il n'y a pas beaucoup d'associations
    azerbaïdjanaises comparées aux associations arméniennes ou turques.

    Nous essayons de les rassembler autour de nous pour mieux les
    structurer. Â"

    MIT : Â" Le 20 janvier, vous avez commémoré dignement les mémoires des
    victimes massacrées par l'Armée soviétique a Bakou en 1990, soit un an
    avant la proclamation de l'indépendance de l'Azerbaïdjan en aoÃ"t 1991.

    Bien évidemment, nous nous joignons a vous, nous partageons votre
    douleur, d'ailleurs, des Franco-Turcs étaient présents a vos côtés. Â"

    [Nota CVAN : a partir d'ici, nous ne pouvons surligner en gras tout ce
    qui est Â" énorme Â" en matière de désinformation car tout serait a
    surligner. Seules certaines phrases sont donc mises en bold].

    Mirvari Fataliyeva : Â" En 2012, il y a eu 2 grandes mobilisations de
    populations azerbaïdjanaises en France, une au mois de septembre,
    contre les manifestations des Arméniens devant nos ambassades dans
    plusieurs pays. Nous avons perdu nos territoires, nous déplorons 30
    000 morts dans cette guerre, nous avons subi le massacre de Khodjaly,
    que nous allons parler sÃ"rement, mais ce sont eux qui manifestent
    contre nous, pour couronner le tout, ce sont eux qui manifestent
    contre nous. Â"

    [Nota CVAN : elle s'apercoit qu'elle a déja lu ce passage et paraît
    désarconnée un court instant].

    Elle se reprend : Â" C'est un vrai monde a l'envers, devant cette
    hypocrisie, nous avons décidé de manifester devant l'Ambassade de
    l'Arménie pour faire entendre nos voix. C'était en septembre dernier.

    L'autre grande mobilisation qui a eu lieu courant le mois de novembre
    dernier contre la visite officielle du président Serge Sarkissian.

    Sarkissian, c'est l'assassin du peuple azerbaïdjanais, c'est lui-même
    qui a été instigateur du massacre du 26 février 1992 sur la population
    civile azérie de la ville de Khodjaly. Â"

    [Nota CVAN : de mémoire, il nous semble qu'a l'époque du président
    arménien Robert Kotcharian, c'était ce dernier qui était désigné comme
    assassin du peuple azéri... Les présidents arméniens changent mais pas
    la présidence de l'Azerbaïdjan (aux mains du clan Aliyev), ni les
    discours diffusés par les représentants officiels ou officieux de
    Bakou].

    Elle conclut : Â" Plus de 700 personnes, nos amis francais, nos frères
    turcs et beaucoup d'Azerbaïdjanais de toute l'Europe ont participé a
    cette mobilisation. Â"

    MIT : Â" Qui a été un vrai succès, je vous félicite. Vous avez évoqué
    le Haut-Karabagh et Khodjaly. D'autant plus que cette souffrance, vous
    la vivez au quotidien puisque les territoires azerbaïdjanais, 1/5 du
    territoire total, c'est quand même énorme, est sous occupation
    arménienne. Il y a eu cette horreur sans nom qui a été vécue a
    Khodjaly, donc qui a été rayé tout simplement de la carte en une nuit,
    une horreur sans nom, terrible. Vous êtes née a Koubadli, qui est une
    région adjacente au Haut-Karabagh, en zone occupée. Vous faites partie
    du million de réfugiés azerbaïdjanais. Vous avez été témoin de cette
    guerre terrible déclarée par l'Arménie, que pouvez-vous nous en dire ?

    Â"

    Mirvari Fataliyeva : Â" Vous savez toute mon enfance est entachée par
    cette guerre. Aujourd'hui je peux vous parler librement en tant que
    témoin de ce terrible conflit. Quand l'Arménie nous a déclaré la
    guerre, j'avais 8/9 ans, je n'étais encore qu'une petite fille
    innocente, pleine de rêves, comme les autres petites filles du monde,
    mais hélas cette innocence, ces rêves ont été brisés par cette guerre,
    une enfance gâchée, bouleversée par ce conflit. J'ai vu des gens
    mourir devant mes propres yeux. J'ai perdu mes proches, mes voisins,
    mes amis, et beaucoup de compatriotes. Je me rappellerai toujours le
    jour où nous avons quitté notre ville sous les bombardements de
    l'armée arménienne. Une image effroyable que je n'arrive toujours pas
    a oublier. Suite a cette occupation arménienne, 1 million
    d'Azerbaïdjanais ont été obligés de quitter leur terre natale, je
    tiens a rappeler que cette invasion a engendré 30 000 morts. Il faut
    aussi dire que la République autonome du Nakhitchevan qui appartient a
    l'Azerbaïdjan est sous le blocus de l'Arménie. Les territoires qui
    lient le Nakhitchevan et l'Azerbaïdjan sont occupés. Â"

    [Nota CVAN : Cette jeune femme montre sa méconnaissance la plus
    élémentaire de la Transcaucasie. Les territoires qui séparent le
    Nakhitchevan de l'Azerbaïdjan ne sont pas Â" occupés Â" par l'Arménie:
    ils font partie de la République arménienne actuelle comme c'était
    déja le cas a l'époque soviétique. Le Nakhitchevan est un îlot séparé
    physiquement de l'Azerbaïdjan auquel il a été rattaché de manière
    arbitraire par Staline alors qu'il est situé entre la Turquie et
    l'Arménie. Ce n'est donc pas un blocus, c'est de la géographie. Il
    suffit de regarder une carte.

    Il est évident qu'au vu de la dégradation des relations
    arméno-azéries, Erevan ne laisse sans doute pas transiter sur son
    territoire des marchandises destinées au Nakhitchevan. Par contre, la
    Turquie et l'Azerbaïdjan étouffent réellement l'Arménie et le
    Haut-Karabagh - deux territoires déja naturellement enclavés - dans un
    double blocus révélateur de leur animosité a l'encontre des Arméniens.

    On s'interroge : si le but de Mirvari Fataliyeva est de noircir le
    tableau, jusqu'où est-elle prête a aller ? Cette accusation spécieuse
    - ainsi que l'ensemble de sa description du conflit du Haut-Karabagh
    qui fait abstraction de tout le contexte géo-politique (les nombreux
    pogroms anti-arméniens, le refus de l'indépendance votée
    démocratiquement par la population du Haut-Karabagh via un Referendum,
    les bombardements incessants de la capitale arménienne du
    Haut-Karabagh, etc.) - nous interpelle.

    Mirvari Fataliyeva, en accumulant les Â" éléments de langage Â" semblant
    émaner des fascicules de propagande de la dynastie Aliyev, risque de
    jeter le doute sur son propre témoignage de réfugiée. Les populations
    civiles souffrent en temps de guerre, personne ne songe a le nier,
    inutile d'ajouter des arguments mensongers.

    Dans la dernière phrase Â" Les territoires qui lient le Nakhitchevan a
    l'Azerbaïdjan sont occupés Â", Mirvari Fataliyeva fait donc référence a
    l'Arménie. Cette phrase relève soit d'une ignorance étonnante, soit
    d'une rhétorique où plane la volonté - régulièrement affichée par
    l'Azerbaïdjan et son président Ilham Aliyev, ainsi que par certains
    partis turcs - d'envahir l'Arménie et de la nettoyer de sa population
    en Â" finissant le travail Â". C'est également le sens des commentaires
    postés ce dimanche 17 février 2013 sur Facebook].

    Mirvari Fataliyeva poursuit sa Â" démonstration Â" : Â" Le massacre de
    Khodjaly. Alors, le massacre de Khodjaly est l'une des pages les plus
    sombres et les plus sanglantes de notre Histoire ainsi que l'Histoire
    de toute l'Humanité je dirai. Ce génocide impitoyable et cruel compte
    parmi les exécutions de masse les plus atroces. Â"

    [Nota CVAN : le site Xocali démonte en plusieurs langues les
    assertions turco-azéries. Une vidéo récemment postée sur YouTube,
    retrace avec précision la prise de Khodjaly par les combattants
    arméniens et montre la responsabilité du Front National d'Azerbaïdjan
    dans le massacre prémédité de la population civile azérie. Nous vous
    invitons a visionner ce documentaire (sous-titres en anglais)].

    Mirvari Fataliyeva : Â" On compte 613 personnes sauvagement
    assassinées, parmi lesquelles des femmes, des enfants, sans armes, des
    gens civils, des personnes âgées, le pire c'est qu'on ignore le sort
    de 150, 1000, 275 ( ? - chiffre incompréhensible) pris en otage. A la
    suite de ce massacre, la ville de Khodjaly a été complètement rasée de
    la carte en une nuit. C'est vraiment terrible de penser a cette
    période de mon enfance que je me rappelle vraiment très, très bien.

    Malheureusement, depuis longtemps, les Arméniens appliquent la
    politique dite de la victime dans le monde entier alors que c'est nous
    qui avons subi les conséquences de différents massacres.

    Nous devons unir toutes nos forces pour changer l'opinion publique
    dans le monde entier en particulier en France. Le peuple francais doit
    découvrir enfin le vrai visage de la diaspora arménienne qui n'arrête
    pas de diffuser des fausses informations sur ce conflit et influence
    négativement le gouvernement arménien, ce qui ne permet pas la
    résolution du conflit.

    Nous sommes peu nombreux dans ce pays et ainsi faire entendre notre
    voix sur la question du Haut-Karabagh et le génocide de Khodjaly dans
    un pays où la communauté arménienne est majoritaire, reste vraiment
    très, très difficile. La désinformation règne en Europe, notamment en
    France, malheureusement le terrain était vide jusqu'alors, les
    Arméniens pouvaient dire ce qu'ils voulaient sans qu'il n'y ait aucune
    opposition active. Â"

    MIT : Â" Il n'y avait aucune contradiction et donc effectivement ils
    faisaient valoir leur point de vue unique, unilatéral. D'ailleurs,
    c'est troublant, c'est vous qui êtes victimes, une atrocité sans nom a
    Khodjaly, et c'est eux qui viennent manifester. Effectivement, on ne
    sait plus quoi penser, il est impérieux que cette terrible injustice
    cesse au plus vite et que l'Azerbaïdjan récupère ses terres. Comment
    récupérer les territoires occupés par l'Arménie ? Pourtant, il y a
    déja eu quatre résolutions de l'ONU, du Conseil de l'Europe, du
    Parlement européen, et face a ca, il y a le Groupe de Minsk qui ne
    bouge pas d'un iota. Alors, la, on ne comprend pas. A quoi sert le
    Groupe de Minsk ? Est-ce que vous en tant qu'Azerbaïdjanais vous
    comprenez, parce que moi je ne sais pas?Â"

    Mirvari Fataliyeva : Â" Le conflit comme vous dites n'est toujours pas
    résolu même si des médiateurs internationaux se penchent sur ce
    problème épineux depuis des années. On ne parle pas beaucoup de cette
    occupation qui dure plus de vingt ans. 20% des territoires
    azerbaïdjanais sont occupés en dépit comme vous dites de quatre
    résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de la résolution
    du Conseil de l'Europe, du Groupe de Minsk et d'autres instances
    européennes qui demandent le retrait immédiat de la force armée
    arménienne.

    A la fin de l'année dernière, les présidents de la république
    francaise, des Etats-Unis et de la Fédération de Russie, pays exercant
    la co-présidence du Groupe de Minsk se sont réunis pour faire encore
    appel a l'Arménie et a l'Azerbaïdjan pour trouver une résolution
    pacifique au conflit du Haut-Karabagh. Mais il y a une énorme
    différence entre ce qui est dit, ce qui est écrit et ce qui est fait.

    Sur le terrain rien ne change, la situation est toujours la même. Les
    violations du cessez-le-feu sont quotidiennes avec pour conséquence
    bien entendu des morts et des blessés. Aujourd'hui ce n'est pas
    difficile de comprendre que l'Arménie ne souhaite pas répondre aux
    appels faits par les différentes instances citées, je crois que cette
    situation arrange le gouvernement actuel arménien, d'ailleurs c'est
    leur clé pour leur maintien au pouvoir. Dans tous les cas, nous
    espérons une résolution pacifique au conflit, mais il faut que les
    négociations s'intensifient, nous avons le droit de notre côté. Tôt ou
    tard, nous voulons libérer les territoires de nos ancêtres. J'en suis
    certaine. Â"

    [Nota CVAN : l'archéologie montre que le Haut-Karabakh et le
    Nakhitchevan sont depuis des millénaires les terres ancestrales des
    Arméniens, les populations turcophones étant arrivées d'Asie centrale
    bien après. Sans doute, est-ce pour cela que le pouvoir en place a
    Bakou s'efforce d'effacer toute trace d'une présence arménienne, en
    détruisant méthodiquement des joyeux de l'Art médiéval arménien, dont
    la nécropole de Djoulfa (Jugha) avec ses milliers de khatchkars,
    pierre-croix sculptées].

    MIT : Â" Bien évidemment, bien évidemment. On vous le souhaite en tous
    cas. Effectivement, votre témoignage en tant qu'enfant ayant été
    témoin de cette guerre atroce nous a tous émus. Il y a quand même des
    évolutions positives dans d'autres domaines qui convergent aussi vers
    des solutions pour contrer la désinformation.

    Parmi ces solutions, il y a la solidarité naturelle et logique qui
    s'est spontanément instaurée entre les associations turques et
    azerbaïdjanaises de France, nous l'avons constatée, nous l'avons
    appréciée lors de différentes commémorations, manifestations, je
    pensais a Janvier Noir dont vous avez parlé tout a l'heure, et aussi
    aux manifestations que vous avez faites lors du déplacement du
    président arménien, et puis réciproquement en janvier 2012, nous
    étions vraiment heureux et fiers de voir des drapeaux azerbaïdjanais
    flotter sur la manifestation contre le projet de loi de Valérie Boyer.

    Donc, ces gestes de solidarité, votre participation, nous a mis du
    baume au cÅ"ur. Je tiens a vous en remercier en tant que radio
    franco-turque. Et vous-même, êtes-vous satisfaite de cette entraide ?

    Quelle est votre opinion ?Â"

    Mirvari Fataliyeva : Â" Bien évidemment, je suis très satisfaite. Comme
    je vous l'ai déja dit, cela ne fait pas très longtemps que nous avons
    repris l'activité associative. Et nous sommes en train de travailler
    sur des projets qui peuvent être intéressants de développer avec des
    associations turques de France. Les Turcs sont présents depuis
    longtemps dans ce pays et ont beaucoup d'expérience dans le domaine
    associatif. Nous avons donc beaucoup a apprendre de cette riche
    expérience. Bien entendu nous sommes ravis de cette entraide et la
    solidarité entre ces deux peuples frères ; l'an dernier, nous avons
    soutenu cette manifestation, non seulement parce que nous sommes des
    peuples frères mais parce que c'était une proposition de loi
    complètement insensée dans un pays des droits de l'homme. Nous devons
    tisser des liens forts je pense et améliorer cette synergie turque
    pour une plus grande efficacité. Vous pouvez compter bien évidemment
    sur notre solidarité a tout moment. Â"

    MIT : Â" Avez-vous des projets pour renforcer la solidarité entre Turciques ? Â"

    Mirvari Fataliyeva : Â" Oui, nous avons beaucoup de projets que je ne
    souhaite pas dévoiler aujourd'hui car ils sont en cours. Les
    associations franco-turques contactées sont très réceptives et souvent
    très heureuses de travailler avec nous. Nos intérêts convergent. Nous
    souffrons tous des mêmes problèmes. Dès lors, nous faisons le maximum
    pour faire la solidarité entre Turciques. Â"

    MIT : Â" Excellent. Aux Etats-Unis, il y a un exemple qui marche, les
    Turciques d'Amérique se sont regroupés sous la même bannière pour
    défendre leurs intérêts: il s'agit du Pax Turcica Institute, qui est
    composée de Turcs, d'Azerbaïdjanais, de Chypriotes turcs et aussi de
    Turciques d'Asie centrale. Est-ce que la véritable solution pour
    combattre la turcophobie dont nous souffrons tous, la véritable
    solution n'est pas de créer en Europe occidentale une organisation
    similaire a Pax Turcica ? Â"

    Mirvari Fataliyeva : Â" Effectivement, c'est une très bonne initiative,
    la mobilisation des forces pour défendre nos intérêts peut-être l'une
    des meilleures solutions, mais aujourd'hui je crois qu'il y a beaucoup
    de choses a faire avant d'aboutir a une telle structure aussi
    professionnelle et aussi efficace. A long terme, il me paraît évident
    que nous devons tous nous orienter pour créer une structure similaire
    capable de nous défendre. L'Union fait la force et une structure comme
    Pax Turcica symbolise parfaitement ce proverbe Â".

    MIT : Â" En tous cas, on connaît la direction, on connaît où il faut
    aller. Il y a un autre aspect sur cette synergie, c'est le volet
    géorgien : avez-vous des relations avec les associations géorgiennes ?

    La Géorgie a de bons rapports avec la Turquie et l'Azerbaïdjan et a
    l'inverse ses liens avec l'Arménie sont assez mauvais. Peut-être que
    les Géorgiens qui souffrent également de la même injustice que les
    Turcs et les Azéris pourraient se joindre a la solidarité turco-azérie
    ? Â"

    [Nota CVAN : Allons bon, après les Turcs et les Azéris qui
    souffriraient d'une injustice (provoquée par les Arméniens ? Un
    génocide par exemple ?), voici donc les Géorgiens invités a se
    plaindre des mêmes méfaits.]

    Mirvari Fataliyeva : Â" Avec la Géorgie, c'est vrai que nous avons de
    très bonnes relations culturelles, économiques, scientifiques. Dans le
    cadre de l'AFAJ, l'année dernière, nous avons réalisé des projets
    communs avec les associations géorgiennes. Pour le moment, dans le
    cadre de la Maison de l'Azerbaïdjan, nous n'avons pas de relations.

    Nous comptons très prochainement les rencontrer pour pouvoir défendre
    nos causes communes Â".

    MIT : Â" Excellent. En tant qu'acteur associatif franco-turc, je vous
    réitère toute notre solidarité, c'est pas MA solidarité, mais toute
    NOTRE solidarité parce que je pense parler au nom de tous ceux qui se
    reconnaissent dans ce que je dis et dans la ligne politique officielle
    de notre radio qui promeut l'amitié franco-turque et la solidarité
    entre Turciques pour combattre notamment la mauvaise foi et la
    malveillance. Je vous réitère toute notre solidarité. N'hésitez pas a
    faire appel a notre radio pour la promotion de vos activités. Si
    celle-ci peut servir de catalyseur ou de courroie afin de consolider
    ou de renforcer des liens, nous le ferons avec beaucoup de plaisir et
    surtout beaucoup de fierté. Â"

    Lire aussi :
    Esther Benbassa contre les "propos négationnistes"

    Sur le site de MIT, le podcast de l'interview de la parlementaire ne
    figure plus sous son nom dans la liste des invités. Bizarre, vous avez
    dit bizarre ? On pouvait au moins l'écouter sur le site du Collectif
    VAN mais la vidéo ayant été également très récemment retirée de
    YouTube, nous ne pouvons désormais que vous proposer la transcription
    des échanges. C'est déja très 'parlant'.

    Liste des Invités de la Radio MIT

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    lives (Nagorno Karabagh)

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    www.xocali.net

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