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L'ancien président Robert Kotcharian ne ménage pas le gouvernement a

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    ARMENIE
    L'ancien président Robert Kotcharian ne ménage pas le gouvernement arménien


    L'ancien président arménien Robert Kotcharian est sorti de son silence
    le 30 décembre pour brosser un portrait plutôt sombre de la situation
    politique de l'Arménie, et n'a pas épargné ses critiques au premier
    ministre Tigran Sarkissian.

    Dans sa première intervention en public depuis près d'un an, qui
    relançait les spéculations sur un éventuel retour politique, R.
    Kotcharian a à nouveau accusé le gouvernement de brader l'économie
    nationale. Il avait fait les mêmes reproches de mauvaise gouvernance à
    l'équipe de son dauphin et successeur, l'actuel président Serge
    Sarkissian en 2012, lors de déclarations publiques qui avaient laissé
    penser qu'il pourrait se porter candidat à la présidence lors du
    scrutin de février 2013, avec l'appui du Parti Arménie prospère (BHK).

    Mais ce dernier, après avoir laissé prise prises aux rumeurs sur une
    alliance avec R. Kotcharian, n'avait pas donné suite.

    Les critiques de R. Kotcharian sont perçues comme une réponse aux
    récentes déclarations de T. Sarkisian concernant la crise persistante
    qui frappe le secteur du btiment en Arménie, qui avait porté la
    croissance à bout de bras dans le pays durant le double mandat de R.
    Kotcharian.

    S'exprimant lors d'une conférence de presse de fn d'année le 27
    décembre, le premier ministre avait à nouveau affirmé que la
    croissance de l'économie arménienne avait été trop étroitement
    tributaire de ce secteur durant cette décennie. Il a d'ailleurs
    désigné le boom de la construction comme une `bulle' qui a éclaté sous
    l'effet de la crise financière mondiale de 2008-2009.

    Dans une déclaration postée sur son site web non officiel, 2rd.am, R.
    Kotcharian avait répliqué qu'une telle analyse `n'a rien à voir avec
    la réalité'. Il a mis le gel de l'activité dans le btiment sur le
    compte de l'émigration massive constatée en Arménie, les taux
    d'emprunts trop élevés étant le fait d'une croissance limitée et du «
    moral en berne de nos concitoyens ».

    `L'apathie, un certain désespoir, et l'absence de foi dans l'avenir de
    notre pays ont atteint un point tel qu'ils constituent un facteur
    déterminant durablement le comportement et les motivations de notre
    peuple', a indiqué R. Kotcharian, qui présida le pays de 1998 à 2008.
    `Différents rapports indiquent que quelque 40 % de la population de
    l'Arménie songe à quitter le pays pour tenter l'aventure sous des
    cieux jugés plus cléments. Or, celui qui est tenté par l'émigration ne
    peut acquérir des biens durables dans le pays ou la ville qu'il
    souhaite quitter. Il en est de même pour la création d'entreprises'.

    R. Kotcharian va jusqu'à accuser l'actuel gouvernement d'être le seul
    responsable de la crise dans le secteur de la construction.

    `Si le premier ministre ne comprend pas cela, alors c'est qu'il
    souffre de quelque dérèglement mental. S'il ment en connaissance de
    cause et cherche à faire porter la responsabilité sur [son
    prédécesseur, feu] Andranik Markarian et sur moi-même, alors il s'agit
    d'une faillite morale. Il semble qu'il y ait ici un peu des deux', a
    poursuivi l'ancien président. `Dans tous les cas, un premier ministre
    incompétent est un luxe que ne peut s'autoriser notre pays', a ajouté
    l' ex-président, dont les critiques visent aussi son successeur Serge
    Sarkissian. Tigrane Sarkissian n'a pas tardé à riposte à cette vole de
    critiques, sur le mode du sarcasme.

    `Je suis très heureux que ma conference de presse de fin d'année de
    près de quatre heures aient attiré l'attention de Mr. Kotcharian', a
    écrit le premier ministre sur sa page Facebook. `Surtout parce que je
    suis persuade que des propos autrement plus importants auraient pu
    aussi attirer son attention et mériter ses commentaires. Par exemple,
    ceux concernant les élections présidentielles et les municipales à
    Erevan, la procédure d'adhésion de l'Arménie à l'Union douanière, la
    réforme des retraites et tant d'autres sujets encore'.

    `Quant à ses considérations professionnelles sur les taux d'emprunts
    et le secteur du btiment, j'en discuterai plus précisément une
    nouvelle fois dans une analyse à venir', a ajouté T.Sarkisian. Le
    premier ministre a rappelé que les autorités actuelles de l'Arménie
    avaient constitué durant des années « l'équipe politique et la base de
    soutien » de R. Kotcharian.

    `J'ajouterai que notre équipe, qui doit beaucoup aux efferts de Serge
    Sarkisian, porte aussi la responsabilité de ce qui a été fait et n'a
    pas été fait durant le mandat du deuxième président », a poursuivi T.
    Sarkissian dans une autre pique adressée à R. Kotcharian.

    R. Kotcharian n'a pas épargné ses critiques concernant la politique
    économique du gouvernement au fil de ses rares interventions au cours
    des trois dernières années, trahissant ainsi son intention de revenir
    sur la scène politique. IL est vrai qu'un scénario à la russe avait
    été envisagé quand Serge Serkissian, son compagnon de route lui aussi
    originaire du Haut Karabagh, avait accédé à la présidence ; mais S.
    Sarkissian avait pris ses distances par rapport à son ancien mentor et
    n'était pas disposé à jouer en Arménie le rôle de second qu'avait
    attribué Poutine à Dmitri Medvedev qui, après un mandat présidentiel
    de quatre ans, le laissera revenir en 2012 au Kremlin.

    Agé de 59 ans, R. Kotcharian, né au Haut Karabagh don't il fut le
    président de 1991 à 1996, est considéré aujourd'hui comme l'homme
    politique sur lequel compte toujours le leader de la 2e force
    politique du pays, Arménie prospère, l'homme d'affaires, Gagik
    Tsarukian.

    L'idée est encore très répandue en Arménie selon laquelle le BHK
    servirait de tremplin à R. Kotcharian pour un possible retour
    politique. Cette alliance est toujours d'actualité, même si ni
    R.Kotcharian, ni G. Tsarukian n'ont voulu affronter le président Serge
    Sarkissian qui briguait un 2e mandat en février 2013.

    `J'ai moi-mêrme désigné l'actuel président comme mon successeur, et sa
    volonté d'être réélu est compréhensible', avait indiqué R. Kotcharian
    dans un entretien accordé en janvier 2013 à l'agence de presse
    Mediamax.

    L'ex-président figurait au nombre des personnalités présentes lors de
    la cérémonie d'investiture de S.Sarkissian en avril. Cette cérémonie
    avait été boycottée par l'opposition arménienne ainsi qye par
    G.Tsarukian et certains des députés du BHK, qui est toujours plus
    critique à l'encontre du pouvoir même s'il ne s'affiche pas
    ouvertement son appartenance à l'opposition parlementaire.

    Les liens entre R. Kotcharian et le leader du BHK avaient été
    confirmés dernièrement lors de l'une des rares apparitions publiques
    de l'ex-président. Ce dernier avait en effet assisté le 26 décembre à
    une cérémonie organisée dans les environs de Erevan et présidée par
    G.Tsarukian en sa qualité de président du Comité national olympique
    d'Arménie. Lors de cette cérémonie, les grands athlètes arméniens
    avaient reçu des prix des mains de G.Tsarukian comme de R.Kotcharian.

    Entretenant l'ambiguïté politique de son parti, G. Tsarukian avait
    levé un toast en l'honneur du président Sarkissian lors de cette même
    cérémonie.

    vendredi 3 janvier 2014,
    Gari ©armenews.com

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