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Nazarpek Jeunesse HENTCHAKIAN¨¨dans la gueule du loup

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    COMMUNIQUÉ
    NAZARPEK Jeunesse HENTCHAKIAN¨¨dans la gueule du loup


    Le 24 Avril 2014, Garen MARDIRYAN, de l'association NAZARPEK Jeunesse
    HENTCHAKIAN, était à Istanbul pour les commémorations du Génocide des
    Arméniens dans le cadre d'une délégation du CCAF.¨ ¨La démarche de
    soutien de NAZARPEK Jeunesse HENTCHAKIAN Ã la société civile turque ne
    date pas d'aujourd'hui, mais c'est la première fois qu'elle se
    manifeste en Turquie même. Nous souhaitions également mieux comprendre
    les dynamiques intérieures d'un pays qui est de plus en plus puissant
    et dont nous voyons les méfaits depuis la France, mais que nous
    n'avions jamais explorées de l'intérieur.¨ ¨Accueillis le 23 Avril par
    une farandole de drapeaux Turcs et des portraits, tous plus grands les
    uns que les autres, d'Atatürk (Le 23 Avril est la « fête des enfants »
    instaurée par Mustafa Kemal, hommage « forcé » des enfants au
    fondateur de la Turquie moderne), nous sommes allés à la rencontre des
    différentes organisations et partis politiques s'attelant à la tche
    de la reconnaissance du génocide de Arméniens, notamment l'IHD (Ä°nsan
    Hakları DerneÄ?i), ONG défendant les Droits de l'Homme en Turquie.¨ ¨Le
    matin du 24 Avril, Ã l'initiative de l'IHD, un rassemblement a eu lieu
    Ã Haydar Pasha, qui est la gare d'où ont été déportés les notables
    arméniens dont les portraits ont été tenus par la centaine de
    participants, devant une banderole avec le slogan « nous commémorons
    les victimes du génocide des Arméniens ».¨ ¨Nous nous sommes ensuite
    recueillis sur la tombe de Sevag Balikçi, assassiné lors de son
    service militaire le 24 Avril 2011 Ã l'ge de 25 ans. C'est avec
    émotion que nous nous sommes joints à la douleur de ses parents encore
    meurtris par sa perte.

    A 19h15, un millier de personnes s'est réuni dans la rue d'Istiklal, Ã
    l'embouchure de la place Taksim. Le rassemblement, qui n'a duré qu'une
    trentaine de minutes et a été rythmé par des chants arméniens, était
    bien entouré. D'un côté il avait la présence massive de policiers
    anti-émeute et de l'autre, une manifestation bruyante d'un parti
    d'extrême gauche dénonçant « l'impérialisme arménien »...rien que ça
    !!! La manifestation était placée sous le signe du recueillement et du
    souvenir. Mais en Turquie il faut lire entre les lignes et les gens y
    ont développé une sorte de langage muet. Commémoration
    Revendication.¨ ¨Enfin, nous sommes allés à la rencontre de la
    communauté arménienne (environ 60 000 personnes dont 10 000 immigrants
    d'Arménie) qui vit encore dans la peur tout simplement de s'exprimer
    dans un Etat qui exerce une pression certaine et qui tire les ficelles
    d'un jeu politique sournois, comme nous l'avons vu lors de la fameuse
    déclaration du « leader islamiste » le 23 avril dernier. Preuve en est
    : cela fait maintenant quatre ans que le gouvernement fait tout pour
    ne pas laisser élire un nouveau patriarche à la tête de l'Eglise
    Arménienne à la suite de la maladie du dernier patriarche en poste. La
    raison est simple : le gouvernement veut passer le centenaire du
    Génocide sans une Eglise mobilisée et seule capable de rassembler la
    communauté Arménienne, dans un pays où toutes les organisations
    politiques arméniennes ont été rayées de la carte.

    C'est dans ce climat que vivent les Arméniens de Turquie qui sont
    forcés d'envoyer leurs enfants au service militaire.¨ ¨Il faut aussi
    citer le cas de Sevan Nisanyan, qui risque 50 ans de prison et contre
    qui une vingtaine de faits sont reprochés, comme, par exemple, la
    construction sans permis de construire. Cela relève plus de la farce
    que de la Justice. La liberté de ton de Sevan constitue une menace
    pour la tranquillité de l'Etat Turc à l'approche du Centenaire. Nous
    suivons de près le cas de ce second Hrant DINK car il est
    emblématique.¨ ¨C'est pour toutes ces raisons que la déclaration du «
    leader islamiste », le 23 avril dernier, a aussi été accueillie en
    Turquie avec beaucoup de méfiance. Cette déclaration, qui ne dégage
    aucune sincérité de la part d'un homme au discours schizophrénique,
    est un piège tendu par l'Etat-Major militaire encore influent dans le
    pays. Comme le dit Erol Ozkoray : « L'absurdité de mettre en place un
    comité d'historiens pour un événement aussi évident que le génocide
    est frappante, c'est comme si on montait un comité pour savoir si la
    révolution française avait bien eu lieu... et puis si le leader
    islamiste est si attaché Ã ces comités d'historiens, il ferait mieux
    de monter un comité pour comprendre le véritable personnage d'Atatürk
    et la réalité de ses accomplissements... ».

    Nous ne voulons pas de condoléances, mais une reconnaissance entière
    du génocide et une résolution globale du problème. C'est aussi le
    point de vue de la poignée de Turcs engagés pour la reconnaissance au
    sein d'une société civile balbutiante mais naissante. La brèche est
    lÃ, le ver est dans le fruit, Ã nous, communauté organisée en France,
    de travailler pour accompagner et aider ces personnes en Turquie.
    Nous saluons l'existence d'une association de jeunesse « NOR ZARTONK »
    très active et méritante que nous avons rencontrée. Mais nous l'avons
    bien ressenti, les jeux politiques en Turquie sont assez complexes et
    intenses. Les Arméniens d'Istanbul ne sont pas prêts à s'organiser
    pour peser sur la politique en Turquie et nous ne leur jetons pas la
    pierre. Ils aspirent à vivre à minima « normalement ».¨ ¨Il y a aussi
    de plus en plus d'Arméniens venant de la diaspora qui participent,
    comme nous, aux commémorations du 24 Avril en Turquie. Mais, tandis
    que nous sommes libres d'exprimer nos revendications, du moins dans
    nos pays respectifs et même dans la gueule du loup aujourd'hui, nous
    allons rentrer au chaud dans nos chaumières, tandis que nos SÅ`urs et
    nos Frères restent dans ce pays, totalitaire et oppressif.

    C'est pour cela que nous avons été dubitatifs quant à l'intervention
    de certains de nos compatriotes diasporiques et d'Arménie. Il ne
    suffit de venir, un jour, se montrer et repartir. Le travail doit être
    fait tout le reste de l'année avec les quelques Turcs assez fous ou
    courageux et simplement sensés qui s'engagent pour une reconnaissance
    pleine et entière et une résolution globale du Génocide des Arméniens.
    ¨Le changement va venir de l'intérieur de la Turquie elle-même. Nous
    pouvons agiter nos drapeaux en France, exprimer nos revendications,
    notre droit d'exister, mais il est temps pour nous, et nous devons
    avoir la maturité nécessaire, de s'organiser pour peser réellement
    dans l'établissement d'un message politique clair et uniforme. Nous
    devons bien-sûr commémorer nos morts en Turquie, mais nous devons
    surtout offrir un support sans faille à l'émergence d'une société
    civile turque démocrate qui s'engage pour la reconnaissance complète
    du Génocide des Arméniens aboutissant à un volet de réparation
    nécessaire à l'établissement de la justice.

    NAZARPEK Jeunesse HENTCHAKIAN¨24 Avril 2014¨Istanbul

    mercredi 30 avril 2014,
    Ara ©armenews.com
    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=99459

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