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La Turquie Finit Par Ouvrir Sa Frontiere A Des Renforts Kurdes Iraki

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    LA TURQUIE FINIT PAR OUVRIR SA FRONTIERE A DES RENFORTS KURDES IRAKIENS POUR KOBANE

    TURQUIE

    La Turquie a opere lundi un changement de strategie en Syrie en
    annoncant qu'elle autorisait desormais des renforts de combattants
    "peshmergas" irakiens a rejoindre, via son territoire, la ville kurde
    syrienne de Kobane assiegee par les jihadistes.

    "Nous aidons les forces des +peshmergas kurdes+ a franchir la frontière
    pour aller a Kobane (...) nous n'avons jamais voulu que Kobane tombe",
    a declare le ministre turc des Affaires etrangères Mevlut Cavusoglu
    devant la presse.

    Malgre la pression de ses allies, le gouvernement islamo-conservateur
    turc a jusque-la refuse toute intervention militaire pour aider les
    combattants kurdes de Syrie qui resistent depuis un mois aux forces
    du groupe Etat islamique, estimant qu'elle ne pouvait que renforcer
    le president syrien Bachar al-Assad, sa bete noire.

    Ce revirement turc intervient alors que les Etats-Unis, qui ont
    multiplie les frappes contre les cibles jihadistes, ont procede lundi
    sur Kobane a un premier largage aerien d'armes et de munitions pour
    les forces kurdes qui defendent la ville.

    Le chef de la diplomatie turque n'a pas directement commente cette
    initiative.

    "Nous cooperons pleinement avec la coalition", s'est contente
    d'indiquer M. Cavusoglu, "nous voulons nous debarrasser de toutes
    les menaces qui pèsent sur la region".

    Les Etats-Unis ont annonce la semaine dernière avoir noue des contacts
    directs avec le principal mouvement kurde de Syrie, le Parti de
    l'union democratique (PYD), dont les Unites de protection du peuple
    (YPG) mènent le combat contre l'EI a Kobane.

    Dimanche encore, le president turc Recep Tayyip Erdogan a balaye les
    appels lances a son pays pour qu'il fournisse directement des armes aux
    YPG et au PYD, qu'il a accuses d'etre une "organisation terroriste".

    Malgre l'aide accordee a leurs "frères" irakiens, le ministre des
    Affaires etrangères turc a reitere lundi cette position. "Comme l'EI,
    le PYD veut contrôler une partie du territoire syrien", a estime M.

    Cavusoglu. "Le PYD et les groupes qui dependent de lui doivent changer
    d'objectifs et renoncer a ces ambitions".

    "Double jeu" -

    La Turquie considère le PYD comme le pendant syrien du Parti des
    travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 en Turquie une
    guerilla a l'origine de 40.000 morts.

    Depuis le debut de la bataille de Kobane, les autorites turques
    refusent systematiquement d'ouvrir leur frontière a des renforts
    turcs du PKK pour rallier Kobane.

    Ankara a engage il y a deux ans des pourparlers avec le chef du PKK
    pour mettre un terme a ce conflit mais ils sont aujourd'hui menaces
    par le refus turc d'intervenir pour Kobane, qui a provoque la colère
    des Kurdes de Turquie.

    Un elu de Kobane, Idriss Nassen, a rejete les accusations de M.

    Cavusoglu contre le PYD.

    "Le PYD (...) est l'une des principales composantes de l'opposition
    syrienne, cela signifie qu'il travaille non seulement pour les parties
    kurdes (du pays) mais aussi pour l'ensemble de la Syrie", a declare
    a l'AFP M. Nassen.

    La Turquie de M. Erdogan entretient de bonnes relations avec la region
    autonome kurde irakienne, dont les "peshmergas" sont a la pointe du
    combat contre l'EI en Irak. Selon l'agence kurde Rudaw, le president
    du Kurdistan irakien Massoud Barzani a lui-meme demande aux Turcs de
    faciliter le passage de ses "peshmergas".

    "On voit aujourd'hui clairement qu'il existe un accord entre Washington
    et Ankara sur Kobane, a commente a l'AFP l'analyste Sinan Ulgen,
    du Centre d'etudes politiques et economiques (EDAM) d'Istanbul.

    "La Turquie joue un double jeu entre d'un côte la rhetorique antikurde
    du president Erdogan et, de l'autre, son interet qui est d'eviter que
    Kobane ne tombe et precipite la fin des pourparlers de paix avec le
    PKK", a poursuivi M. Ulgen.

    "En laissant entrer les +peshmergas+ irakiens dans Kobane, les Turcs
    peuvent continuer a dire qu'ils n'aident pas le PKK et rassurer la
    frange nationaliste du pays (...) et repondre a leurs allies qui les
    accusent de ne rien faire", a-t-il juge.

    Membre de l'Otan, la Turquie n'a pour l'heure pas autorise les
    Etats-Unis a utiliser sa base aerienne d'Incirlik, situee dans le
    sud de la Turquie a 300 km a peine de Kobane, pour mener des frappes
    aeriennes contre les positions jihadistes.

    mardi 21 octobre 2014, Stephane (c)armenews.com

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