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Avertissement a la Turquie des eurodeputes

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  • Avertissement a la Turquie des eurodeputes

    Le Figaro, France
    29 septembre 2005

    Avertissement à la Turquie des eurodéputés;
    UNION EUROPÉENNE Le génocide arménien et Chypre en pierre
    d'achoppement

    Strasbourg : de notre envoyé spécial Pierre Avril

    La perspective de l'ouverture, le 3 octobre, des négociations
    d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne a eu pour effet, hier,
    de crisper les parlementaires européens. Par 356 voix pour, 181 contre
    et 125 abstentions, ces derniers ont adopté une résolution ferme,
    critiquant les atermoiements du gouvernement Erdogan à l'égard de la
    question chypriote, les manquements du régime à l'égard de la liberté
    d'expression, insistant enfin sur le caractère «ouvert» du processus
    de négociation. Fait nouveau, et à l'initiative de socialistes
    français, ils ont fait de la reconnaissance du génocide arménien un
    «préalable» à l'adhésion. Bien que dénuées de valeur juridique
    contraignante, ces recommandations devraient contribuer à durcir la
    négociation. Le Parlement «déplore sincèrement» l'intention, affichée
    de manière ostentatoire par la Turquie en juillet dernier, de ne pas
    reconnaître les autorités de Nicosie et d'empêcher l'accès aux ports
    turcs des bateaux battant pavillon chypriote. Ces conditions ont été
    jugées «inacceptables» par le principal groupe parlementaire (PPE),
    conduisant les eurodéputés à retarder la procédure juridique qui doit
    aboutir à la ratification définitive de l'accord douanier d'Ankara,
    élargi à l'ensemble de l'UE. Sans craindre la contradiction, les
    parlementaires européens ajoutent dans leur résolution que «tout
    manquement» de la Turquie à l'application de ce même protocole aura de
    «graves conséquences pour le processus de négociation et pourrait même
    conduire à sa suspension». Le Parlement demande à la Commission de se
    saisir du problème avant «la fin 2006».

    Les mêmes menaces sont réitérées dans l'hypothèse où la République de
    Chypre ne serait pas reconnue «dans les meilleurs délais». Soit
    l'équivalent «d'un an ou deux», estime le président du groupe
    socialiste, Martin Schulz, pourtant farouche partisan de l'ouverture
    des négociations. Si l'alternative d'un «partenariat privilégié» ne
    figure pas dans la résolution, le Parlement explique que l'ouverture
    des négociations est un «processus de longue haleine», dont l'objectif
    est certes «l'adhésion», mais dont l'issue reste «ouverte». Enfin, les
    eurodéputés lient implicitement une possible future adhésion de la
    Turquie à l'adoption du projet de Constitution précisément rejeté par
    les Français et les Néerlandais. Le traité de Nice, affirment-ils,
    «n'est pas une base acceptable». En décembre 2004, 59% des eurodéputés
    - brandissant alors des affiches au motif du oui turc - s'étaient
    prononcés en faveur de l'ouverture de négociations d'adhésion, «sans
    report inutile». Arrivés, hier, au bord du gué, les parlementaires
    semblaient hésiter à le franchir, même s'ils n'ont pas remis en cause
    la date du 3 octobre. Sans surprise, les chrétiens-démocrates
    allemands et les eurodéputés français se sont montrés les plus
    hostiles à la perspective d'une adhésion turque. Le président du
    groupe PPE (droite), Hans Gert Poettering, s'est vanté d'offrir à
    Ankara une «alternative de coopération et d'amitié», reprochant à ses
    adversaires politiques de «jouer les équilibristes». Le président des
    socialistes, l'Allemand Martin Schulz, a rétorqué que, contrairement à
    la CDU, son groupe voulait, malgré tout, «donner une chance à la
    Turquie». Un avertissement conjugué à une promesse : le message
    adressé à Ankara est ambigu.
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