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Martiros Sarian, Le "Fauve Bleu"

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    MARTIROS SARIAN, LE "FAUVE BLEU"

    Le Figaro, France
    30 octobre 2006

    Dans la maison-musee du plus grand des peintres modernes armeniens,
    Martiros Sarian (1880-1972), c'est la petite-fille de l'artiste,
    Rouzane Sarian, qui recoit. Avec chaleur, elle explique la trajectoire
    atypique de son aïeul, qui eut l'heur - ou le malheur - d'etre reconnu
    par l'Union sovietique. "Meme si certaines de ses series, comme Reves
    et contes de fees, ont ete interdites en URSS, et d'autres brûlees,
    reconnaît-elle, ses bonnes relations avec Moscou expliquent peut-etre
    le relatif oubli dans lequel le nouveau regime le laisse." Ne au sud
    de la Russie, dans une ville armenienne, etudiant aux Beaux-Arts de
    Moscou, il travaille avec les impressionnistes, puis participe a un
    groupe symboliste, rencontre Matisse, Van Gogh, Rodin, Maillol.

    De chacun, il prendra un peu. De ses voyages en Egypte, il retiendra
    l'obsession de l'eternite, sans pour autant adherer au mouvement
    orientaliste. Fauviste, post-impressionniste, realiste pour pouvoir
    survivre, son art très personnel est d'abord celui d'un coloriste non
    conventionnel. "La couleur est un vrai miracle. C'est elle qui, sous
    la lumière du soleil, cree l'esprit." Ses bleus, surtout, lumineux
    et purs comme dans Paysage de nuit, lui confereront le surnom de
    "Fauve bleu". Une longue et fructueuse carrière Mû par une philosophie
    deiste, par un veritable culte de la nature qu'il voit "animee par le
    processus du devenir", Sarian passera sa longue et fructueuse carrière
    (5 000 toiles) a chercher a restituer l'âme de l'Armenie.

    Quand il peint des natures mortes où les fruits sont separes les uns
    des autres, c'est son pays ecartele qu'il decrit. Sa palette a tant
    de compartiments - le portrait, les scènes de genre, les paysages
    caucasiens aux montagnes traitees comme des fusains multicolores
    dresses vers le ciel - qu'a 91 ans, a la veille de sa mort, il
    s'etait lance dans l'abstraction, avec une toile encore exposee sur
    son chevalet : eclatante de couleurs, elle represente son âme partant
    du soleil vers la lune, avec le grand chien roux de son enfance pour
    compagnon, sans regret ni tristesse...

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