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Choucha, La "Jerusalem Du Nagorny Karabakh", Attend Aussi La Paix

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    CHOUCHA, LA "JERUSALEM DU NAGORNY KARABAKH", ATTEND AUSSI LA PAIX

    Agence France Presse
    CHOUCHA (Azerbaïdjan) 26 juil 2007
    26 juillet 2007 jeudi 4:50 AM GMT

    MAGAZINE

    Partagee entre deux cultures et au centre d'un conflit sans fin entre
    Armeniens chretiens et Azerbaïdjanais musulmans, la ville historique
    de Choucha est souvent appelee la "Jerusalem du Nagorny Karabakh".

    Perchee sur un plateau surplombant les vallees fertiles du Nagorny
    Karabakh, enclave a majorite armenienne en Azerbaïdjan, Choucha est
    le berceau de la culture des chretiens armeniens qui la contrôlent
    et des musulmans azerbaïdjanais qui la reclament.

    Theâtre d'une bataille decisive lors de la guerre du Karabakh
    (1988-92), Choucha est aujourd'hui en ruines, avec des habitations
    eventrees, des bâtiments administratifs delabres, des eglises et
    mosquees en miettes.

    Pour marquer le 15e anniversaire de la prise de Choucha en 1992,
    les autorites separatistes du Karabakh (soutenues par l'Armenie)
    ont annonce un plan de reconstruction de la ville, qu'elles entendent
    transformer en centre culturel et touristique.

    "Chouchi etait une ville magnifique et le sera a nouveau", affirme
    le chef adjoint de l'administration locale, Samvel Kharatounian,
    designant la cite par son nom armenien.

    Les autorites prevoient de depenser 7,2 millions d'euros pour restaurer
    les bâtiments historiques, construire de nouvelles habitations et
    remplacer les infrastructures.

    Ce projet a provoque la colère des Azerbaïdjanais qui affirment
    qu'après les avoir chasses, les separatistes veulent effacer leur
    heritage.

    "Sans Choucha, il ne peut y avoir d'Azerbaïdjan, le pays ne peut pas
    exister. Cela a toujours ete une cite azerbaïdjanaise strategique",
    dit un refugie de Choucha devenu analyste politique a Bakou, Khikmat
    Sabiroglou.

    Les Azerbaïdjanais datent la fondation de Choucha du milieu du 18e
    siècle, lorsque la ville devint la capitale du khanat du Karabakh.

    Les Armeniens affirment s'y etre etablis avant.

    Longtemps la ville a ete marquee par la mixite. Choucha a ete un centre
    culturel au 19e et au debut du 20e siècle, produisant des musiciens,
    scientifiques et ecrivains renommes dans les deux communautes.

    La ville etait connue pour sa beaute architecturale, notamment ses
    17 mosquees et cinq eglises. Elle a ete un temps la deuxième plus
    grande ville du Caucase du Sud, après la Georgienne Tbilissi, avec
    plus de 60.000 habitants.

    En depit de conflits occasionnels, Armeniens et Azerbaïdjanais ont
    vecu ensemble dans une paix relative jusqu'a la fin de l'Empire russe
    qui avait absorbe la region au 19e siècle.

    Les combats ont eclate en 1920 quand les nouvelles republiques
    d'Armenie et d'Azerbaïdjan ont commence a se disputer le contrôle de
    Choucha. Des milliers de personnes moururent, les Armeniens s'enfuirent
    de la cite.

    Une fois la mainmise sovietique etablie sur la region, le contrôle
    du Nagorny Karabakh fut laisse aux Azerbaïdjanais. L'enclave etait
    majoritairement peuplee d'Armeniens mais les Azerbaïdjanais dominaient
    a Choucha.

    Lors des violents combats qui firent rage dans l'enclave en 1991, au
    moment de l'effondrement de l'URSS, plus de 95% des 17.000 habitants
    de Choucha etaient azerbaïdjanais.

    Citadelle fortifiee surplombant Stepanakert ("capitale" du
    Nagorny Karabakh), Choucha fut une forteresse pour les forces
    azerbaïdjanaises. Le 8 mai 1992, les separatistes, soutenus par
    l'Armenie nouvellement independante, lancèrent l'assaut sur la ville
    et en prirent le contrôle.

    Aujourd'hui, Choucha est au coeur des negociations de paix, chaque
    partie en revendiquant le contrôle.

    Les autorites locales affirment que le plan de restauration respectera
    son histoire musulmane. Mais beaucoup a Choucha, où 3.000 personnes
    vivent encore, n'acceptent pas l'idee d'un retour des musulmans.

    "Aucun musulman ne vit ici, bien sûr. Les mosquees sont de
    simples bâtiments historiques", dit Père Andreas de la cathedrale
    Ghazanchetsots.

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