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Federation internationale des ligues des droits de l'Homme

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  • Federation internationale des ligues des droits de l'Homme

    Karine Appy
    Attachée de presse
    Press Officer
    FIDH
    +33 1 43 55 14 12
    +33 1 43 55 25 18
    +33 6 68 42 93 47
    www.fidh.org


    Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme

    Communiqué

    Turquie/Meurtre de Hrant Dink

    Ouverture du procès des meurtriers de Hrant Dink:
    une occasion de pointer les véritables responsabilités
    et de prévenir de futurs crimes racistes

    Paris, le 29 juin 2007 - Le 2 juillet 2007, s'ouvrira à Istanbul le
    procès des meurtriers présumés du journaliste turc, Hrant Dink.
    Assassiné le 19 janvier 2007, en pleine rue, devant son bureau à
    Istanbul, ce journaliste d'origine arménienne était en première ligne
    du mouvement en faveur des réformes démocratiques en Turquie. Fervent
    défenseur de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, il
    incarnait le dialogue entre Turcs et Arméniens. La FIDH avait vivement
    interpellé les autorités turques afin qu'elles recherchent activement
    les exécutants et les commanditaires de ce crime et, à l 'occasion de
    son 36ème Congrès, demandé à la justice turque de mener une enquête
    transparente et approfondie afin d'établir toutes les responsabilités
    dans l'assassinat de Hrant Dink.

    En raison de l'ge du présumé meurtrier, Ogün Samast, 17 ans, les
    audiences se tiendront à huis clos. Selon l'acte d'accusation, il
    devra répondre de nombreuses charges, dont celles d'`homicide avec
    préméditation' et d'`appartenance à une organisation terroriste'. Les
    procureurs requièrent contre lui une peine allant entre 18 et 24 ans
    de prison. Il encourt une peine supplémentaire de 8,5 à 18 ans de
    prison pour appartenance à une organisation terroriste et port d'arme
    illégal. Les deux instigateurs présumés de l'assassinat, Erhan Tuncel
    et Yasin Hayal, risquent la réclusion à perpétuité. Le premier est
    passible en outre d'une peine allant de 22,5 à 48 ans de prison
    notamment pour avoir dirigé une organisation terroriste et le second,
    gé de 26 ans, d'une peine supplémentaire de 18 à 30 ans de prison pour
    le même motif ainsi que pour avoir fourni l'argent et l'arme du
    crime. Des peines allant de 7,5 à 35 ans de prison ont été requises
    contre les 15 autres accusés, tous originaires de Trabzon, pour
    complicité de meurtre et appartenance à un groupe terroriste.

    L'enquête criminelle, menée par deux procureurs et les services de
    police de la division anti-terroriste d'Istanbul, a révélé des
    complicités et des négligences au sein de l'appareil d'Etat, notamment
    dans les services de police et de gendarmerie. La police de Trabzon
    aurait ainsi informé Ankara et Istanbul, dès février 2006, des plans
    de ce groupe pour tuer Hrant Dink. Ces éléments n'auraient pas été
    pris au sérieux. Le gouverneur et le chef de la police de Trabzon ont
    été mutés, et le chef des renseignements de la police d'Istanbul,
    Ahmet Ilhan Güler, a été suspendu de ses fonctions, une procédure
    d'enquête a également été entreprise à son encontre. Quant au numéro
    un de la police d'Istanbul, Celalettin Cerrah, qui avait un moment nié
    toute "dimension politique ou organisation derrière ce crime", il a
    fait l'objet d'une enquête préliminaire stoppée sur décision du
    gouverneur d'Istanbul, celui-ci ne voyant aucune justification à une
    telle enquête. Les avocats de Hrant Dink ont fait appel de cette
    décision. La procédure est toujours en cours.

    L'enquête a également établi des liens entre le groupe terroriste et
    une organisation politique ultranationaliste, le Parti de la Grande
    Union, et son mouvement de jeunesse, `Foyers Alperen'. Les avocats
    réclament l'examen détaillé de ces relations pendant le procès.

    Les médias turcs ont en outre mis en lumière que plusieurs personnes
    auraient été exclues du cadre des investigations. Ils ont révélé que
    deux personnes, l'une appartenant aux services secrets de la
    Gendarmerie et l'autre à la Police de Trabzon, auraient eu des
    contacts répétés avec les suspects. Des dizaines de contacts
    téléphoniques avec Ogün Samast, le principal accusé, auraient été
    enregistrés pendant la période précédant le meurtre. Cependant, seule
    une partie de ces conversations aurait été transmise aux procureurs en
    charge de l'enquête.

    La FIDH rappelle qu'il est indispensable que le procès se déroule dans
    des conditions de sécurité et de transparence, permettant à la justice
    de travailler sereinement. La FIDH demande également à ce que la
    lumière soit faite sur toutes les responsabilités directes et
    indirectes qui ont conduit à cet assassinat et les commanditaires
    véritables soient identifiés, quels qu'ils soient.

    La FIDH réitère, dans cette perspective, son total soutien aux avocats
    de la famille Dink et porte toute son attention et ses espoirs sur la
    justice turque afin que toutes les questions soulevées dans ce crime
    soient élucidées, notamment la possible implication des services de
    police et de gendarmerie mais aussi les défaillances de l'Etat et du
    pouvoir politique à protéger un citoyen qui vivait sous la menace de
    manière notoire.

    Contact presse : Karine Appy + 33 1 43 55 14 12 / + 33 1 43 55 25 18
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