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Dans La Famille Harutunian, L'Integration Passe Par La Lutte

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    DANS LA FAMILLE HARUTUNIAN, L'INTEGRATION PASSE PAR LA LUTTE
    par JEAN-BERNARD STERNE

    MIDI LIBRE
    16 mai 2011 lundi
    France

    Un jour, ils ont debarque avec leur maigre valise mais un bagage
    sportif suffisamment etoffe pour donner des couleurs a la vie. C'etait
    un voyage sans retour entre l'Armenie et Beziers pour cette famille
    de refugies.Depuis, Hakob Harutunian, sa femme Emma, leurs deux fils
    Gor et Narek, sont installes dans l'Herault avec les bons papiers. Et
    s'ils luttent aujour- d'hui encore, c'est pour defendre un sport qui se
    noie dans le maelstrom des disciplines de combat.Au debut etait Gor,
    gringalet, timide, un brin apeure : " Ouais, j'etais tout maigre,
    il n'y avait pas de sport pour moi.

    Et puis notre père nous a mis a la lutte, juste pour voir. La-bas,
    en Armenie, c'est le sport national. Mais dans le club, on nous
    mettait un peu a l'ecart, on n'avait pas le profil. Alors, avec mon
    frère Narek, on s'entraînait tout seul, avant et après l'ecole. C'est
    comme ca que la passion est nee... " C'est aussi comme ca que Hakob,
    lutteur lui-meme, a compris que ses enfants avaient ce supplement
    d'âme, cette volonte a detourner les prejuges sur le chemin d'un
    exil.Poussee par le souffle de l'envie, la famille Harutunian
    s'installe donc a Beziers. Ici ou ailleurs, qu'importe. " Nous sommes
    arrives en 1999, j'avais 11 ans et mon frère, 9 " , raconte Gor dont
    les mots s'accrochent a quelques hesitations. " La lutte a ete ce trait
    d'union entre notre passe et notre avenir. Mais il a fallu avoir de
    la volonte. " Filières de haut niveau C'est a Sète et a Montpellier
    qu'ils ont muscle leurs talents avant d'integrer les filières du haut
    niveau a Font-Romeu puis a Dijon.Narek est pensionnaire a l'Insep,
    fidèle a la lutte traditionnelle. Gor s'est 'reconverti' au pancrace ou
    'free fight'. Aujourd'hui, les Harutunian ont pignon sur rue a Beziers
    avec deux salles dediees a ces disciplines de combat. " Parce que je
    veux transmettre a d'autres ce que mon sport m'a permis de vivre "
    , precise Gor. Qui a parle de lutte finale ?

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