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David Phillips : Les Etats-Unis Ont Leur Part De Responsabilite Dans

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    DAVID PHILLIPS : LES ETATS-UNIS ONT LEUR PART DE RESPONSABILITE DANS L'ECHEC DES PROTOCOLES
    Laetitia

    armenews.com
    lundi 5 mars 2012

    Selon un chercheur de renommee americain qui a ete activement implique
    dans le dialogue turco-armenien dans le passe, les Etats-Unis ont
    leur part de responsabilite concernant l'echec des efforts menes ces
    dernières annees pour normaliser les relations entre l'Armenie et
    la Turquie.

    Dans une vaste monographie publiee par l'universite Columbia de
    New-York vendredi, David Phillips appelle a une " revision de la
    politique " des Etats-Unis sur l'Armenie et sur la Turquie et qui
    tiendrait compte de la possibilite de reconnaître officiellement les
    massacres de 1915 comme un genocide.

    Lorsque le president Obama s'est rendu en Turquie en 2009, il a rate
    l'occasion de reaffirmer que les protocoles n'avaient pas de lien avec
    le conflit du Haut-Karabagh. Bien que l'influence americaine etait
    essentielle a la signature des protocoles, l'administration Obama n'a
    pas assure le suivi. " Il aurait dû nommer un envoye special pour la
    ratification des Protocoles entre la Turquie et l'Armenie. L'envoye
    special aurait pu jouer un rôle utile dans le suivi, le travail fait
    a ce sujet a Washington, et en aidant la Turquie et l'Armenie a se
    concentrer sur les prochaines etapes ", a-t-il dit.

    Le texte de 130 pages contient une description detaillee et une analyse
    de l'echec du processus de normalisation ainsi que les evenements
    qui ont precede son lancement effectif par la Suisse a la fin 2007,
    plusieurs mois avant que Serge Sarkissian soit nomme president. Son
    auteur a coordonne le travail de la commission de reconciliation
    armeno-turque (TARC), un travail parraine par des diplomates a la
    retraite et d'autres personnalites publiques en 2001-2004.

    La mediation de la Suisse, entièrement soutenue et facilitee
    par Washington, a abouti a la signature a Zurich en octobre 2009
    des deux protocoles qui devaient permettre a Ankara et a Erevan
    d'etablir des relations diplomatiques et l'ouverture de la frontière
    turco-armenienne. Par solidarite avec l'Azerbaïdjan, la Turquie
    avait ferme ses frontières lors de la guerre armeno-azerbaïdjanaise
    au sujet du Karabagh.

    Face a un tolle de l'Azerbaïdjan, Ankara a ensuite precise que le
    parlement de la Turquie ne ratifierait pas les protocoles jusqu'a
    ce qu'il y ait un progrès decisif vers une resolution du conflit
    du Karabakh acceptable pour Bakou. La partie armenienne a denonce
    cette position, arguant que le document ne faisait pas reference
    au Karabagh. Sarkissian a gele le processus de ratification du
    protocole armenien en avril 2010 et a depuis menace a plusieurs
    reprises d'abandonner les negociations soutenues par l'Occident.

    Phillips, qui est aujourd'hui directeur de programme a l'Institut
    de l'Universite Columbia pour l'etude des droits de l'homme,
    partage avec Erevan le meme avis sur la question. " Les Protocoles
    ne comprenaient pas de conditions prealables avec le Karabagh ",
    ecrit-il. " Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a toutefois
    mis en place une pre-condition lorsqu'il s'est rendu a Bakou [en 2009]
    et a declare que les protocoles ne seraient pas ratifies, a moins que
    la souverainete de l'Azerbaïdjan ne soit restauree. Erdogan aurait
    pu ignorer les protestations vehementes azerbaïdjanaises s'il avait
    ete veritablement engage pour la normalisation turco-armenienne ",
    affirme Phillips.

    Les responsables turcs ont affirme que les protocoles font reference
    indirectement et implicitement au Karabagh. Un anonyme officiel du
    ministère turc des Affaires etrangères a ete interviewe par Phillips
    et est cite dans la monographie : " il y avait un accord tacite
    entre Ankara et Erevan sur les relations bilaterales et le conflit
    du Karabakh ". James Jeffrey, l'ancien ambassadeur des Etats-Unis en
    Turquie, a affirme que les deux questions n'ont pas ete dissociees.

    Selon Jeffrey, Obama n'a pas discute de cette question avec [le
    president Abdullah] Gul ou Erdogan lors de son voyage en avril 2009. "
    Au lieu d'affirmer que cette question n'avait pas de lien avec le
    conflit du Karabagh, Obama etait reste silencieux sur le sujet
    ", a annonce Phillips. Il cite d'autres diplomates americains :
    Washington avait un " plan B " au cas où les Turcs refuseraient de
    mettre en ~\uvre les protocoles. Mais, il ajoute : " aucun plan de
    repli n'etait apparent, sauf un pour convaincre Serge Sarkissian
    de suspendre sa signature plutôt que de la retirer ". Par ailleurs,
    Phillips a demande que les Etats-Unis mettent une pression plus forte
    sur Ankara quand il s'est rendu a Erevan en fevrier 2010.

    Dans sa monographie, Phillips reproche a l'Armenie d'avoir accepte
    d'annoncer, dans une declaration commune avec la Turquie, " une
    feuille de route " pour la normalisation le 22 Avril 2009, deux jours
    avant la commemoration annuelle des victimes du genocide armenien. Un
    anonyme et haut fonctionnaire armenien est cite. Ce dernier confirme
    que cela a ete fait dans le but de faciliter les choses pour Obama,
    pour qu'il puisse revenir sur sa promesse de campagne une fois elu
    president. " Washington a voulu que nous annoncions l'accord avant
    le jour de la commemoration du genocide afin que le president Obama
    n'ait pas a mentionner le genocide dans sa declaration ", a confie
    le fonctionnaire.

    La Federation revolutionnaire armenienne (Dachnaktsoutioun),
    un parti politique influent, s'est retiree du gouvernement de
    coalition de Serge Sarkissian quelques jours seulement après la
    declaration turco-armenienne. Le principal parti d'opposition, le
    Congrès national armenien, a egalement accuse Sarkissian d'aider la
    Turquie a contrecarrer la reconnaissance du genocide.

    Comme beaucoup d'autres experts, Phillips croit que les protocoles ne
    peuvent guère etre relances " dans leur forme actuelle ". Pourtant,
    dit-il, la frontière turco-armenienne peut etre rouverte meme sans
    leur entree en vigueur. " Erdogan pourrait ouvrir la frontière en
    normalisant les voyages et le commerce comme une etape vers des
    relations diplomatiques ", dit-il.

    Selon Phillips, le financement des Etats-Unis est necessaire pour
    etablir des contacts directs entre les societes civiles et les
    communautes d'affaires des deux pays separes. L'administration Obama
    devrait repenser sa politique sur les relations turco-armeniennes et
    envisager " des idees novatrices ", deja proposees par des experts
    americains. La monographie montre le point de vue de Phillips selon
    lequel une etude historique commandee par le CARC base a New York
    pour le Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ)
    pourrait peut-etre servir de modèle pour une ultime reconciliation
    turco-armenienne. L'ICTJ a conclu en 2003 que les massacres des
    Armeniens " comprennent tous les elements constitutifs du crime
    de genocide " tel que le definit une convention de 1948 des Nations
    Unies. Mais il a annonce que les Armeniens ne pouvaient pas l'utiliser
    pour exiger une reparation de la Turquie.

    " En tout etat de cause, la reconnaissance du genocide ne devrait pas
    etre un element des negociations ", conclut Phillips. Il ne devrait
    pas etre echanges contre des concessions politiques.


    From: Baghdasarian
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