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Turquie: Reprise du proces de 44 journalistes pro-kurdes

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    TURQUIE: REPRISE DU PROCES DE 44 JOURNALISTES PRO-KURDES

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=69072
    Publie le : 20-11-2012

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
    invite a lire ce Communique de presse des Reporters Sans Frontières
    publie sur leur site le 13 novembre 2012.

    Reporters Sans Frontières

    Turquie

    Reprise du procès de 44 journalistes pro-kurdes : les accuses ne
    peuvent toujours pas s'exprimer

    Le procès des 44 journalistes et collaborateurs des medias accuses de
    liens avec l'Union des communautes du Kurdistan (KCK - proche du PKK)
    a repris, après deux mois d'interruption, le 12 novembre 2012.

    Reporters sans frontières, qui a assiste a l'audience devant la 15e
    chambre de la cour d'Assises d'Istanbul, exige a nouveau la remise
    en liberte conditionnelle des 34 representants de medias pro-kurdes
    qui restent incarceres dans cette affaire depuis le 20 decembre 2011,
    et la possibilite pour les prevenus d'avoir recours a des interprètes.

    " Le droit a un procès equitable comprend celui de s'exprimer devant
    les tribunaux dans sa propre langue, a rappele l'organisation.

    L'article 6.3 de la Convention europeenne des droits de l'homme
    prevoit explicitement que 'chaque accuse a le droit de se faire
    assister gratuitement d'un interprète, s'il ne comprend pas ou ne
    parle pas la langue employee a l'audience'. En l'ignorant et en abusant
    systematiquement de la detention provisoire, la Turquie viole une fois
    de plus ses engagements internationaux. Ce refus ne peut que renforcer
    la tension, a mille lieues de la necessaire serenite de la justice. "

    " Nous accueillons avec espoir le projet de loi depose par le parti au
    pouvoir AKP, dans la nuit du 12 au 13 novembre, qui prevoit justement
    la possibilite pour les prevenus de s'exprimer dans leur langue
    maternelle. Mais, comme le demontre le procès KCK, il y a urgence
    a inscrire cette disposition dans les faits ", a ajoute Reporters
    sans frontières.

    L'audience du 12 novembre a commence par l'appel et le contrôle
    d'identite des accuses, auxquels ces derniers ont repondu : " Az livir
    im " (" Present ", en kurde). Au moment du contrôle des adresses, les
    journalistes Fatma Kocak, Nilgun Yildiz et Semiha Alankus ont refuse
    de parler en turc et demande en kurde l'aide d'un traducteur. Le
    president de la Cour, le juge Ali Alcik, ne les comprenant pas,
    leur a demande de se rasseoir.

    Il a ensuite refuse de donner la parole a l'accuse Kenan Kirkaya,
    representant d'Ankara de l'agence de presse DIHA (Tigre), qui
    souhaitait s'exprimer pour porter a l'attention du tribunal l'etat
    de sante de ses confrères en grève de la faim. Les journalistes
    et collaborateurs des medias pro-kurdes accuses de " faire partie
    du Comite des medias du KCK ", ont quitte la salle en signe de
    protestation lorsque le juge a ordonne l'expulsion de Kenan Kirkaya,
    estimant que " les grèves de la faim sont hors sujet ". Le journaliste
    a juste eu le temps de dire que la revendication des grevistes etait
    le droit a l'usage de leur langue, le kurde, dans les tribunaux.

    L'ensemble des 44 accuses dans ce dossier ont rejoint le mouvement ces
    dernières semaines. Au moins trois d'entre eux seraient dans un etat
    preoccupant. Reporters sans frontières reitère sa profonde inquietude
    pour la sante et la vie de ces detenus, et appelle a nouveau toutes
    les parties au dialogue afin d'eviter le pire.

    Malgre la reforme du 5 juillet 2012, qui encourageait les magistrats a
    adopter des mesures de contrôle alternatives a la detention provisoire,
    34 collaborateurs de DIHA, Ozgur Gundem (Agenda libre), Azadiya Welat
    (Pays libre), Demokrat Modernite (Modernite democratique), restent
    emprisonnes depuis bientôt onze mois alors que leur procès ne fait
    que commencer.

    L'audience du 12 novembre s'est tenue en presence d'une delegation
    du Parlement europeen comprenant la presidente de la delegation
    parlementaire UE-Turquie, Helène Flautre, et le depute polonais
    Jaroslaw Walesa, ainsi que des representants du Conseil de la presse
    turc, Orhan Birgit et Turgut Kazan, des deputes du parti pro-kurde
    BDP, et les representants locaux de Human Rights Watch et de Reporters
    sans frontières.

    Des avocats tels qu'Ercan Kanar et Rusen Mahmutoglu ont invite le
    tribunal a se deposseder du dossier s'il ne parvenait pas a faire
    avancer l'affaire. " Vous ne parviendrez pas a etablir l'ordre dans
    la salle d'audience par la force. Un procès ne peut pas se tenir sous
    l'ombre des armes. Nos clients font grève [de la faim] pour defendre
    leurs droits universels. Vous ne supportez meme pas de les ecouter.

    Ils s'approchent de la mort mais aucun pas n'a ete fait par les
    autorites ", a affirme Ercan Kanar.

    Le juge Ali Alcik a cependant declare qu'il n'ecouterait personne et
    qu'il serait procede a la lecture de l'acte d'accusation d'environ 800
    pages. Une fois la salle videe, la lecture du document a effectivement
    commence. Seuls sont restes presents a l'audience le reporter du
    quotidien Vatan, Cagdas Ulus, et son avocat.

    La lecture de l'acte d'accusation se poursuit aujourd'hui, 13
    novembre 2012.

    Lire les precedents communiques de Reporters sans frontières sur
    cette affaire :

    13.09.2012 - Procès de masse de journalistes : deux mois de plus en
    prison, la justice a l'abri des regards

    10.09.2012 - Quarante-quatre journalistes en procès : " la
    criminalisation du journalisme doit cesser "

    20.12.2011 - Nouvelle rafle dans l'affaire KCK : une quarantaine de
    journalistes en garde a vue

    Retrouver les recommandations de Reporters sans frontières dans le
    rapport d'enquete : "Un livre n'est pas une bombe ! Medias et justice
    en Turquie, entre mefiance et reflexes securitaires" (juin 2011)

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    Source/Lien : Reporters Sans Frontières

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