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Ouverture D'un Musee Armenien A Diyarbekir

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    OUVERTURE D'UN MUSEE ARMENIEN A DIYARBEKIR

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=75166
    Publie le : 27-08-2013

    Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - " De delicats chaussons
    argentes, un bol en cuivre grave a la main. Silva Ozyerli, une
    Armenienne, caresse d'une main tendre ces tresors de famille, et
    d'autres, poses sur la table de sa salle a manger a Istanbul. Ils vont
    etre exposes dans un nouveau musee de la culture armenienne, dans la
    ville natale de Mme Ozyerli, Diyarbakir, a la fin de l'annee 2013. Le
    musee Armenien, le premier de son genre en Anatolie, fera partie du
    complexe de l'eglise Surp Giragos recemment restauree (voir photo).

    Son objectif est de faire la chronique de la vie armenienne a
    Diyarbakir dans le sud-est principalement kurde de la Turquie, avant
    1915. " Le Collectif VAN vous propose la traduction d'un article en
    anglais paru sur le site du journal The Economist le 24 août 2013.

    The Economist

    le 24 août 2013

    Culture armenienne en Turquie

    Renaître des cendres

    Les Armeniens turcs commencent a celebrer - et a commemorer -
    leur passe

    De delicats chaussons argentes, un bol en cuivre grave a la main.

    Silva Ozyerli, une Armenienne, caresse d'une main tendre ces tresors
    de famille, et d'autres, poses sur la table de sa salle a manger a
    Istanbul. Ils vont etre exposes dans un nouveau musee de la culture
    armenienne, dans la ville natale de Mme Ozyerli, Diyarbakir, a la
    fin de l'annee 2013.

    Le musee Armenien, le premier de son genre en Anatolie, fera partie du
    complexe de l'eglise Surp Giragos recemment restaure (voir photo). Son
    objectif est de faire la chronique de la vie armenienne a Diyarbakir
    dans le sud-est principalement kurde de la Turquie, avant 1915. C'est
    l'annee où les troupes ottomanes et leurs complices kurdes ont commence
    a massacrer plus d'un million d'Armeniens et d'autres chretiens dans
    tout le pays, pendant ce que de nombreux historiens qualifient de
    premier genocide du 20e siècle.

    La Turquie nie que ces massacres se soient deroules, insistant sur
    le fait que les Armeniens ont peri de faim et de maladie pendant
    leurs marches forcees dans les deserts de Syrie. (Le gouvernement
    ottoman a deporte les Armeniens, en theorie pour leur securite, tandis
    que l'Empire s'ecroulait. Pourtant des milliers d'Armeniens ont ete
    massacres tandis qu'ils marchaient, et de nombreux autres ont ete tues
    avant meme d'etre partis.) Les livres scolaires perpetuent ce mythe.

    L'autorisation accordee de restaurer l'eglise Surp Giragos s'inscrit
    dans une plus vaste campagne gouvernementale pour apaiser les Armeniens
    de la diaspora, qui ont fait du lobbying auprès des gouvernements du
    monde entier pour la reconnaissance du genocide.

    Lorsque Surp Giragos a rouvert en 2011, après etre restee a l'etat
    de ruines pendant plus de 20 ans, elle a ete la première eglise de
    Turquie a redevenir un lieu de culte permanent.

    " Le musee est un moyen de montrer que des milliers d'Armeniens ont
    contribue a la richesse et a la culture de la ville ", explique Ergun
    Ayik de la Fondation Surp Giragos, qui gère l'eglise. " Les visiteurs
    regarderont les photographies, les objets et se demanderont où sont
    passes tous ces gens ? "

    On estime que deux millions d'Armeniens vivaient en Turquie avant le
    genocide. Aujourd'hui, ils sont environ 70°000. Les survivants ont
    ete disperses au Moyen-Orient, en Europe, en Amerique et en Australie.

    Nombreux sont ceux qui se sont convertis a l'Islam pour survivre,
    mais leur nombre reste inconnu. Osman Koker, un historien turc,
    pense que plus de la moitie de la population de Diyarbakir etait
    non-musulmane, avec principalement des Armeniens orthodoxes, mais
    egalement des catholiques, des syriens orthodoxes et des juifs. "
    Aujourd'hui ", dit M. Koker, " il n'y en a pratiquement plus. "

    Et pourtant, un nombre croissant d'Armeniens turcs revendiquent leur
    heritage. En 2010, des centaines d'entre eux sont venus sur l'île
    d'Aghdamar, dans la province orientale de Van, pour assister a une
    messe inaugurale dans l'eglise de la Sainte-Croix, qui venait d'etre
    restauree. (l'eglise est maintenant un musee, mais une messe y a lieu
    lors des fetes religieuses.) Le ministère turc de la Culture a fourni
    une liste d'autres eglises anciennes qu'il prevoit de restaurer,
    dit Osman Kavala, un philanthrope turc qui aide a promouvoir la
    reconciliation turco-armenienne. Et des cours de langue armenienne,
    disponibles depuis l'annee dernière, dans le quartier historique de
    Dyarbekir, Sur, sont de plus en plus plebiscites par ceux que l'on
    appelle en Turquie les "Armeniens invisibles", qui ont dû abandonner
    leur culture pour survivre. Abdullah Demirbas, le maire de la province,
    declare que les Kurdes aussi doivent s'amender pour leur complicite
    dans le genocide.

    Les Armeniens saluent ces efforts, meme s'ils remarquent une tension
    persistante des nationalistes turcs qui percoivent les minorites
    non-musulmanes comme des suspects. La conversion, par le gouvernement,
    de plusieurs eglises grecques orthodoxes en mosquees, ainsi que
    sa recente acceptation de l'imperturbable rhetorique islamiste,
    soulèvent des inquietudes : ces efforts pour apaiser les Armeniens
    sont cyniques et ce n'est pas une vision a long terme.

    Mais heureusement, de telles histoires n'ont pas ete evoquees, lors
    d'une après-midi a Surp Giragos, tandis que les touristes admiraient
    les autels restaures et le beffroi en forme d'oignon (qui avait ete
    detruit par les Ottomans en 1916, car il surpassait en hauteur les
    minarets voisins.). L'eglise attire des centaines de visiteurs chaque
    jour. " Nombre d'entre eux sont des Armeniens islamises, comme moi ",
    dit en riant Gafur Turkay de la Fondation Surp Giragos. " La verite
    sur 1915 ne peut pas etre dissimulee ", dit Pelin, la fille de M.

    Ayik. " Mais en tant que jeune armenienne, je ne veux pas que l'on
    me traite avec pitie comme une victime. Je suis le fier porte-drapeau
    d'une riche civilisation qui a non seulement survecu, mais qui continue
    a s'epanouir. "

    ©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 26 août
    2013 - www.collectifvan.org

    Source originale : Turkish Armenians are beginning to celebrate-and
    commemorate-their past

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