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Les Sanctions Turques Et Francois Hollande

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    LES SANCTIONS TURQUES ET FRANCOIS HOLLANDE
    Ara

    armenews.com
    mercredi 27 juin 2012

    Selon une depeche AFP du 21 juin, les sanctions prises contre la France
    " a propos du genocide armenien " ont ete levees. Le ministre turc
    des Affaires etrangères Ahmet Davutoglu a meme declare a la chaîne
    d'information CNN-Turk que le premier ministre Recep Tayyip Erdogan
    " a donne les instructions necessaires après son entrevue avec le
    president Hollande (au sommet de Rio ndlr) Les sanctions ne seront
    plus d'actualite en raison de la nouvelle position de la France ".

    On ne peut bien sûr que se feliciter de cette marche arrière des
    dirigeants turcs. Leur reaction a l'endroit de cette loi francaise
    sur le negationnisme (puisque c'est de cela qu'il s'agit) trahissait
    la perennisation d'une hostilite forte envers les Armeniens. Une
    aversion s'inscrivant dans la logique de l'extermination de cette
    minorite par le gouvernement " Jeune turc " et participant du meme
    etat esprit. Si Ankara a pris conscience de la gravite de son attitude,
    de ce qu'elle disait du degre de continuite et de complicite entre les
    autorites turques de 1915 et de 2012, c'est vraiment tant mieux. Une
    telle evolution ouvrirait la voie a tous les possibles en matière de
    justice. Elle augurerait d'un futur armeno-turc pacifie. Cette issue,
    la seule qui soit porteuse d'avenir, chacun l'appelle de ses voeux. Et
    si le president de la Republique a l'occasion du G20 de Rio a reussi
    a incliner la position d'Erdogan en ce sens, il s'agit vraiment d'une
    très bonne nouvelle.

    Mais si helas l'inverse s'est produit, comme tend a vouloir le faire
    croire la declaration ambiguë d'Ahmet Davutoglu, la deception serait
    alors d'une terrible ampleur.

    On ne peut pourtant serieusement imaginer que Francois Hollande,
    constant defenseur depuis 15 ans de la cause armenienne, initiateur de
    la première loi du 13 octobre 2006 penalisant la negation du genocide
    armenien, comme il l'a lui-meme rappele le 24 avril dernier lors de
    la commemoration a Paris du crime, puisse faire ainsi volte-face
    au detour d'une rencontre en marge d'un sommet international. Lui
    preter une telle legèrete serait l'insulter. Et l'on connait trop
    la profondeur et la permanence de son engagement sur le sujet pour
    le soupconner de le trahir a la première occasion, sous l'influence
    d'un ministre islamo-conservateur lui faisant des sourires. Arretons !

    Par deux fois ( en 2006 et 2011) l'Assemblee nationale a vote en faveur
    de la repression du negationnisme du genocide armenien. Le Senat s'est
    egalement rallie le 23 janvier 2012 a cette position. Ce projet de loi
    a meme constitue le seul point de convergence de la presidentielle
    entre Nicolas Sarkozy et Francois Hollande qui ont tous deux promis
    de proposer un nouveau projet gouvernemental en ce sens.

    L'unique reserve concernait la necessite d'en travailler la forme
    de facon a prevenir tout risque d'invalidation par le Conseil
    constitutionnel, comme en fevrier dernier. Mais le fond, lui, ne
    souffrait pas du moindre doute. Et pour etre très clair, Francois
    Hollande avait insiste a Paris : " Je n'ai jamais change de discours
    en fonction des circonstances (...) Votre histoire ne sera jamais
    oubliee parce qu'elle ne pourra jamais plus etre contestee. "

    Le negationnisme est assimile en France a un delit depuis la loi
    Gayssot. Les victimes et les rescapes du genocide armenien sont
    particulièrement vises par ce fleau qui perpetue les souffrances
    et avive les brûlures de ce crime impuni. Et il est du devoir de
    l'Etat, de les en proteger. Au nom de la dignite humaine, qui figure
    au fronton de la Declaration universelle des droits de l'homme. Au
    nom aussi du principe d'egalite, comme n'ont de cesse de le rappeler
    Serge Klarsfeld, Bernard-Henri Levy, la Licra, Michel Onfray, SOS
    racisme, l'UEJF et tant d'autres. Cette exigence, qui renvoie a la
    manière dont l'Etat francais entend preserver tout ou partie de ses
    citoyens, fussent-ils d'ascendance armenienne, ne regarde aucun pays
    tiers. Les organisations des survivants de ce peuple assassine ne
    s'adressent d'ailleurs pas en la circonstance a la Turquie. Quand
    bien meme seraient-elles fondees a le faire, elles ne demandent
    pas non plus que le commerce franco-turc soit conditionne a la
    reconnaissance du genocide par Ankara. Mais n'est-il pas a tout point
    de vue inadmissible qu a contrario la Turquie vienne se meler de la
    facon dont la Ve Repblique traite les Francais d'origine armenienne
    ? et que contre toute morale - sans parler des règles de l'OMC-
    les marches turcs se ferment a la France a mesure qu'elle ouvre son
    droit a cette composante de la nation ? Le ministre des Affaires
    etrangères turques sera a Paris le 5 juillet. Puisse-t-il clarifier
    ses positions sur le sujet, et cesser de peser au meme trebuchet,
    le prix des Airbus et celui des victimes d'un genocide.

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